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La semaine dernière, on se serait cru en plein été. À Montréal, les gens vivent carrément sur un rush de vitamine D. C’est là qu’on se rend compte que les écrans solaires ont davantage de pouvoir que les écrans plasma. On s’enferme moins chez soi et en sortant, on découvre un monde d’opportunités à saisir et de moments présents à vivre.
(Aviez-vous lu le 36e épisode?: Rien de moins qu’un peu spécial)
Cette semaine, j’ai quitté le monde des écrans pour aller voir à quoi ressemble la vraie vie d’été à Montréal. Un soir donné, je suis allé lire sur la terrasse d’un café. Il y avait cette énergie typique de l’été. On sent que les gens veulent se rencontrer plus que d’habitude, les sourires se font plus faciles et nous avons l’impression que notre toute dernière idée de projet sera la bonne. Les étapes qui mènent à sa réalisation sont plus claires, plus précises, voire à notre portée. C’est un peu comme ça avec toutes les idées que l’on commence seulement demain, mais bon, présentement je me laisse remplir de cette énergie que l’on retrouve aussi dans les potentiels. Parfois, nous n’avons pas besoin de faire réellement. Simplement de penser que l’on pourrait le faire est suffisant.
À une table voisine, il y a un groupe de jeunes hommes dont le soleil semble avoir fait effet sur leur testostérone. Le plus flamboyant de la bande siffle les filles qui passent sur le trottoir. C’est très drôle, car malgré son apparent courage, son timing laisse transparaître une certaine gêne. Il siffle beaucoup trop tard. Les filles sont déjà loin lorsqu’elles peuvent l’entendre. Elles ne se retournent jamais. D’ailleurs, cette technique ne laisse pas beaucoup de place à la réussite, et ce même avec un synchronisme parfait. C’est dans la même veine que de klaxonner une fille de sa voiture. Même celles qui sont les plus charmées par le geste ne pourront jamais vous le faire savoir autre que par l’absence de leur doigt d’honneur.
Cette méthode, en plus de te positionner dans le rôle d’un gros colon, n’offre pas de réelles possibilités à la fille (intéressée par les gros colons) de répondre à ton approche. Est-ce qu’elle se sentira spéciale au point de dire :
« Il a surement sifflé que moi durant la soirée, je vais me déplacer et aller voir cette gang de gars avec des coupes mohawks et des chandails roses à la table du café en espérant trouver l’homme de ma vie. »
Ou
« Le gars qui m’a klaxonné de sa voiture est vraiment cute, j’espère que la prochaine lumière sera rouge, cela nous donnera l’occasion de faire plus ample connaissance! »
Pour quelqu’un qui a le sens de l’empathie et du résultat le moindrement développé, siffler et klaxonner ne donne rien. N’est-ce pas que de gaspiller une belle occasion que d’agir de la sorte? En plus de se brûler avec les passantes, les jeunes garçons se brûlent aussi avec les filles qui étudient à côté d’eux. Siffler se veut donc un compliment totalement gratuit et désintéressé, libre de toute attente. Les siffleurs sont des êtres extrêmement généreux, car ils donnent sans jamais espérer recevoir.
Dans le monde des opportunités, il n’y a pas vraiment de meilleures recettes que l’empathie. Savoir se mettre dans la peau de l’autre est généralement la meilleure méthode pour aborder les gens. Souvent on dit qu’il ne faut pas faire aux autres ce que l’on n’aimerait pas que l’on nous fasse, mais je crois que l’opposé de ce dicton est encore plus près de la vérité.
Il faut faire aux autres ce que l’on aimerait que l’on nous fasse. (À moins bien sûr d’avoir des besoins un peu excentriques qui nécessitent une certaine préparation mentale.)
De façon générale, qui n’aime pas être salué? Qui n’aime pas discuter avec des personnes intéressantes? Qui veut à ce point ne pas être dérangé?
Ce qu’il faut se dire, c’est que tout le monde a des peurs à surmonter et des désirs à assouvir. Que ce soit pour un travail, pour un rendez-vous ou pour une rencontre circonstancielle, aborder les gens de la manière que l’on aimerait nous même être approchés est la meilleure façon de profiter pleinement du potentiel de cette belle saison, celle des opportunités.
Oser pour soi, c’est un geste très altruiste, considérant que l’on veut à peu près tous les mêmes choses.
David Malo
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Le 38e épisode est ICI!