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5 choses que j’aurais voulu savoir avant d’aller à l’université

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Bien que j’aie terminé mes études il y a six ans déjà, septembre me replonge inévitablement dans l’effervescence de la rentrée universitaire. C’est le mois béni où je croise constamment des jeunes adultes qui déambulent dans la ville en costume d’Harry Potter (d’ailleurs, note aux comités organisateurs d’initiations : il serait peut-être temps d’en revenir, de Poudlard…).

En essayant d’éviter les étudiants intoxiqués qui se lancent vers mon scooter en scandant des slogans du type “Cours, cours, cours avant qu’j’te fourre !”, je me remémore doucement mes débuts d’études supérieures.

Il y a tant de choses que j’aurais voulu savoir, à l’époque !

Par exemple…

1- On n’a pas du tout besoin de faire les initiations.

Les shooters me font vomir, j’ai les qualités athlétiques d’un bambin avec une labyrinthite et j’ai de la difficulté à uriner dans des endroits que je ne connais pas. Vous devinerez donc que je n’ai pas participé aux initiations de mon programme.

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Je croyais qu’étant donné mon absence, je serais ignorée par les étudiants. Que je ne comprendrais pas leurs insides, qu’on me considèrerait comme la peureuse de la cohorte. Mais finalement, non. C’est possible de faire partie de la gang, même sans s’être préalablement humiliée en groupe ! Écoutez votre corps et faites-vous confiance. Si les initiations vous font peur, croyez en vos capacités à interagir sans vous être soumis à un rite.

(Ou au pire, dites que vous avez manqué le party parce que vous étiez à Berlin. Vous aurez l’air dans le coup et globe-trotter.)

2- Un thé, ça se tète vraiment longtemps.

Dans mon cas, la clef d’une session d’étude réussie, c’était de m’enfermer dans un café. Je me sentais plus stimulée lorsqu’entourée d’autres étudiants immergés dans un rush de lecture, de rédaction et de stress. Le problème, c’est que pour passer 5 heures dans un café, il faut acheter des consommations. Un café, pour que ce soit buvable, faut que ça se boive en quoi… moins d’une heure, mettons? À 5 dollars le latté, ça peut rapidement coûter très cher. Bref, j’aurais probablement 10 000 $ de dettes en moins si j’avais compris plus rapidement qu’un thé, ça vaut 2 piastres et que c’est aussi bon froid.

Leçon : tète-ton-thé-pis-investis-dans-tes-REER.

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3- Je ne peux jamais name-dropper mon diplôme.

J’ai appris beaucoup de choses à l’université. Il y a une panoplie d’enseignants que j’ai adorés. J’ai grandi, j’ai évolué, je me suis améliorée grâce à eux. J’ai été ultra stimulée. J’y retournerais n’importe quand ! Sauf que…

Depuis que je suis sur le marché du travail, on ne m’a jamais demandé en quoi j’ai étudié.

Évidemment, j’évolue dans un drôle de milieu – les médias –, où on obtient des emplois grâce à de bonnes références, un timing chanceux et des coups de foudre professionnels.

Le fait qu’on ne se soit jamais enquis de mon diplôme, en entrevue, veut simplement dire qu’on a préféré s’intéresser à mes expériences antérieures, à mes stages non rémunérés et à ce que j’avais à en dire. Je n’aurais absolument pas pu échanger mes années d’université contre 36 mois passés à boire dans le Sud, entendons-nous. Autrement, je n’aurais jamais acquis les capacités nécessaires pour faire mon métier… Tout ce que ça signifie, c’est que ce n’est peut-être pas une bonne idée de compter uniquement sur le fait qu’on a décroché un diplôme dans un programme contingenté pour faire son chemin dans le merveilleux monde du 9 à 5. Fait chier.

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4- C’est ok d’être soi.

Je ne m’étais jamais sentie aussi massivement comprise qu’avant d’entrer à l’université : pas de jugement, pas de bullshit. C’est pas mal l’endroit où on peut sans crainte devenir un adulte assumé (oui je vais prendre une bière avant mon examen de diction en anglais, parce que je peux pis je veux).

À l’université, les gens sont prêts à te recevoir comme tu es, parce que les gens sont nombreux et que c’est certain qu’il y en a au moins deux qui partagent ton étrange passion pour les noms absurdes (salut, Jacques St-Jacques !).

5- Des gens vont se faire agresser sexuellement.

Une personne sur trois a été victime de violence sexuelle depuis son arrivée à l’université, selon l’enquête Sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire. Une personne sur trois.

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Ça vous choque? Sachez que selon la même étude, 85% des femmes qui en ont été victimes n’ont ni porté plainte ni avisé leur établissement scolaire. Et je comprends totalement ça. Les procédures sont parfois fastidieuses, ou pire : floues.

Avant d’aller à l’université, j’aurais aimé savoir qu’un tel fléau sévissait dans mon lieu de vie. J’aurais milité pour des structures de dénonciation plus efficaces. J’aurais été réactive en voyant mes consœurs subir la pression de certains pairs. Et j’aurais été beaucoup plus fâchée.

Fuck it, j’y retourne! Baccalauréat en pharmacologie, j’arrive…

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