Portrait
Vivre avec le strict minimum
Une mère de 3 enfants vit sur un seul salaire de 55 000$
Alors que plusieurs rêvent d’avoir plus grand, plus beau, plus neuf, elle a choisi l’inverse : vivre avec moins. Avec son conjoint, Joannie Panneton et ses trois enfants vivent sur un seul salaire de 55 000 dollars par année, et ça leur suffit. Pour elle, le minimalisme, c’est un mode de vie qui va au-delà du désencombrement. C’est une façon de faire de la place dans sa tête et dans son horaire de mère.
Dix ans après avoir amorcé cette transition, elle n’impose plus de règles strictes. Il s’agit plutôt de principes simples : désencombrer régulièrement, réfléchir avant d’acheter et ne jamais regarder en arrière lorsqu’un objet quitte la maison. Avant chaque achat, elle s’accorde un temps de réflexion – 24 heures, une semaine, parfois des mois – pour s’assurer que ce qu’elle s’apprête à acheter répond à un réel besoin.
Moins dépenser, mieux vivre
Avec un seul revenu, la discipline est devenue un moteur. « On est capables d’économiser uniquement grâce au minimalisme », explique-t-elle. Plus de restaurants, plus de dépenses impulsives, plus de fuites invisibles dans le budget. Ce choix demande des sacrifices, bien sûr, mais il apporte une liberté rare : celle de ne pas dépendre de l’argent pour se sentir bien.
Cette sobriété volontaire crée parfois des malentendus. Dire non à certaines activités ou à une sortie au restaurant peut isoler. Pourtant, elle assume pleinement ce détachement. « Si vous allez faire une virée shopping et que je ne suis pas invitée, ça ne me dérange pas. » Le minimalisme, c’est aussi apprendre à accepter cet isolement, à redéfinir ce qui compte vraiment : les relations sincères et le respect mutuel.
Appliquer le minimalisme à la vie familiale
Avec trois enfants, le défi prend une autre ampleur. L’entourage veut offrir, gâter, combler. Mais le couple tient à appliquer les mêmes principes à la maison : pas de surabondance de jouets, pas de cadeaux inutiles. Avant chaque anniversaire ou fête, elle rappelle à ses proches qu’ils peuvent venir sans cadeau, que la présence vaut plus que le papier d’emballage. Pour ceux qui insistent, elle propose une liste d’objets vraiment utiles. Et quand un cadeau ne correspond pas à leurs valeurs, elle n’hésite pas à en parler franchement. « Il faut parfois être plus strict quand les gens ne comprennent pas notre mode de vie », dit-elle sans détour.
Une philosophie transmise aux enfants
Son objectif n’est pas de voir ses enfants grandir dans une maison vide, mais de leur apprendre que le bonheur ne s’achète pas. Elle veut qu’ils comprennent que la société de consommation ne rend pas heureux et que la joie se trouve ailleurs : dans les moments simples, les rires, le temps partagé. « Le vrai bonheur, c’est pas les objets », répète-t-elle.
Moins de choses, plus de temps
Au-delà de l’argent, le minimalisme est aussi un immense gain de temps. Moins de ménage, moins d’entretien, moins de pression. « Le minimalisme, ça joue aussi dans l’horaire », confie-t-elle. Ne pas inscrire les enfants à mille activités, choisir la simplicité, c’est aussi libérer sa tête. Pour elle, cette légèreté retrouvée est la plus belle des récompenses : être plus présente, plus calme, plus disponible pour ceux qu’elle aime.
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