Travailler dehors avec l’acéricultrice Bianka Pagé-Savard
Travailler dehors avec l’acéricultrice Bianka Pagé-Savard
Dehors passe la journée avec des personnes inspirantes qui ont fait de leur passion leur métier et qui passent leurs 9 à 5 à l’extérieur. Une série qui remet en question nos choix de vie. Voici l’histoire de Bianka.
Quand on pense à une cabane à sucre, on pense à une fermette, des oreilles de crisse, et des tours de calèche. Quand on débarque à l’érablière Pagé-Savard et filles, on est frappés par l’immensité de la forêt et la passion de la femme à sa tête.
Il est 10h et Bianka nous attend. Aujourd’hui, elle doit vérifier son système de tubulures et s’assurer qu’une fuite n’est pas en train de ralentir la récolte.
Se lancer en acériculture quand on est une femme ? Bianka Pagé-Savard n’a pas juste sauté à pieds joints : elle a foncé, bâtissant avec son mari Maxime l’Érablière Pagé-Savard et filles, nichée à Saint-Alexis-des-Monts. Ici, c’est elle qui tient les rênes. Maxime? Il est là pour l’épauler, et surtout, pour la laisser briller.
Bianka cherchait l’emploi idéal, et elle l’a trouvé : un métier qui mêle entreprenariat, plein air et beaucoup d’heures passées en forêt.
Partis de zéro — pas de cabane, pas d’équipement, juste une terre et un rêve — elle a construit son érablière à force de bras et de gros investissements.
À peine deux ans après leurs premières entailles, son sirop raflait la médaille Grand Or au prestigieux concours La Grande Sève. Un prix qu’elle a remporté à nouveau en 2024.
Ça veut donc dire que le sirop de l’Érablière Pagé-Savard et filles est le meilleur au Québec. Juste ça.
C’est une tape dans le dos qui fait du bien, surtout après avoir traversé une pandémie et lancé son entreprise dans l’incertitude. Elle n’a jamais hésité à se lancer dans l’inconnu, toujours portée par la conviction que son travail et son produit seraient reconnus.
Son secret? Un amour presque obsessionnel pour le goût. Bianka a appris l’art du bouillage auprès du réputé technologiste agricole et spécialiste de l’acériculture Joël Boutin et fait le pari du traditionnel : un évaporateur au bois, peu d’osmose, beaucoup de patience. Résultat : un sirop ambré, goûteux, classé Érable véritable.
Visionnez la vidéo ci-haut pour vivre la journée avec nous.
À Saint-Alexis-des-Monts, leur érablière de 4000 entailles respire la fierté familiale. Le «et filles» ? Ce n’est pas juste pour faire cute : c’est un souhait pour que l’histoire de l’érablière s’écrive en famille.
Aujourd’hui, pour goûter à leur sirop, leur beurre d’érable, leur tire, leur sucre d’érable — tous délicieux, soit dit en passant —, il faut prendre rendez-vous ou passer dans le coin. Pas de grande distribution, pas de site transactionnel… Du bouche-à-oreille et l’essentiel : une cabane, des érables, et une acéricultrice qui fait honneur à son terroir (et aux femmes !).