Soulager le deuil de l’allaitement avec La voie lactée

On parle beaucoup d’allaitement, de ses bienfaits et de ses défis, mais rarement du deuil de l’allaitement. Ce moment silencieux où une mère réalise que, malgré toute sa volonté, son corps ne pourra pas nourrir son enfant comme elle l’avait imaginé. Pour Marie-Claude, fondatrice de La Voie lactée, ce deuil a été brutal — et fondateur.

En 2020, à la naissance de sa petite Juliette, elle croyait être prête. Elle avait tout lu, tout visionné, tout anticipé. « Aucun livre dit que ça se peut que ça marche pas », raconte-t-elle. Elle ignorait que l’allaitement puisse échouer, et encore plus que l’arrêt puisse provoquer un véritable deuil. « Je pensais même pas que c’était possible de pas être capable d’allaiter. »

Les premières semaines sont difficiles. Marie-Claude donne tout ce qu’elle a, mais sa fille ne prend pas de poids. C’est chez son frère — dont le bébé, lui, s’arrondit à vue d’œil — que la réalité la frappe. En plaçant Juliette sur un pèse-bébé, il la regarde et lui dit simplement : « Marie, faut lui donner du lait. » Ce soir-là, elle achète de la formule. Elle lui offre un premier biberon. Et elle s’effondre. « J’ai pleuré ma vie comme jamais, j’me suis dit : je suis même pas capable de nourrir mon enfant. »

Quelques mois plus tard, elle reçoit un diagnostic : hypoplasie mammaire, un sous-développement des glandes mammaires. Autrement dit, elle n’aurait jamais pu allaiter, peu importe ses efforts. Ce verdict apaise certaines culpabilités, mais n’efface pas la peine.

Un jour, elle retrouve — au fond du congélateur — l’unique once de lait qu’elle avait réussi à tirer. « C’était de l’or. » Ce minuscule souvenir devient précieux, presque sacré. Elle veut en garder une trace tangible, quelque chose qu’elle pourra conserver, voire transmettre à sa fille plus tard. C’est là qu’elle découvre les bijoux faits à partir de lait maternel. Sauf qu’au Canada, ça n’existe pas. Alors, autodidacte, elle décide d’apprendre elle-même.

De fil en aiguille, La Voie lactée naît. Aujourd’hui, Marie-Claude reçoit du lait par la poste ou dans la petite boîte qu’elle a installée devant chez elle. Elle le préserve, le transforme en pâte, puis en poudre, avant d’en faire des bijoux qui racontent une histoire. « J’ai l’impression d’être devenue une bibliothèque d’histoires d’allaitement. »

Ces récits, parfois heureux, parfois douloureux, ont un point commun : ils brisent un tabou. Parce que oui, certaines mères ne peuvent pas allaiter. Oui, il y a des deuils. Et oui, c’est difficile d’en parler. Mais en transformant ces expériences en objets, Marie-Claude offre plus que des bijoux : elle offre un espace pour dire enfin tout ce qu’on garde souvent pour soi, sur un divan, devant Netflix, le cœur plein d’émotions qu’on ne sait pas toujours nommer.

Marie-Claude fabrique des bijoux en or et en argent 100% faits au Québec. Elle collabore avec un bijoutier montréalais pour créer la base de ses bijoux avant d’elle-même ajouter la pierre faite de lait maternel séché, ou encore de cendres humaines, de cordon ombilical ou de mèches de cheveux.

Visitez son site pour découvrir ses créations : https://bijouxlavoielactee.com/

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