Portrait : patrouilleuse en ski au mont Orford
Portrait : patrouilleuse en ski au mont Orford
C’est plus que de s’occuper de vous quand vous vous blessez en ski.
Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance de passer une journée avec Marie-Claude Giguère, patrouilleuse à la station de ski du Mont-Orford depuis plus de quinze ans. L’hiver n’est pas des plus faciles et les journées sont bien différentes les unes des autres. Ce jour-là, nous devions préparer l’ouverture d’un nouveau versant, mais le verglas de la veille a fait ralentir notre élan matinal. Normalement, les journées des patrouilleurs commencent à 8h dans le télésiège afin d’aller s’assurer de la sécurité de chacune des pistes. Ce matin-là, c’était plutôt les crêpes et les blagues qui étaient au rendez-vous en attendant que la glace dégèle.
« Les meilleurs matins sont les matins de tempête », explique Marie-Claude, « quand tu dois ouvrir les sous-bois du versant Giroux-Est ». Lorsqu’elle est assignée à ce versant, c’est le sourire aux lèvres qu’elle parcourt tous les sous-bois, de la première heure de la journée jusqu’à son retour dans la salle de patrouille vers l’heure du lunch.
Avoir su, plus jeune, que patrouilleuse était un métier, Marie-Claude se serait concentrée sur cette profession plus tôt dans sa vie.
« Je ne suis pas une fille de 9 à 5, j’aime ça quand ça bouge! Avoir su que c’était possible de faire carrière avec une passion comme le ski ici [au Québec], j’aurais fait moins de jobines à gauche et à droite! »
Marie-Claude a vécu de nombreuses aventures, avant de se retrouver dans l’équipe de patrouille du Mont-Orford. Elle a commencé sa carrière dans le plein air comme monitrice de ski alpin alors qu’elle était au cégep, puis elle a passé plusieurs saisons en Colombie-Britannique où elle a travaillé pour une compagnie d’héliski (ski en hélicoptère) dans les grandes chaînes de montagne de l’Ouest canadien.
La skieuse est aussi maman de deux enfants, des jumeaux maintenant adultes. Inutile de préciser qu’ils ont passé leur enfance dans leur cour arrière : la montagne! « C’est peut-être pas habituel d’être parent et d’avoir un métier aussi demandant, mais comme tous les métiers, il s’agit de faire des compromis. Offrir la chance à mes gars d’avoir accès à cette passion est l’un des points les plus positifs de travailler sur la montagne. »
Comment devenir patrouilleur.se?
Marie-Claude a été initiée au métier de patrouilleuse en aidant des amis qui l’étaient, lors de manœuvres à la montagne. Elle a ensuite suivi la formation de 60 heures offerte par l’établissement de plein air, enchantée qu’il existe un moyen de mélanger le ski et la relation d’aide.
Être capable de partager ses connaissances techniques et de les appliquer dans des cas réels, c’est ce qui l’a définitivement convaincue de rester au sein de l’équipe au fil des ans.
L’équipe joue un grand rôle dans le métier. Je me suis d’ailleurs rapidement sentie adoptée par l’équipe de Marie-Claude, dont les membres n’ont pas tardé à m’offrir des crêpes et un café, à me montrer les lieux et à me poser des questions. C’est justement cette atmosphère chaleureuse et le sentiment d’unicité entre les patrouilleurs « qui nous permettent de nous serrer les coudes et de passer à travers les années. »