On déconstruit les plus gros mythes sur les troubles alimentaires

On le sait : comme parent, on se fait donner un peu trop conseils. Et parmi ceux-ci, plusieurs sont malheureusement erronés. Dans la série Mythe ou réalité, on invite des expert.e.s reconnu.e.s à donner l’heure juste sur leur spécialité, histoire de distinguer le vrai du faux.

Lise-Marie Andrée, nutritionniste diététiste et responsable de l’éducation et de la prévention chez ANEB Québec, a répondu à toutes nos questions sur la parentalité positive ou bienveillante.

C’est faux. Ça fait longtemps qu’on entend ça. Même moi, mes parents me disaient ça : « Finis ton assiette, sinon t’auras pas de dessert ». Ces mots-là, cette façon d’aborder l’alimentation enlève complètement l’écoute du signal de stop. Quand j’ai plus faim, j’arrête. Moi, j’vous encourage plus à inviter l’enfant à varier, à goûter à plein de choses, pis à écouter ces signaux de faim et de satiété.

Malheureusement, c’est vrai. On a longtemps pensé que c’était juste à l’adolescence, mais on en voit de plus en plus jeunes. C’est important de regarder les signes. Par exemple, votre enfant, il s’isole, il a changé sa façon de manger, il cache des aliments.

C’est faux et vrai. C’est faux parce que c’est pas une simple blague ou un commentaire qui va faire que mon enfant va développer un trouble alimentaire. Mais c’est vrai que ça peut être un élément déclencheur. Il faut penser qu’une mauvaise blague, ça peut être aussi un commentaire après que j’aille manger, que je me dise : « Mon Dieu, j’suis pleine, il va falloir que j’aille courir parce que là, faut pas que je devienne grosse ». Ces commentaires-là, qui peuvent avoir l’air anodins, peuvent mettre un peu de pression sur l’enfant. Si en plus, on a un autre facteur psychologique, un autre trouble, ça peut être l’élément déclencheur d’un trouble alimentaire.

Tellement faux. On a tellement longtemps pensé que c’était un trouble qui était juste dédié aux filles. Y a pas juste l’anorexie pis la boulimie comme trouble alimentaire. Il y a la bigorexie, l’orthorexie, l’hyperphagie. C’est tous des troubles que, peu importe ton genre, tu peux malheureusement développer.

C’est vrai. Un trouble alimentaire, ça sert à quelque chose. Ce n’est pas uniquement pour perdre du poids ou pour se trouver plus beau ou plus belle. Ç’a une fonction. Ça peut être justement la gestion de l’anxiété. Ça peut être à la source du trouble alimentaire, mais il faut pas oublier que c’est multifactoriel. C’est pas juste parce que votre enfant a de l’anxiété qu’il va développer un trouble alimentaire.

Oui, on peut guérir d’un trouble alimentaire, mais plus vite, on va chercher de l’aide, plus vite, on peut s’en sortir. Je compare souvent ça à une secte. Si ça fait une semaine que j’ai un ami qui est rentré dans une secte, c’est plus rapide la sortie, de lui faire comprendre que c’est pas une bonne chose. Plus vite on détecte chez votre enfant qu’il y a peut-être quelque chose qui commence à s’installer, plus vite on est capable de le sortir du trouble alimentaire. C’est pour ça qu’il faut sensibiliser, il faut éduquer, il faut en parler, puis c’est ça qui va faire en sorte qu’on va se débarrasser de ce problème.

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Si vous ou une personne que vous connaissez avez besoin d’aide, consultez les ressources d’aide de ANEB Québec. L’organisme propose des lignes d’écoute gratuites, un service de texto, des groupes de soutien et de nombreuses autres ressources dans toutes les régions du Québec.

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