On déconstruit les plus gros mythes sur le TDAH chez les enfants
On déconstruit les plus gros mythes sur le TDAH chez les enfants
« On diagnostique plus de TDAH aux garçons qu’aux filles.»
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On le sait : comme parent, on se fait donner un peu trop conseils. Et parmi ceux-ci, plusieurs sont malheureusement erronés. Dans la série Mythe ou réalité, on invite des expert.e.s reconnu.e.s à donner l’heure juste sur leur spécialité, histoire de distinguer le vrai du faux.
Dre Céline Lamy, pédopsychiatre, professeur adjoint de psychiatrie à l’Université de Montréal, autrice et maman de quatre enfants, a répondu à toutes nos questions sur le TDAH chez les enfants.
Un enfant turbulent ou impulsif a toujours un TDAH.
Ça, c’est faux. L’agitation, c’est vraiment non spécifique. Un enfant anxieux peut être agité, un enfant dépressif peut être agité, un enfant qui vit des choses à la maison, quel qu’il soit, peut être agité, et un enfant qui a des problèmes d’apprentissage à l’école peut être agité. Donc non, un enfant agité n’est pas toujours un TDAH.
On peut poser un diagnostic de TDAH avant l’âge de 6 ans.
On peut effectivement poser un diagnostic de TDAH avant six ans, même si on constate que certains symptômes sont beaucoup plus présents à partir de l’âge de six ans, parce que commence la socialisation avec les enfants et également les contraintes liées à l’école. Cependant, il est vraiment important d’être vigilant avant l’âge de six ans. Les enfants ont un cerveau immature, ce qui fait qu’ils s’agitent beaucoup plus, ce qui pourrait ressembler à du TDAH, mais qui n’est finalement que le fait qu’ils sont des enfants.
Si la médication fonctionne, c’est bien un TDAH.
Ça, c’est également faux. Si, par exemple, un adulte prenait une médication pour le TDAH sans TDAH, il pourrait ressentir, dans les premiers mois, un effet positif sur son attention et sa concentration. Mais cela ne veut absolument pas dire qu’il a forcément un TDAH.
On diagnostique plus de TDAH aux garçons qu’aux filles.
Ça, c’est malheureusement une grande réalité parce qu’on se fie beaucoup aux critères agitation, opposition, provocation. Et les garçons ont tendance à être plus dans l’expression de leur comportement ou de leur malaise, ce qui fait qu’on les repère plus et plus vite. Et c’est malheureusement pour cela que les filles, parfois, passent sous le radar et ne sont pas suffisamment dépistées.
Les enfants québécois ont de plus en plus de diagnostics de TDAH.
Effectivement, il y a de plus en plus de diagnostics de TDAH, ici, au Québec, comme ailleurs. Parfois, c’est un diagnostic trop rapide, trop précoce ou qui ne correspond pas réellement aux troubles de l’enfant. La grande question est de savoir : est-ce que toutes les personnes qui ont un diagnostic de TDAH ont réellement un TDAH ?
On peut diagnostiquer un TDAH avec un formulaire.
Alors non, on ne peut pas diagnostiquer un TDAH avec juste un formulaire. Malheureusement, ça se fait. Les diagnostics en santé mentale doivent se faire en présence du patient. Il faut absolument rencontrer l’enfant, le questionner, l’observer, et surtout, avoir une idée précise de ce qui se passe chez lui, à l’école, dans sa relation avec ses amis. Il faut connaître l’enfant dans tous ses systèmes avant de poser un diagnostic.
Un diagnostic de TDAH peut disparaître à l’âge adulte.
Le TDAH, c’est un trouble neurodéveloppemental. Nous naissons avec cette particularité. Cependant, au fil des années, on peut apprendre à gérer certains symptômes, aidés ou pas par de la médication. Donc, nous pouvons observer, à l’âge adulte, que les symptômes ont tendance à diminuer, voire à disparaître, mais on ne peut pas dire que le TDAH, au sens strict, a disparu.
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