On déconstruit les plus gros mythes sur le sommeil des enfants
On déconstruit les plus gros mythes sur le sommeil des enfants
«C’est normal pour un enfant de 2 ans de se réveiller 3 fois par nuit. »
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On le sait : comme parent, on se fait donner un peu trop conseils. Et parmi ceux-ci, plusieurs sont malheureusement erronés. Dans la série Mythe ou réalité, on invite des expert.e.s reconnu.e.s à donner l’heure juste sur leur spécialité, histoire de distinguer le vrai du faux.
Dre Katia Gagnon, neuropsychologue spécialisée en sommeil, a répondu à toutes nos questions sur le sommeil des bébés.
Il vaut mieux commencer l’entraînement au sommeil tôt pour avoir de bons résultats.
Quand on commence l’entraînement au sommeil très tôt, à l’intérieur des six premiers mois, il y a des risques, quand même, au niveau de la santé de l’enfant. Certains enfants vont généraliser leur comportement de cesser d’appeler également lorsqu’ils ont faim et qu’ils ont besoin de lait. Et puis, ça peut avoir un effet assez grave sur leur santé.
L’entraînement au sommeil n’a pas d’impact sur le lien d’attachement parent-enfant.
La majorité des études vont essayer de prouver que l’entraînement au sommeil n’a pas d’impact. Il y a un problème sur le plan éthique de faire ce genre d’intervention-là sur des bébés et des familles. C’est pour ça qu’on peut seulement donner de l’information aux parents, puis on ne peut pas nécessairement appliquer l’intervention. On ne le sait pas. C’est vraiment ça.
C’est normal pour un enfant de 2 ans de se réveiller 3 fois par nuit.
C’est vrai. Puis là-dessus, il y a à peu près la moitié des enfants qui vont encore avoir des éveils signalés aux parents.
Un bébé qui dort mal la nuit doit faire de meilleures siestes.
Vrai et faux. C’est pas le fait de faire dormir plus un enfant dans la journée qui va faire en sorte qu’il va dormir mieux la nuit. Ça ne fonctionne pas comme ça.
C’est difficile d’arrêter le cododo.
Ça dépend des enfants. Donc, vrai et faux. Il y a des enfants qui vont cesser le cododo naturellement, sans aide, alors que d’autres vont avoir besoin d’un peu plus de support. On peut faire une séparation qui est vraiment très progressive, en fonction de ce que l’enfant est capable de supporter comme séparation.
Un bébé qui a fait de l’entraînement au sommeil dort plus longtemps.
C’est faux. Les enfants continuent à se réveiller la nuit. L’affaire, c’est qu’ils appellent plus le parent. Ils dorment pas mieux. La structure du sommeil est pas différente non plus parce qu’on a fait de l’entraînement au sommeil.
Il faut toujours coucher un bébé à la même heure.
En fait, c’est faux. Par contre, ce qui est important, c’est de se lever chaque jour à la même heure. Ça va faire en sorte que la journée va être un peu plus prévisible, en termes de sieste, mais également, l’heure du coucher va être plus prévisible.
L’endormissement au sein crée une dépendance au parent pour se rendormir.
C’est faux. L’enfant va se fier à l’allaitement pour savoir à quel moment de la journée il est, à savoir si je dois faire une petite sieste ou si je dois faire un plus long stretch de sommeil pour la nuit. Dans le lait maternel, il va y avoir de la mélatonine, qui va aider l’enfant à se rendormir pendant la nuit. Si ça plaît aux mamans, pourquoi qu’elles arrêteraient ? C’est facile.
Peut-on faire de l’entraînement au sommeil avec un bébé de moins de six mois ?
C’est faux. La communauté scientifique a établi un consensus selon lequel l’entraînement au sommeil ne devrait pas être pratiqué chez des enfants de zéro à six mois puisqu’il peut y avoir des conséquences graves sur la santé des bébés et il n’y a pas d’effet positif sur la santé mentale parentale ni sur le sommeil des bébés.
La routine avant le dodo aide les enfants à s’endormir.
Vrai. Tout dépendant de la routine et de la façon que c’est appliqué. C’est important, non seulement la routine, parce que c’est quelque chose qui est prévisible et qui va rassurer l’enfant, mais qu’on soit également dans le plaisir et dans la connexion pour lui permettre de s’apaiser et de s’abandonner au sommeil.
Chaque enfant apprend l’endormissement autonome à son rythme.
C’est vrai, les enfants ont naturellement besoin d’autonomie, ce qui veut dire qu’éventuellement, l’enfant va vouloir s’endormir de façon autonome. Ce n’est pas nécessaire de forcer l’autonomie chez un enfant qui n’est pas prêt. Il y a des enfants qui le font à 11 mois, alors qu’il y a des enfants qui ont besoin d’aide pour s’endormir à trois ans, mais qui vont faire leur nuit complète quand même.
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