On a essayé le camping au sommet du Mont Sutton

Au début des couleurs, on a eu la chance d’essayer le camping au sommet du Mont Sutton. On vous donne toutes les infos à savoir si vous voulez l’essayer aussi avant la fin de la saison.

À peine arrivée au pied du Mont Sutton, la promesse d’une aventure différente se fait sentir. L’idée : grimper jusqu’au sommet pour y passer la nuit. Un concept à mi-chemin entre la randonnée et le camping de luxe, où l’effort de la montée laisse place, en haut, à un confort bien mérité. Le sentier serpente dans les pistes de ski, environ une heure et demie de marche qui se fait tranquillement, sac au dos, dans l’air frais de la montagne.

Ce n’est pas un camping sauvage. Ici, pas besoin de traîner une glacière ni de planifier un repas compliqué : un souper chaud nous attend là-haut. Les sacs sont donc plus légers, l’esprit aussi. On grimpe, on jase, on s’essouffle un peu, mais la récompense se fait sentir à chaque tournant : la montagne se dévoile peu à peu, la vue s’élargit, et le silence prend toute la place.

L’arrivée au premier refuge, à 680 mètres d’altitude, annonce la couleur : la pente est exigeante, mais la vue est déjà spectaculaire. L’air se rafraîchit à mesure qu’on approche du sommet, et la fatigue fait place à un sourire satisfait. Là-haut, c’est un autre monde : pas de foule, pas de bruit, seulement le calme de la nature. Le chalet principal, rustique mais accueillant, abrite un petit dépanneur où on peut acheter de la bière, du vin ou récupérer les repas commandés à l’avance.

Le montage de la tente se fait tant bien que mal, entre sol rocailleux et piquets manquants. Un rappel utile : toujours vérifier son matériel avant de partir. Puis vient le moment le plus doux : l’apéro. On joue au crib autour du feu, on rit, on partage une bière bien méritée. L’odeur du bois brûlé, la lumière vacillante des flammes, la montagne qui s’endort : tout invite à ralentir.

Au petit matin, l’effort de la veille prend tout son sens. Le lever du soleil, attendu depuis la veille, se déploie lentement sur les montagnes. La brume se lève, dévoilant une vue grandiose qu’on ne soupçonnait pas la veille, quand la nuit avait tout caché. Un café chaud à la main, on contemple le paysage en silence, encore enveloppé du calme de la nuit.

Après une nuit paisible – « comme un prince », dira l’un – vient le moment de ranger le campement. Les sacs se remplissent, et un petit truc s’échange : un bon sac tient debout tout seul. Le terrain numéro 5, celui qu’on occupait, offre sans doute la plus belle vue : montagnes, lac au loin, et cette impression d’être suspendu au-dessus du monde.

Avant de redescendre, un dernier regard vers le sommet. Cette fois, on emprunte le remonte-pente, un contraste amusant après la montée à pied. Jeff, qui a peur des hauteurs, garde les yeux fermés – mais le sourire est là, lui aussi. En bas, la montagne paraît déjà plus petite, mais le souvenir, lui, reste grand.

Ce séjour au sommet du Mont Sutton, entre effort et détente, prouve qu’on peut vivre une aventure mémorable sans partir bien loin. Une expérience à la fois simple, ressourçante et un peu magique, où chaque lever du soleil vaut tous les détours.

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