Les coûts de la procréation assistée
Quand Mélissa et sa conjointe ont décidé d’avoir un enfant, elles savaient que ça allait demander du temps, de l’énergie… et un bon budget. Mais 75 000 $? Clairement, ce n’était pas dans leurs prévisions.
Depuis quatre ans, elles sont engagées dans un processus de procréation assistée qui n’a pas encore porté fruit. Entre inséminations, in vitro, médicaments et suivis médicaux, elles ont dû revoir leurs priorités financières.
Première étape : Les inséminations
Sperme : de 1 000 $ à 2 200 $ US la paillette
« On a commencé avec des inséminations intra-utérines, parce que c’est l’étape la plus simple. »
Mais simple ne veut pas dire abordable. L’achat du sperme doit se faire avant chaque cycle, et les prix ont explosé.
Coût d’une insémination : 900 $
À chaque cycle, elles payaient 900 $ pour l’ensemble des procédures : échographies, suivis médicaux, et insémination. Et elles ont fait ces procédures 9 fois.
Ajoutez à ça des médicaments pouvant aller jusqu’à 2 000 $, et elles ont dépensé environ 20 000 $ pour cette première phase.
Deuxième étape : la FIV (fécondation in vitro)
Après neuf inséminations et une seule grossesse qui n’a pas été menée à terme, elles sont passées au in vitro.
Coût d’une FIV : 10 000 $
« On parle ici du suivi médical, du retrait des ovules, de la culture embryonnaire… et de beaucoup de stress. »
Si un embryon est viable et peut être transféré, c’est 2 500 $ de plus pour tenter une implantation.
Les médicaments : des prix qui font grimper la facture
Les hormones pour stimuler la production d’ovules varient en prix :
- 10 à 40 $ par comprimé
- 300 à 1 000 $ pour les injections
- Couverture d’assurance ou pas, elles ont dû investir plusieurs milliers de dollars juste en médication.
Les frais parallèles : pour mettre toutes les chances de leur côté
Dans un parcours aussi intense, elles ont aussi consulté d’autres professionnels :
- Acupuncture
- Ostéopathie
- Psychologue
Chaque cycle, elles estiment dépenser entre 500 et 700 $ pour ces soins complémentaires.
Le coût émotionnel : l’invisible qui pèse lourd
Au-delà des montants déboursés, chaque cycle est une montagne russe. L’attente, l’espoir, les échecs répétés… « Chaque mois où ça ne fonctionne pas, c’est un deuil à faire. Un deuil personnel, mais aussi un deuil de couple. »
Le stress est aussi biologique : l’horloge tourne. « Ce qui vieillit le plus vite dans le corps d’une femme, c’est son système reproducteur. »
Et après 41 ans? Le gouvernement ne couvre plus ces procédures.
Acharnement ou persévérance?
Après quatre ans, la question se pose. Quand arrêter? Jusqu’à quel point continuer?
« C’est comme si on construisait une maison. On a déjà mis 75 000 $ dedans. On est rendues à 75 %, peut-être 90 %. Et là, on se demande : est-ce que la prochaine fois, c’est la bonne? »
Une chose est sûre : le jour où ça fonctionnera, leur bébé sera le plus gros investissement – et le plus précieux – de leur vie.