La violence économique entre moi et moi
La violence économique entre moi et moi
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La violence économique, c’est de la violence conjugale. Et on parle trop peu. Malgré tout, elle est présente dans un couple sur trois. Pour Valérie Fortier, elle s’est invitée dans son couple pendant 10 ans, et l’a laissée avec une faillite de 25 000$.
Si seulement Valérie avait su dans quoi elle s’embarquait. Dix ans de sa vie, une relation toxique, et une descente aux enfers financières qui allaient la marquer pour longtemps. Mais à ce moment-là, elle n’avait aucune idée qu’elle vivrait ce qu’on appelle la violence économique, une forme insidieuse de contrôle qui allait lui coûter bien plus que de l’argent.
Quand tout va trop vite
« Tout est allé très vite avec ce gars-là », explique Valérie. Après à peine trois mois de relation, ils emménagent ensemble. Au début, c’est excitant, une nouvelle aventure. Mais très vite, les difficultés financières s’installent en douce. Valérie, d’ordinaire si organisée avec ses finances, se voit vite débordée.
Son conjoint? Il est payé à la commission. Ce qui, bien sûr, ne fait qu’ajouter à l’instabilité. Et le peu d’argent qu’il gagne, il préfère l’investir dans ses loisirs plutôt que de payer les factures. Les paiements en retard s’accumulent, tout comme les dettes. Pour Valérie, la spirale commence.
La dépendance s’installe
Le pire dans tout ça, c’est que Valérie se retrouve financièrement dépendante de son conjoint. Chaque fois que son compte est à sec, elle doit se tourner vers lui. Et cette dépendance, il l’utilise. Les factures non-payées, les lettres de la Régie du logement, les coups à la porte des propriétaires, toutes les discussions financières deviennent angoissantes.
Les coupures d’Hydro, de Vidéotron, ça aussi, ça devient la norme. Et à mesure que la situation financière se dégrade, sa relation se détériore. Un jour, il est gentil; le lendemain, il explose. Valérie marche sur des œufs, coincée entre des comptes en souffrance et un amour qui n’en est plus un.
L’autre violence
C’est ce jour-là que tout bascule. Il lève la main sur elle. Un coup, et c’est le déclic. Valérie réalise soudainement ce qu’elle refusait de voir : cette relation ne fonctionne pas. C’est ce coup de poing qui la pousse à partir. Après des années de compromis et de déni, elle comprend que sa survie dépend de sa fuite.
Valérie quitte enfin cette relation toxique, mais elle ne part pas seule : elle traîne une dette de 25 000 $, accumulée au fil des années. Le choc est brutal. Une avocate lui conseille de faire faillite, une décision qu’elle accepte à contre-cœur. Cette faillite la suivra pendant six ans, une ombre sur son dossier, un rappel constant des années perdues.
Avec du recul…
Ce terme de violence économique, Valérie ne le comprendra pleinement que bien plus tard. Grâce à un suivi psychologique, elle prend conscience qu’elle n’était pas seulement malchanceuse. Elle vivait sous un contrôle sournois, un pouvoir exercé à travers l’argent, ou plutôt, l’absence d’argent. Et cette prise de conscience, bien qu’amère, lui permet d’avancer.
Valérie pensait qu’elle traverserait cette séparation toute seule. Mais, à sa grande surprise, sa famille et ses amis se sont montrés présents. Ils l’ont soutenue à chaque étape de sa reconstruction. C’est avec eux qu’elle entame une longue guérison, une reconstruction de son identité et de sa confiance.
Aujourd’hui, Valérie est une femme transformée. Après des années de galère, elle est 100 % autonome. Plus de dettes, plus de dépendance. Elle se respecte à 100 % et a retrouvé la paix avec elle-même. Le soir, elle se couche avec la tête tranquille, fière de la femme qu’elle est devenue.
Valérie a survécu à l’enfer. Et aujourd’hui, elle peut enfin vivre pour elle, libre.
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