La paramédic Tammy déconstruit les mythes sur son métier

Mythe ou réalité, c’est une série qui va à la rencontre de ceux et celles qui pratiquent des métiers mal compris pour voir ce qu’il en est vraiment. Entre les clichés tenaces et les réalités qui surprennent, on démêle le vrai du faux en laissant parler ceux qui savent : les premier.ère.s concerné.e.s.

Vrai. La plupart du temps, quand on appelle l’ambulance, c’est pas quand ça va très bien. Alors oui, effectivement, ça peut faire partie de notre travail de voir des scènes qui sont traumatisantes, qui sont tristes, qui viennent nous chercher.

Faux. Avant, ça l’a déjà été. Aujourd’hui, la façon dont la formation est montée, le parcours académique qui est associé à notre travail fait que ça attire vraiment beaucoup de filles, aujourd’hui. Donc, c’est pas rare de rencontrer un duo avec deux filles ou un gars, une fille, bien sûr.

Vrai, surtout quand on est une fille. Ça tend à s’estomper tranquillement, mais on a encore des commentaires du type : « Ah ouin? Allez-vous être capable de me lever? Qui conduit? »

Faux, archi faux. Ce n’est pas vrai. C’est un mythe qui a la couenne vraiment dure. C’est un moyen de transport, en fait. C’est un moyen de recevoir des soins. Quand on arrive à l’hôpital, on est coté sur une échelle de 1 à 5. Si on voit le médecin rapidement, c’est parce qu’on est mort ou proche de l’être. Qu’on soit arrivé en montgolfière, à pied ou en ambulance, si notre cas est pas urgent, ça va être le même temps d’attente.

Vrai et faux. Ambulancier, ça se réfère surtout au fait de conduire une ambulance, mais le paramédic, lui, il fait tout ce qui entoure le médical, tout ce qui est avant le préhospitalier. Ça, on est des experts là-dedans. C’est pour ça qu’on est des paramédics.

Vrai. On va chercher les gens dans leur bain, on va chercher les gens au moment où ils accouchent. Donc oui, on fait partie de l’histoire et de l’intimité très, très rapidement avec les gens.

Vrai. Les accouchements, c’est sûr. Le premier en particulier, je me rappelle précisément de tous les détails. Le premier accident mortel sur lequel je suis allée aussi pour une moins bonne raison. On a une place vraiment particulière dans la vie des gens. C’est un beau privilège de pouvoir essayer d’aider de notre mieux dans des moments où est-ce que ça ne va pas bien, où ils ont besoin d’aide, où ils sentent que la fin est proche. C’est moi qui interviens. Ces moments-là, ça reste gravé à l’intérieur. Ça donne tout son sens à mon travail.

Absolument faux! En fait, la conduite en urgence, c’est régi aussi par le code de la sécurité routière. Si j’allume mes gyrophares inutilement ou que je roule en urgence inutilement et qu’il arrive une situation, je pourrais même être accusée. Donc non, il faut pas faire ça et on ne fait pas ça. On a l’impression, des fois, qu’on a traversé un feu rouge puis qu’on les éteint un p’tit peu plus loin. Peut-être qu’on a été réassigné, peut-être que finalement, la situation est pas si urgente que ça ou l’appel a carrément été donné à une autre ambulance qui était plus proche que moi. Alors moi, on m’a relibérée, puis j’vais retourner sur un point d’attente. Et c’est comme ça pour tous les services d’urgence, même les policiers.

Vrai. J’essaie de me maintenir en forme, ne serait-ce que pour pouvoir donner un service optimal à mon patient.

Vrai. Ça peut devenir usant, surtout si on prend pas tellement bien soin de soi, des fois, avec les années, il faut faire attention à tout ce qui est musculo-squelettique. Faire des mouvements qui, des fois, vont aller un p’tit peu plus vite, parce qu’on est dans le feu de l’action pour le patient, il y a des risques de se blesser.

Vrai. Par rapport à d’autres services d’urgence, on a du retard. Est-ce qu’il y a place à l’amélioration? Absolument, surtout avec le nombre de responsabilités qui s’ajoutent, les conditions qui sont difficiles, l’expérience qu’on a, la formation qui s’est améliorée aussi. Il va falloir que les salaires suivent.

Absolument vrai. Il y a vraiment beaucoup de situations dans lesquelles on a besoin de la collaboration de la police et vice versa. La plupart du temps, c’est un plaisir.