La mannequin Mégan déconstruit les mythes sur son métier
La mannequin Mégan déconstruit les mythes sur son métier
Mythe ou réalité, c’est une série qui va à la rencontre de ceux et celles qui pratiquent des métiers mal compris pour voir ce qu’il en est vraiment. Entre les clichés tenaces et les réalités qui surprennent, on démêle le vrai du faux en laissant parler ceux qui savent : les premier.ère.s concerné.e.s.
Mégan Ouellet-Lamontagne est mannequin – mais pas celle qu’on s’imagine. Loin des défilés des fashion weeks, elle incarne un autre visage de l’industrie : celui de la mannequin qui travaille dans l’ombre, loin des projecteurs. On l’a invitée en studio pour qu’elle nous fasse découvrir les coulisses d’un métier souvent idéalisé, mais aussi impitoyable. Entre les moments de doute et les vérités rarement dites, Mégan nous plonge dans la réalité de ce qu’est vraiment être modèle aujourd’hui. Une histoire de persévérance, de contradictions et, surtout, de respect pour un métier bien plus humain qu’il n’y paraît.
Tu fais beaucoup d’argent
C’est vrai, mais nuance. On n’est pas payé à l’heure. On est payé pour l’utilisation qui va être faite de notre image.
On t’incite à perdre du poids
C’est faux. L’industrie a beaucoup changé. Si on a une bonne équipe, comme c’est le cas, en ce qui me concerne, y a pas de pression à ce niveau-là. Une maudite chance, puis ça s’en va dans la bonne direction, cette affaire-là.
T’aimes ça être le centre de l’attention
C’est vrai. Je pense qu’il faut que ce soit vrai à un moment ou un autre. J’veux dire, t’arrives sur un set, t’es toute seule devant un backdrop, puis il faut que tu fasses ton p’tit spectacle. Mais ça, ça se transpose pas nécessairement dans la vie de tous les jours où on est souvent juste un peu plus réservé, où on fait nos p’tites affaires. Mais pendant un set, quand t’es mannequin, c’est sûr qu’il faut que t’aimes ça, avoir les spots sur toi.
T’es obsédée par les apparences
J’vais être obligée de dire que c’est vrai. Par contre, je pense que le mot « obsession » est peut-être un peu fort et avec une connotation très péjorative, mais c’est sûr qu’on est confronté à notre image beaucoup, fa’que c’est difficile de laisser des p’tites affaires passer quand il y a des changements au niveau de notre apparence ou que c’est une journée qu’on a un p’tit bouton. C’est comme difficile de pas se le faire remettre dans la face par les moniteurs et les Kodaks et les photos de nous qui apparaissent un peu partout.
T’as aucun complexe
C’est faux. J’ai beaucoup de complexes qui ont changé, évolué avec l’âge, mais j’pense que c’est pas le mannequinat qui est en cause. J’pense que c’est la condition féminine en général. Mais, par exemple, j’tiens à dire que le mannequinat, étrangement, m’a aidée à accepter beaucoup de choses chez moi que j’aimais pas avant. De voir qu ’il y a des gens qui ont envie de travailler avec toi, avec la face que t’as, puis le corps que t’as, ça permet d’aller chercher un p’tit sentiment de validation, puis de se donner une p’tite tape dans le dos, que t’es bien correcte.
Faut juste que tu sois belle
C’est complètement faux. Une chance, puis ça, j’y crois dur comme fer. C’est un travail d’équipe. Faut pas juste être belle, il faut être professionnelle, faut surtout avoir le goût d’être là, pis faire sentir aux gens qu’on a le goût de travailler avec eux, puis c’est comme ça que les gens vont avoir le goût de te réengager. Pas avoir peur d’amener sa personnalité ainsi que sa face.
Poser, c’est simple
J’vais dire faux. J’pense que c’est un apprentissage, mais tout le monde est capable. C’est de l’essai-erreur, j’veux dire, on est tous différents, on a des corps différents, on bouge différemment. J’pense qu’il faut passer beaucoup de temps devant le miroir pour comprendre qu’est-ce qui fonctionne avec ton corps. Il faut expérimenter, puis ça s’apprend avec les années, honnêtement.
Y’a un seul type de mannequin
C’est faux. Il y a vraiment plusieurs carrières possibles quand on est mannequin. Moi, en ce qui me concerne, je suis ce qu’on pourrait qualifier de « mannequin commercial », c’est-à-dire que je fais plus de publicité pour, que ce soit des trucs de sport, des pubs d’épicerie, des pubs de yogourt, alors qu’il y a des mannequins qui sont des « mannequins fashion », vraiment le classique : faire du magazine, du runway. Y a vraiment toutes sortes de carrières qui existent pour des gens avec toutes sortes d’ambition.
T’as une job de rêve
J’vais dire que c’est vrai. Je pense que même si c’est une job qui est exigeante, c’est pas toujours des journées faciles, c’pas toujours facile mentalement, non plus, de faire ce travail-là. Je suis très chanceuse et j’pense que c’est important de pas l’oublier.
T’es pluggée partout
Faux. J’aimerais ça. Je n’ai pas de guest list ou de free pass nulle part, à ce que je sache, par défaut.
Tu te fais cruiser partout où tu vas
Non, c’est faux. En ce qui me concerne, mais if you do, good for you.
Tu voyages beaucoup
Complètement faux. C’est une opportunité pour plein de filles d’aller à l’étranger, mais c’est pas mon cas. Moi, ça faisait pas particulièrement partie de mon plan de vie, fa’que je suis bien satisfaite de la carrière que j’ai, ici, au Québec.