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La Grande Ourse : une boutique de jouets pour la vie
La Grande Ourse : une boutique de jouets pour la vie
Marguerite Doray, sa propriétaire, est notre nouvelle entrepreneure préférée.
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Sur l’avenue Duluth, il y a un petit trésor qui résiste au plastique et au bruit : La Grande Ourse. Depuis 2001, cette boutique fondée par Marguerite Doray vend des « jouets pour la vie », des objets conçus pour offrir aux enfants une expérience sensorielle et émotionnelle ancrée dans leurs besoins et leurs réalités.
« J’ai pas de Ninja Turtles, j’ai pas de Goldorak. Ça, c’était mon époque », rigole Marguerite.
Ici, on offre des jouets fabriqués en bois, en laine, en coton ou même en soie. Des jouets faits pour durer — et pour stimuler l’imagination. Tous les produits sont non-toxiques et fabriqués à la main, souvent par des artisans locaux, mais aussi par des artisans basés en Roumanie, au Brésil ou en Bolivie.
Le jouet comme expérience sensorielle
Pour Marguerite, un bon jouet doit donner à l’enfant « une vraie relation chaleureuse » avec le monde qui l’entoure. « Si on lui donne du plastique, il n’y aura pas une vraie expérience », raconte-t-elle.
La pédagogie derrière son éthique de travail provient de Rudolf Steiner, le philosophe et pédagogue autrichien à l’origine des écoles Waldorf. Ancienne enseignante à l’École Rudolf Steiner de Montréal, Marguerite en parle comme d’une révélation :
« De mes 19 années d’enseignement, il me reste un profond sentiment de gratitude pour tout ce que j’ai pu apprendre sur la nature de la vie intérieure du petit enfant. Cette connaissance nous remplit d’amour pour tous les enfants du monde. »
Pour elle, le jouet est un premier contact avec « le monde fabriqué », et ce contact devrait être doux, chaud et vivant. « C’est important le lien que l’enfant peut avoir avec tous ses sens : le toucher, la chaleur du bois, la chaleur de la laine, du coton, de la soie », poursuit-elle.
Pas de cling-cling, pang-pang, boum-boum
Entrer dans La Grande Ourse, c’est comme faire une pause dans un monde saturé de stimuli. « Si on rentre dans mon magasin, il n’y a rien d’excitant. Il n’y a pas de cling-cling, pang-pang, boum-boum. Il n’y a rien de ça. Mais vous voyez les enfants stimulés. C’est ça le critère. »
C’est aussi une affaire de bouche-à-oreille. Marguerite n’a jamais misé sur la pub. Ce sont les parents, charmés par l’esprit du lieu, qui ont fait circuler le nom. Et puis un jour, Instagram s’en est mêlé.
« C’est Veronika, une de mes collaboratrices. Elle m’entendait décrire le voyage du petit lutin grimpeur, elle a été touchée et elle a mis ça sur Instagram. Et ça a été… viral, comme ils disent. »
Aujourd’hui, La Grande Ourse compte des milliers d’abonnés de partout dans le monde – et depuis, les commandes en magasin ne font qu’augmenter.
Dans un monde où tout se jette plus vite qu’on ne dit « livraison gratuite », Marguerite a une vision à contre-courant : « Quand on achète, on dit : “Je veux que ça continue”. Si j’achète de la cochonnerie, je veux que ça continue. Si j’achète quelque chose de beau, je veux que ça continue. »
À La Grande Ourse, acheter un jouet, c’est donc plus qu’un achat : c’est un petit geste que l’on pose pour l’avenir.
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