La gestion des finances dans un trouple
La gestion des finances dans un trouple
Unir ses finances à deux, ça a ses avantages. Le faire à trois? « Ça fait rêver à encore plus grand. »
C’est ce que dirait André-Bernard, le Montréalais d’une soixantaine d’années, membre d’un trouple avec Pepe et Carol. Il a accepté de partager avec nous son histoire et sa vision d’une vie financière à trois. Parce que dans une relation où se côtoient trois cultures financières bien différentes, même si l’amour est (presque) infini, le budget, lui, a des limites bien concrètes.
Trois gars, trois maisons, un nounours
André-Bernard résume leur vie à trois: « On a trois maisons, mais on n’en occupe que deux. » Pas question ici de fusionner toutes les finances comme un vieux couple des années 50. Chacun garde son compte en banque, mais il y a un dénominateur commun : le nounours, ancien pot de tartinade au caramel, devenu une tirelire pour les dépenses partagées.
Dans ce nounours-là, on retrouve les factures de restos, les cadeaux, et les petites folies qu’ils font ensemble. « Ce sont les choses qu’on choisit de se partager. »
Entre l’amour et les cicatrices
Le plus grand défi pour un trouple, selon André-Bernard, c’est d’harmoniser les différentes philosophies de vie face à l’argent. Entre l’un qui est généreux et qui voudrait tout donner, l’autre qui est prudent et qui serre les cordons de la bourse, et finalement, le dernier qui est quelque part au milieu, il faut naviguer avec tact.
Prenons le vin, par exemple. Deux sont des épicuriens amateurs de grand cru, l’autre préfère un verre d’eau pétillante. Résultat? Les factures de la SAQ deviennent un casse-tête.
Puis, il y a la question des revenus. « On a la chance d’avoir suffisamment de sous pour se donner une marge de manœuvre quand des irritants peuvent se présenter. Pour ne pas que les cicatrices de l’un deviennent les castrants de l’autre. »
Des larmes chez le notaire
Un des moments les plus marquants pour le trouple a été la visite chez le notaire. « On voulait s’assurer que peu importe qui part le premier, la vie reste confortable pour ceux qui restent.»
Ce n’est pas tous les jours qu’on pleure à chaudes larmes dans le bureau d’une notaire. Pas pour un décès, mais parce que l’amour est si palpable qu’il déborde. « Oui, parce qu’avec de l’argent, il y a aussi de l’amour », résume André-Bernard.
Un conseil pour ceux qui rêvent grand
Si vous pensez à une union non conventionnelle, que ce soit un trouple ou un autre modèle, André-Bernard a un conseil : consultez des pros. « La construction d’un rêve, d’acheter une maison, d’acheter une résidence secondaire, à deux ou à trois, aussi bien le réfléchir avec un professionnel pour s’éviter des cicatrices. »
Et surtout, n’oubliez pas: communiquer, mettre vos attentes sur la table, et ne pas avoir peur de rêver grand. Parce qu’avec de l’amour et un peu de structure, tout devient possible.