Entrevue
La députée Ruba Ghazal déconstruit les mythes sur son métier
La députée Ruba Ghazal déconstruit les mythes sur son métier
« Y'a certains mots qu'on peut pas dire au Parlement. Mais des fois, on s'échappe. »
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Mythe ou réalité, c’est une série qui va à la rencontre de ceux et celles qui pratiquent des métiers mal compris pour voir ce qu’il en est vraiment. Entre les clichés tenaces et les réalités qui surprennent, on démêle le vrai du faux en laissant parler ceux qui savent : les premier.ère.s concerné.e.s.
Tu gagnes bien ta vie
Vrai. Comme député, on a de très, très bons salaires. De base, le salaire, c’est 130 000 $, mais il y a aussi d’autres montants qui s’additionnent en fonction des responsabilités des députés. Moi, par exemple, je suis chef parlementaire pour Québec solidaire, donc j’ai un montant de plus.
T’aimes ça t’obstiner
Vrai. Moi, j’aime ça m’obstiner. Mon chum me le rappelle tout le temps et c’est ce que je fais aussi au Parlement.
Tu parles jamais aux autres partis
Faux. Moi, je peux, la même journée, être en train de me chicaner avec un ministre et, après ça, lui parler calmement d’un dossier de citoyen. Il y a beaucoup de travail qui se fait dans les coulisses avec les collègues des autres partis.
Ta job, c’est une joute oratoire
Faux. On n’est pas toujours en train de parler publiquement, puis à faire des grands beaux discours historiques. La grande majorité de notre travail se fait avec mes équipes. On a des réunions, on rencontre des citoyens, on rencontre des groupes de la société civile.
T’as un garde du corps
Vrai. Tous les chefs parlementaires ont un garde du corps qui est aussi leur chauffeur. Les députés qui ne sont pas chefs parlementaires peuvent, par exemple, des fois, s’ils reçoivent des menaces de mort, demander de la protection et avoir un garde du corps.
La politique, c’est une vocation
Vrai. En tout cas pour moi. Je suis là pour défendre des valeurs qui me tiennent à cœur comme la justice sociale, le féminisme, la protection de l’environnement, mais ça l’est pas pour tout le monde. Il y a des gens qui décident de faire de la politique parce qu’il y a une opportunité qui se présente à un moment donné dans leur carrière.
La politique, c’est un peu un power trip
Faux. Si on veut avoir un power trip, il faudrait devenir, j’sais pas, chef d’entreprise, puis quand on décide quelque chose, tout arrive. En politique, ce que ça prend beaucoup, c’est de la patience. Ça prend du temps de changer la société, de changer les choses.
T’es en représentation 24/7
Faux. Quoique des fois, mon chum, quand on a des bonnes discussions, le soir, il me dit : « Ruba, t’es pas au Parlement, t’as pas besoin d’argumenter à ce point-là ». Donc, peut-être que je le suis, mais je compte sur mes proches pour me dire d’arrêter de l’être.
T’es tout le temps à Québec
Faux. Quand je vais à Québec, c’est 3 jours par semaine : mardi, mercredi, jeudi. Puis, le reste du temps, je suis dans mon comté.
Faut que tu suives ta ligne de parti
Vrai. Le travail politique, c’est un travail collectif. À l’intérieur du parti politique, on a beaucoup de débats, on a des discussions, et la ligne de parti, c’est le fruit de ces débats et de ce travail collectif.
T’as étudié en sciences politiques
Faux. J’ai un bac en administration des affaires des HEC et j’ai une maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke. On peut même ne pas avoir aucun diplôme et faire de la politique. Ça peut être toutes sortes de monde qui ont étudié en toutes sortes de domaines.
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