3-5 ans
École Rudolf Steiner de Montréal : quand l’éducation cultive l’autonomie et la créativité
Là-bas, on apprend à « penser par soi-même ».
En première année, à l’école Rudolf Steiner de Montréal, les enfants apprennent à tricoter. À partir du secondaire, ils s’initient à la confection de leurs propres vêtements, réalisés avec des tissus recyclés. Ici, on ne transmet pas seulement des savoirs, on cultive un rapport différent au monde. L’école suit la pédagogie Waldorf, une approche éducative qui cherche à équilibrer l’apprentissage académique et le bien-être émotionnel de l’enfant. Les classes accueillent des enfants dès 18 mois, et ce, jusqu’au secondaire 2.
Dès qu’on franchit la porte, l’ambiance se distingue des établissements conventionnels. Les matériaux sont naturels : bois, laine, soie. Les murs, peints au lasure, se parent de couleurs douces. Ces détails créent une atmosphère apaisante, mais pour l’enseignante Lee Lapaix, l’essentiel est ailleurs : « Ce qui m’a fait choisir la pédagogie Waldorf, ce n’est pas seulement d’apprendre de l’information, mais d’apprendre à penser par soi-même. »
Une pédagogie alternative qui vise l’autonomie de l’enfant
C’est à l’université, dans un cours consacré aux pédagogies alternatives, qu’elle a découvert cette approche. Une vidéo sur une école Waldorf à Toronto l’a marquée : coup de foudre immédiat. Aujourd’hui, elle enseigne dans une classe de 18 enfants de 4 à 6 ans, accompagnée d’une autre éducatrice. L’espace est pensé pour le mouvement : parcours, jeux libres, danses improvisées. L’autonomie y est une valeur centrale. Les enfants participent aux tâches quotidiennes : couper les légumes pour la soupe, fabriquer le pain, faire la vaisselle, balayer, mettre la table.
Les jouets, eux, sont volontairement simples, presque rudimentaires, afin de stimuler l’imagination. La créativité de l’enfant comble les formes inachevées, transformant un morceau de bois en cheval, un tissu en voile de bateau.
Du primaire à la sixième année, l’idéal est que les élèves restent avec le même professeur. Cette continuité crée un cadre sécurisant, précieux à une époque où les enfants font face à une anxiété croissante. La stabilité rassure : elle leur offre la prévisibilité nécessaire pour se sentir « un peu comme à la maison ».
Une école pour tous et toutes
La dimension communautaire est palpable. L’école est francophone, mais profondément multiculturelle et musicale : les guitares et les tambours occupent une place de choix. Chaque matin, la journée commence par des chants collectifs. Le contact avec la nature est tout aussi essentiel : on joue dehors, on jardine, on cuisine avec les récoltes du potager. Ces activités développent l’autonomie, mais aussi un respect profond pour la nourriture et l’environnement.
Au fil des ans, Lee voit ses élèves grandir, évoluer, puis quitter l’école. Les cérémonies de fin de parcours sont chargées d’émotion : « C’est toujours une journée où j’ai les larmes aux yeux, dit-elle. C’est tellement beau. On observe le développement de l’enfant, mais on voit aussi que son essence n’a pas changé. »
À travers chaque activité, la pédagogie Waldorf défend une idée simple : éduquer ne consiste pas seulement à transmettre des savoirs, mais à nourrir la pensée critique, la créativité et l’équilibre intérieur. Dans cette école, l’enfant n’est pas façonné ; il est accompagné pour devenir pleinement lui-même.
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