Portrait
Du fleuve à l’atelier : Félix, shaper de planches de surf à Montréal
On a rencontré le créateur de planches de surf derrière le nom de Rio Surfboards !
Transformer une passion en création locale
Loin des plages ensoleillées de la Californie ou d’Hawaï, c’est à Montréal, dans l’arrondissement de Verdun, que Félix, 23 ans, a décidé de donner vie à sa passion : fabriquer des planches de surf. Sous le nom de Rio Surfboard, il conçoit des pièces uniques qui reflètent à la fois son amour pour le surf et sa créativité. Entièrement autodidacte, Félix partage avec nous son parcours hors du commun, mélange d’initiative, d’efforts manuels et de goût pour l’esthétique.
Une passion née d’une première casse
L’histoire de Rio Surfboard débute sur une note inattendue : une chute dans les escaliers. « C’était ma première planche de surf à vie, et je venais de la payer 1 300 $. Après seulement deux semaines, elle s’est brisée », explique Félix. Plutôt que de se laisser abattre, il prend une décision audacieuse : réparer sa propre planche. Grâce à des tutoriels YouTube et beaucoup de détermination, il apprend non seulement à réparer, mais aussi à concevoir ses propres modèles.
Aujourd’hui, Félix travaille dans son atelier à Verdun, installé dans le sous-sol du café Après-Soleil. Au départ, il bricolait chez ses parents, mais le bruit et la poussière ont convaincu son père — et Félix par la même occasion — qu’il était temps de déménager. Entre ses cours et ses examens, il consacre son temps libre à son projet, qu’il a pu développer presque à temps plein pendant l’été.
L’artisanat au cœur de la fabrication
Concevoir une planche de surf de A à Z est un processus complexe, mais c’est aussi ce qui passionne Félix. « Les étapes de fabrication sont nombreuses. Cela commence par un gros bloc de mousse qu’il faut sculpter pour créer la forme du surf », explique-t-il. Une fois la forme obtenue, il passe à la lamination : de la fibre de verre et une résine époxy sont appliquées pour rendre le styromousse étanche. Enfin, il ponce et peint chaque planche pour lui offrir un design unique et attrayant.
Au total, Félix investit environ 20 à 25 heures par planche, un travail minutieux qui ne laisse rien au hasard. « On passe tellement de temps sur les planches qu’on finit par les connaître par cœur. Cela permet de vraiment comprendre comment elles réagissent sous nos pieds », confie-t-il.
Une esthétique inspirée par la vie et la musique
Félix n’est pas seulement créatif dans la fabrication technique des planches, mais aussi dans leur design. « Mon inspiration vient de partout : une promenade, une nuance de couleur qui me marque, ou encore un album que j’écoute beaucoup », raconte-t-il. L’une de ses dernières créations a même été inspirée par les teintes de l’album *Sultans of Swing* de Dire Straits.
Si Rio Surfboard reste pour l’instant une activité artisanale et locale, Félix nourrit de grandes ambitions : voir de plus en plus de surfeurs montréalais adopter ses planches. Il économise également pour réaliser un rêve : aller surfer cet hiver, probablement loin des rives glacées du fleuve Saint-Laurent.
Redéfinir l’artisanat montréalais
Avec Rio Surfboard, Félix illustre parfaitement une tendance actuelle : celle de jeunes passionnés qui transforment leur créativité en projets concrets, tout en restant proches de leur communauté. Dans une ville qui est bien loin des vagues de l’océan, sa démarche artisanale prouve que la passion n’a pas de frontières géographiques. Pour ceux que l’aventure et l’originalité séduisent, pourquoi ne pas adopter un peu de Montréal sous vos pieds lors de votre prochaine session de surf ?
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