Dans le portefeuille de Tommy-Lee Salvas

C’est sûr que quand mes parents me parlent de finances, on dirait que mon réflexe, c’est de me mettre les deux mains sur les oreilles, pis de ne pas en parler. Dès qu’ils me questionnent sur mon état financier, on dirait que c’est des questions qui me procurent beaucoup d’angoisse. Ça me met tout le temps mal à l’aise. Je déteste parler d’argent, d’autant plus quand c’est mes parents, parce qu’on dirait que je ressens une plus grosse pression.

Je dirais que j’suis plus économe que dépensier. Quand il faut que je dépense, il faut pas que j’sois entouré de personnes parce que c’est sûr que c’est là que ça vire mal. J’suis complètement influençable. Quand il y a des festivals ou des activités, s’il y a une personne qui me dit : « Ça te tente-tu, mettons, d’aller là, de payer pour tel festival? », ou mettons qu’on est dans un parc d’amusement, « ça te tente-tu de payer la passe pour avoir plus? », c’est sûr que j’vais me laisser influencer. Pis là, le lendemain, j’vais me réveiller, j’vais m’en vouloir d’avoir dépensé autant pour ça.

J’pense que ça dépend. En fait, quand on fait de la création de contenu, on est libre d’élaborer notre concept. Les décisions reviennent pas mal au créateur. J’pense que la beauté de la chose, c’est que ça soit fait avec les moyens du bord. Moi, j’ai pas de problème à me mettre un chandail sur la tête en guise de perruque pour refléter, comme, une grande chevelure. Fa’que j’vais pas aller dépenser 100 piasses pour une perruque que j’vais utiliser, mettons, une fois par mois pour un sketch qui va durer une minute. En date d’aujourd’hui, j’ai trois perruques que j’utilise beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Des fois, je choisis mes extraits en fonction de… J’ai une perruque noire, fa’que ça me prend une candidate aux cheveux noirs. J’ai pas de lumière, j’ai pas de ring light. J’évaluerais le montant de l’ensemble de mes outils à, genre, un 500 $, peut-être?

Quand j’ai commencé dans la création de contenu, je n’avais pas d’agent. Tout ce qui est les cachets, rémunération, je gérais ça par moi-même, pis j’me faisais complètement avoir. Mais là, le fait d’avoir une agente, c’est vraiment un poids de moins sur mes épaules. Tout ce qui est rémunération, je le mets dans sa cour. Moi, je vais gérer toute la création de contenu, le montage, le fun, le bubbly.

Quand je dépense pour quelque chose qui est un petit peu plus sur un coup de tête, j’y ai vraiment beaucoup réfléchi, pis je le regrette jamais. Sac banane. Bien banal de même. J’pense que j’ai réfléchi à ça un bon trois, quatre mois. J’pense qu’on est plusieurs à être coupables de payer des abonnements pour écouter notre série préférée qui est déposée en intégralité. Ça, ça rentre dans les dépenses que je regrette amèrement, mais en même temps, je l’oublie que j’ai payé, mettons, l’abonnement pour telle plateforme, pour telle plateforme, pour telle plateforme.

Je suis à Montréal, j’ai l’option de prendre le métro, j’ai l’option de prendre l’autobus, mais depuis que je paye ma vignette, je ne vois pas d’autres façons que d’utiliser mon automobile pour me déplacer. Pis, aussi, les passes de métro sont devenues trop chères, comme, baissez ça, la gang. S’il fallait faire le total de tout ce qui est parcomètre ou stationnement que j’ai faits juste sur l’île de Montréal dans la dernière année, ça doit être très gênant comme montant, donc j’vais pas vous le sortir.

J’ai aucune idée. Je sais pas les termes financiers. Honnêtement, pendant longtemps, ç’a été un complexe de ne pas savoir ça. Les termes financiers, chaque fois que j’en parle, que j’ai un rendez-vous avec ma conseillère financière, que j’en parle avec mes amis ou ma famille, j’me sens tout le temps comme deux watts de pas savoir c’est quoi un CELI, un REER. J’pense que j’suis pas seul.