Comment valoriser le travail invisible d’un proche aidant?
On a beau parler de révolution sociale et de progrès, il y a une chose qui reste encore trop souvent dans l’ombre : le travail invisible. C’est simple, toute notre société repose sur ces milliers d’heures de tâches non-rémunérées, réalisées majoritairement par des femmes.
Vous voulez savoir de quoi on parle? Pensez à toutes ces petites actions quotidiennes comme s’occuper des enfants, prendre soin de parents âgés ou encore gérer la maison. Si ce travail disparaissait soudainement, c’est tout notre système qui s’effondrerait, comme un château de cartes.
Un faux choix
C’est une logique implacable : le travail invisible, tu le fais par amour, par devoir ou par besoin, mais certainement pas pour un salaire.
Valérie Trudel, proche aidante auprès de sa mère bipolaire, en est un exemple frappant. À 36 ans, elle passe ses journées à s’occuper d’elle, sans jamais réaliser qu’elle était « proche aidante ».
Une intervenante lui a ouvert les yeux sur son rôle. C’est tout un choc quand tu réalises que tu fais un boulot immense, sans même t’en rendre compte, et encore moins être payé.
Ça paye pas le loyer
L’expression « travail invisible » est souvent associée à ces tâches qui semblent « normales ». S’occuper des enfants, prendre soin des proches, maintenir une maison en ordre… On dirait presque que ce ne sont que des évidences. Sauf que… ce n’est pas si évident que ça.
Ce qui est ironique, c’est qu’ailleurs dans la société, ce genre de tâches est souvent rémunéré. Mais quand ça se passe à la maison, tout d’un coup, c’est juste « normal » de le faire gratuitement. Valérie le dit bien : tout ce temps consacré à sa mère, ce n’est pas du temps pour un fonds de pension ou pour payer son loyer. Ce travail non-reconnu a un impact énorme sur la qualité de vie des femmes qui en font les frais.
Un impact qui rattrape
Ce que Valérie a aussi réalisé, après dix ans de proche aidance, c’est que ce type de travail laisse des traces. Des traces profondes, parfois invisibles, mais bien réelles. C’est un impact psychologique, social et financier qui rattrape à un moment ou un autre. L’épuisement s’accumule, tout comme l’appauvrissement. Et c’est là qu’on comprend que ces milliers d’heures à soutenir quelqu’un d’autre, sans soutien réel pour soi, ça te coûte plus que tu ne l’aurais imaginé.
Un équilibre à trouver
Alors, comment s’en sortir? C’est là que la société doit intervenir. Il y a un urgent besoin de valoriser ce travail invisible, de le reconnaître pour ce qu’il est : essentiel. Sans cela, les femmes – qui portent encore le plus gros de ce fardeau – continueront de se retrouver en situation de précarité, surtout en vieillissant.
C’est un cercle vicieux : des années de travail invisible, sans cotisations, mènent à une retraite dans la précarité. Ce qu’il faut, c’est un équilibre, une reconnaissance, et un soutien tangible pour celles et ceux qui font ce travail en coulisse, loin des projecteurs.
« Le merci va dans les deux sens »
Le travail invisible, c’est pas seulement un fardeau. C’est aussi une forme d’amour, de solidarité, et de don de soi. Valérie, qui a passé des années à prendre soin de sa mère, a appris énormément de cette expérience. Elle en ressort plus empathique, plus compréhensive, et plus sensible aux besoins des autres. Ce type de travail, bien que non-rémunéré, lui a apporté autant qu’elle a donné.
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