Comment j’ai survécu à mon premier triathlon au XTRI Solo Point Five
Comment j’ai survécu à mon premier triathlon au XTRI Solo Point Five
Commencer gros avec 1 800 mètres de nage, 90 kilomètres de vélo et 20 km de course.
Évidemment que, quand j’ai décidé de m’inscrire à un triathlon, je n’allais pas écouter les triathloniens des forums Reddit qui conseillent (FORTEMENT) de s’inscrire à une courte distance. Je devais trouver le triathlon le plus difficile possible. Qu’est-ce que tu veux, j’suis de même?!
C’est lors d’une séance de sérendipité sur YouTube que je suis tombé sur le Canada Man / Woman le triathlon le plus difficile au Canada; 3,6 kilomètres de nage dans le lac Mégantic, 180 kilomètres de vélo dans les environs de Lac-Mégantic, 42 kilomètres de course et, pour couronner le tout, 4 000 mètres de dénivelé positif avec un fil d’arrivée au sommet du Mont-Mégantic, lieu de résidence du fameux observatoire du même nom.
En voyant ça, je me suis tout de suite dit : « Ok, ouf, non peut-être que j’exagère un peu! » Par contre, à ma grande surprise, une nouvelle épreuve s’ajoutait à la programmation 2023 du Canada Man / Woman : LE SOLO POINT FIVE! La moitié des distances du Canada Man / Woman, la moitié du dénivelé, mais la même finale extraordinaire au sommet du Mont-Mégantic.
Ça, c’est un défi pour moi!
Après 8 mois de préparation, je me retrouve à la ligne de départ, plus nerveux que jamais, mais surtout très excité de vivre cette expérience.
À 4h45, la course est lancée et les 90 athlètes inscrits se jettent à l’eau pour 1 800 mètres de natation en eau libre. On m’avait averti, mais quand c’est notre première fois dans un départ de masse, on se sent désorienté. On reçoit des coups, on avale de l’eau, mais il ne faut pas paniquer; après environ 300 mètres, tout le monde prend son rythme et on peut nager en paix. En plus, il pleuvait et vous savez ce qu’on dit : quand il pleut, l’eau est chaude!
En sortant de l’eau vient une étape cruciale que j’avais sous-estimée, l’étape d’enlever son wetsuit pour embarquer sur le vélo. Ça a l’air de rien, mais ça colle, cette affaire-là! C’est aussi fait en néoprène, donc tu ne peux pas tirer en malade sur le tissu! Avec un peu d’aide de ma mère (merci mom!), j’enlève ma combinaison thermique pour partir sur mon vélo et je me lance pour 90 kilomètres entièrement sous la pluie.
La pluie, ça ne dérange pas trop, ça rafraîchit même, mais il faut toutefois faire attention pour ne pas glisser. J’ai dû monter des côtes que je qualifierais de… diaboliques! Tellement diaboliques que j’étais pris d’un fou rire sur mon vélo tellement c’était absurde. L’avantage, c’est que tout ce qui monte redescend, donc après une longue montée, j’étais récompensé d’une descente rapide. Il faut bien voir le côté positif!
Quand la pluie cesse, je descends du vélo et j’enfile mes souliers de course pour traîner mes jambes devenues molles vers le fil d’arrivée. Dans la vidéo, on peut m’entendre dire : “là, c’est facile, le plus tough est fait!” et jamais quelqu’un n’a eu aussi tort dans l’histoire de l’univers.
Je m’apprêtais à parcourir 20 kilomètres de sentier mouillé qui monte comme je n’en ai jamais monté auparavant en course à pied. Par chance, les quelques stations de ravitaillement dans la montagne m’ont permis de me réhydrater et de manger des melons d’eau comme un homme des cavernes.
Finalement, après 7 heures et 4 minutes de cardio, j’ai terminé mon ascension du Mont-Mégantic accueilli par mes proches, des organisateurs et des bénévoles sans qui je n’aurais jamais pu vivre cette épreuve unique en son genre.