Gabrielle Pilotto et le Café Apollo
Gabrielle Pilotto et le Café Apollo
Comment faire pour être mère, entrepreneuse et garder du temps pour ses passions?
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Le coin de la rue Sanctuaire et de l’avenue Royale, à Sainte-Anne-de-Beaupré, n’appartient pas à la famille Pilotto-Charland – mais c’est tout comme puisque c’est autour de cette intersection qu’ont pignon sur rue les trois entreprises de la famille : le café Apollo, la crémerie Sammy’s et le studio Bloom.
On rencontre Gabrielle, la mère de la petite famille, un vendredi matin, dans son chaleureux café-boutique déposé au pied du Mont-Sainte-Anne, à quelques pas du fleuve.
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La journée qu’on s’apprête à passer auprès de l’entrepreneure n’est pas de tout repos, entre son départ imminent pour un voyage familial de surf au Costa Rica, sa gestion de la logistique du café et celle des enfants, mais elle est à l’image de son quotidien. Ce quotidien, c’est celui d’une jeune femme qui parvient miraculeusement à ne pas faire de concessions entre sa vie de famille, sa passion pour le plein air et son engagement entrepreneurial dans sa communauté.
Son secret pour y parvenir? « Prioriser le bonheur », explique Gabrielle, pour qui « le reste suit ».
Enracinée à Sainte-Anne-de-Beaupré
Adepte des sports de glisse, l’entrepreneure a grandi dans le milieu du ski alpin, son père travaillant à l’usine du village qui, à une autre époque, fabriquait des skis et des planches. « À deux ans, j’avais des skis dans les pieds », lance Gabrielle. Elle n’a donc jamais quitté le nid, décidée à élever ses deux enfants, Paul et Sam, dans la région qui l’a vue grandir.
« Le café est venu au monde entre 2 grossesses », explique la maman. Alors que sa fille vient de naître, une fièvre élevée se déclenche chez son fils, Paul, qui a alors 2 ans. D’abord hospitalisé pendant 35 jours, le petit garçon se bat ensuite pendant 3 mois, dans un centre de réhabilitation. Je vous rassure : Paul le « spectaculaire », comme l’appelle sa mère, est aujourd’hui un petit garçon en santé – non verbal, mais pas pour le moins expressif.
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L’épreuve a évidemment été difficile pour la jeune mère. « Ça a été une grande période de transition dans ma vie. […] J’ai dû stopper ma carrière pour me concentrer sur ma famille. Mais quand j’ai eu envie de recommencer à travailler, le bâtiment [du café Apollo] a été mis en vente ». Pour la famille, ça tombait sous le sens de nommer le café en l’honneur de Paul, qu’ils surnomment « Pollo ».
C’est l’envie de se retrouver en communauté et de célébrer sa région qui a motivé Gabrielle et Matt à ouvrir le café. « Les cyclistes qui longent le fleuve s’arrêtent ici. Il y a beaucoup d’affluence touristique, aussi, avec le port qui vient juste d’être rénové. »
Aujourd’hui, non seulement le café Apollo est devenu un arrêt obligatoire pour les adeptes de plein air qui visitent la région, il a carrément revitalisé l’intersection principale du village, qui était un peu à l’abandon. « Il y a plein d’autres commerces qui ont vu le jour depuis [notre ouverture], ajoute Gabrielle. Pourquoi se déplacer à Québec quand on peut se créer nos propres petits centres-villes, en région? »
Une maison pour la communauté
Gabrielle avait-elle un intérêt particulier pour la restauration avant d’ouvrir un café? Des connaissances pointues en torréfaction? Pas vraiment. « On a tout appris sur le tas, lance-t-elle. On apprenait à faire des cœurs, dans la mousse du café, en même temps qu’on posait les tuiles sur les murs. » Et c’est cette envie d’être réellement impliqué.e.s dans la création d’un espace destiné à leur communauté qui se fait sentir, quand on entre dans le café.
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Tout dans le café Apollo est un coup de cœur personnel de Gabrielle et Matt : de la céramique verte, en passant par les produits vendus dans la petite arrière-boutique, aux baristas, avec qui ils entretiennent des liens particulièrement étroits.
« On prend soin du café comme on prend soin de chez nous », décrit la jeune femme qui admet que les membres de son équipe deviennent même les confident.e.s de certain.e.s de ses client.e.s. « Ça nous ressemble vraiment, comme endroit. Tu viendrais chez nous, c’est la même déco », explique-t-elle en riant.
« Sur mon X »
Notre entrevue tire à sa fin quand Paul et Sam font leur apparition dans le café. Ils passent des bras de maman et papa, à ceux d’Ally, la barista, qui est devenue membre de la famille à part entière – comme plusieurs autres personnes qui gravitent autour des projets de Gabrielle et Matt.
Avant de quitter, on traverse d’ailleurs la rue avec eux, question de jeter un coup d’œil à Bloom, l’espace de création de Matt et son équipe de production vidéo.
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Les plafonds sont hauts, et les murs sont couverts d’archives familiales, qui passent des voyages de surf aux expéditions en montagne. Au fond de la pièce, un passage sombre et étroit mène vers l’arrière-boutique de la crémerie Sammy’s (nommée en l’honneur de la petite Sam), qui a pignon sur rue dans l’édifice adjacent.
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C’est en passant du petit commerce à un autre qu’on réalise l’ampleur du travail de Gabrielle et Matt. « Le défi, comme pour la plupart des mamans, c’est de trouver du temps », explique Gabrielle. Sans surprise, la mère dit ne pas compter ses heures, et réaliser ses projets « naturellement ». « Comme dit Matt, je suis sur mon “X”. »
« J’adore être maman. J’adore être entrepreneure. C’est une belle vie », conclut Gabrielle, qui dit espérer que ses enfants marchent dans ses pas en suivant leurs propres passions.
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