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Zoom doit de l’argent à beaucoup de monde

La plateforme de visioconférence a accepté de payer une amende de $85 millions à la suite d'un recours collectif.

Par
Billy Eff
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Lorsque le monde s’est arrêté en mars 2020 après que la pandémie mondiale ait été déclarée, une plateforme est sortie de presque nulle part pour aider les gens à rester connectés. Si, pré-COVID, Skype et Facetime étaient les plateformes de choix pour les appels vidéo, Zoom a vite réussi à devenir une des applications les plus utilisées au monde.

Au début du mois de mars 2020, Zoom comptait environ 10 millions d’utilisateurs quotidiens. Le premier avril suivant, son président, Eric S. Yuan, annonçait que ce nombre était passé à plus de 200 millions; une croissance fulgurante, même pour une entreprise de technologie.

Mais cette croissance a eu des impacts pour lesquelles la compagnie ne s’était pas préparée.

Problèmes de croissance

Maintenant, Zoom a accepté de payer une amende de 85 millions de dollars, après qu’un recours collectif ait été intenté. La plateforme s’est vue accusée, entre autres, de ne pas avoir fait assez pour protéger la vie privée de ses utilisateurs, en plus d’avoir partagé des informations sensibles avec de tierces parties.

Pendant des réunions corporatives, des trolls ont diffusé de la pornographie ou d’autres images inappropriées, une tactique surnommée zoombombing.

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Lorsque, du jour au lendemain, entreprises, écoles, et institutions se sont tournées vers Zoom comme plateforme principale de communication pour leurs réunions, distanciation sociale oblige, plusieurs ont eu de mauvaises surprises. Une faille dans le design de l’application faisait en sorte qu’il était possible pour les participants de partager leur écran sans l’approbation de l’hôte de la réunion. Et les trolls étant eux aussi en confinement, ça ne leur a pas pris longtemps pour exploiter cette faille.

Pendant des réunions corporatives, des trolls ont diffusé de la pornographie ou d’autres images inappropriées, une tactique surnommée zoombombing. C’est devenu si fréquent que le FBI a dû publier un communiqué là-dessus.

Plusieurs jugent que Zoom a attendu trop longtemps avant de faire des mises à jour de sécurité sur l’application.

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Lors d’un atelier sur les obstacles auxquels se heurtent les femmes dans le monde des technologies, un participant s’est mis à faire jouer la vidéo 2 Girls, 1 Cup. Des cours en ligne se sont vus interrompus par des trolls qui spammaient des messages haineux et racistes dans le fil de conversation. L’artiste québécoise Safia Nolin a d’ailleurs été victime de harcèlement lors d’un cours d’université sur la plateforme.

Zoom sur ce qui ne fonctionne pas bien

Le président de la compagnie s’est depuis excusé de nombreuses fois et affirme que la compagnie a appris de ses erreurs. Toutefois, plusieurs jugent que Zoom a attendu trop longtemps avant de faire des mises à jour de sécurité sur l’application.

Une autre partie de la poursuite contre la plateforme de visioconférence concerne le fait qu’elle aurait partagé avec Facebook des données des utilisateurs sans leur consentement. Comme l’explique le journaliste technologique Joseph Cox sur Motherboard, lorsqu’un utilisateur ouvrait Zoom, l’application se connectait à la plateforme de développement de Facebook, appelée le Graph API. Cette interface est le moyen principal d’injecter ou de soutirer des données sur Facebook.

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L’application Zoom transmettait par le fait même au géant des réseaux des informations sur l’utilisateur tel que le modèle de l’appareil utilisé, l’emplacement géographique, mais aussi le code spécifique à l’appareil qu’utilisent les fabricants de téléphones pour faciliter le ciblage publicitaire chez l’utilisateur.

Cette amende de 85 M$ ne sera qu’une petite tape sur les doigts de l’entreprise, à qui la crise sanitaire a fortement profité.

Toutefois, rien dans la politique de confidentialité de Zoom ne laissait savoir aux usagers que de telles informations étaient partagées non seulement avec Facebook, mais aussi LinkedIn et Google.

Show me the money

Si l’entente proposée est approuvée, les utilisateurs de Zoom qui ont utilisé l’application depuis le 31 mars 2020 pourraient être éligibles à un montant de 35$ US s’ils étaient membres payants, et 12$ US s’ils utilisaient gratuitement l’application.

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Cette amende de 85 M$ ne sera qu’une petite tape sur les doigts de l’entreprise, à qui la crise sanitaire a fortement profité. Alors qu’elle valait déjà près de 17 milliards de dollars en 2019, Zoom est aujourd’hui évaluée à environ 58 milliards.