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Vous êtes capable de faire vos impôts vous-mêmes

Pour vrai. Vous êtes capables.

Par
Karine Côté-Andreetti
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Vous faites peut-être partie de ceux et celles qui se disent depuis longtemps « OK, cette année je fais mes impôts moi-même » et qui finissent par donner leurs papiers à un comptable. Vous n’êtes pas seul. Notre système fiscal effraie les Québécois : moins d’un contribuable sur deux remplit lui-même ses déclarations. Pourtant, Nicolas Boivin, professeur titulaire en fiscalité au département des sciences comptables de l’UQTR, est catégorique : un rapport d’impôt imparfait réalisé soi-même sera toujours plus économique qu’une déclaration signée par un professionnel qualifié.

Gardez ces quelques centaines de dollars dans vos poches, munissez-vous au passage de connaissances financières et prenez vos impôts par les cornes!

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Un comptable, en as-tu vraiment besoin?

La réponse de Nicolas Boivin est surprenante : dans la majorité des cas, l’expertise d’un comptable n’apportera aucun gain. « Il fera un bon travail, certes, mais ses connaissances en fiscalité ne sont pas si poussées. Il utilise les mêmes feuillets que vous utiliseriez, où les informations ne peuvent être modifiées. Il ne fera pas sauver d’impôt. »

Selon lui, tous les particuliers peuvent s’y aventurer, y compris les travailleurs autonomes, les gens ayant des revenus de location, ainsi que ceux nouvellement mariés, divorcés ou parents. « Les seules exceptions sont les contribuables très fortunés qui font des transactions et placements complexes. » Et dans ce cas, on laissera à François Lambert le soin de nous expliquer comment il réalise lui-même sa déclaration de revenus en chest à la suite d’une bonne douche froide!

Néanmoins, si quelqu’un ne se sent pas assez confiant ou possède un profil plus complexe (les aidants naturels ou parents d’enfants handicapés, par exemple), ils peuvent recourir à un professionnel compétent pour une année et se baser sur ce modèle pour les années suivantes. Notre profil fiscal change rarement.

« Le gouvernement est pas mal plus relax qu’on le pense. »

Le système fiscal québécois est extrêmement compliqué … et c’est exactement la raison pour laquelle Nicolas Boivin se veut rassurant : « Pas besoin de comprendre la fiscalité dans son ensemble. De toute façon, ce serait impossible! Les autorités fiscales sont au fait de cette complexité. »

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Si vous vous trompez, c’est facile d’apporter des corrections rapidement à partir de votre dossier en ligne. Ça, c’est si le gouvernement ne l’a pas déjà corrigé sans intervention de votre part. Il n’y a même aucuns frais de retard, si vous n’avez pas d’impôts à payer. Bref, « le gouvernement est pas mal plus relax qu’on le pense. Il ne faut pas voir cela comme un gros geste stressant », ajoute le fiscaliste.

On ne peut pas « faire ses impôts and chill » pour autant. Quelques connaissances de base demeurent essentielles.

Connaitre son profil

Une déclaration fiscale, c’est notre vécu de la dernière année. Il faut s’y intéresser. Par exemple, si vous n’avez pas souvenir d’avoir inclus des dépenses scolaires alors que vous avez suivi des cours en ligne, revenez en arrière pour vous assurer de ne pas avoir omis une information qui pourrait bonifier votre déclaration.

Réfléchir en fonction du revenu

La loi permet certains transferts de crédits d’un conjoint à l’autre ou d’une année à l’autre. Par exemple, pour les frais médicaux au fédéral, il est bénéfique pour la personne au plus faible revenu de regrouper toutes les dépenses du couple ou de la famille dans sa déclaration. « C’est du cas par cas », résume Nicolas Boivin, en ajoutant que lui-même ne connait pas les détails de tous les calculs. Par chance, les logiciels sont assez intuitifs et performants pour nous guider à travers toutes les possibilités d’optimisation.

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Ne pas oublier de crédits ou de déductions d’impôt

Il existe plusieurs façons d’économiser sur l’impôt, soit sous forme de crédit d’impôt ou de réduction de votre revenu imposable. Ça vaut la peine de jeter un coup d’oeil aux guides provincial et fédéral pour comprendre en quoi consiste chaque section et à quels crédits ou déductions vous avez droit.

Ne pas lésiner sur la dépense

« Les gens n’ont pas idée comme les listes des dépenses acceptées pour les frais médicaux et les dépenses d’emploi sont longues. Je suggère toujours de tout inclure. Il est plus réaliste d’assumer que tout sera accepté que le contraire », explique Nicolas Boivin.

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Choisir son logiciel

« Ils sont tous équivalents, même ceux offerts en ligne gratuitement. Ils ont tous été approuvés par le gouvernement, les transmissions sont sécurisées et les calculs sont exacts. »

La différence se trouve dans l’approche. Certains fonctionnent par entrevue, c’est-à-dire que vous n’aurez pas à travailler à même la déclaration de revenus (qui peut sembler assez indigeste pour les débutants, de toute façon) : vous n’avez qu’à répondre aux questions et le logiciel se charge d’intégrer vos informations.

Pas convaincu?

Si vous préférez malgré tout faire affaire avec un professionnel, rappelez-vous qu’un excellent comptable pose des questions, même si c’est sous forme de formulaire (assez exhaustif). Nicolas Boivin vous suggère aussi de demander à votre professionnel de vous montrer votre déclaration de revenus complétée : « Juste les quatre premières pages. Si vous ne vous reconnaissez pas, il y a un problème! »

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