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Vos placements ont perdu de la valeur? Voici quoi faire
J’ai récemment fait le saut en recevant mon relevé de placements pour mes comptes REER et CELI. Je savais que les marchés n’allaient pas super bien, mais je suis l’actualité économique d’assez loin, et la baisse de la valeur de mes titres m’a fait peur.
L’affaire, c’est que je ne suis pas seule. Vous aussi, vous avez sûrement perdu de l’argent dernièrement (sur papier, du moins). Est-ce qu’on devrait entrer en mode panique? J’ai contacté Caroline Morin, conseillère en sécurité financière chez Beauchamp Laplante, pour en avoir le cœur net.
Un premier contrecoup
« Pour les investisseurs de notre génération, c’est la première crise économique », explique-t-elle. C’est vrai que la dernière crise majeure remonte à 2008, alors que les millénariaux investissaient somme toute assez peu. Au printemps 2020, les marchés avaient aussi chuté énormément – même plus qu’à l’heure actuelle! –, mais avaient remonté tellement vite qu’on avait à peine eu le temps de se rendre compte de leur fluctuation. Là, c’est la première fois qu’on doit faire face à autant de mois négatifs de suite.
«C’était inévitable. Les marchés ne peuvent pas toujours être en hausse.»
Depuis décembre dernier, donc, les marchés sont constamment à la baisse. La raison? Étonnamment, ce n’est pas juste la COVID qui est à blâmer. Le conflit en Ukraine, l’inflation et l’augmentation des taux directeurs de la Banque du Canada ont eux aussi un effet sur la valeur des titres boursiers – sans oublier le taux de chômage, les rendements des entreprises, la croissance du PIB, la crainte d’une récession et plus encore. Tout ça est complexe et implique énormément de facteurs.
« C’était inévitable. Les marchés ne peuvent pas toujours être en hausse, poursuit Caroline Morin. Toute cette situation-là, ce n’est rien de surprenant pour les économistes. Quand on investit à long terme, on sait que dans un cycle économique, il va y avoir des marchés à la hausse et des marchés à la baisse, et des corrections comme celle qu’on vit en ce moment. C’est tout à fait normal », poursuit-elle.
Ok, pas de raison de paniquer pour l’instant, alors. « Quand on investit à long terme et qu’on est préparé à ça, on est plus apte à réagir de façon rationnelle », souligne la conseillère financière.
Comment réagir à la baisse de marchés?
Bon, mais comment faire pour favoriser une reprise de nos sous perdus – et surtout, s’arranger pour en faire encore plus sur le long terme? Caroline Morin suggère ceci :
Rester investi.e
La meilleure chose à faire, c’est de maintenir et même de bonifier ses investissements. « Si vous avez des liquidités supplémentaires et que vous attendiez un bon moment pour les investir, c’est maintenant, parce qu’on achète des titres avec des valorisations plus basses », explique la conseillère financière.
Effectuer des investissements périodiques, si ce n’est pas déjà fait
Un portefeuille bien diversifié va se refaire : ça, c’est garanti.
Il suffit de manquer quelques jours où la reprise se fait pour avoir un effet extrêmement négatif sur notre rendement à long terme. L’investissement périodique, soit une fois par mois ou aux deux semaines, permet donc de miser sur les meilleurs jours de l’année.
Repenser notre tolérance au risque
Les grosses émotions générées par les pertes importantes des derniers mois pourraient vous encourager à repenser votre tolérance au risque. Si c’est votre cas, attendez toutefois de reprendre les sous perdus avant d’apporter des modifications à votre portefeuille de placements.
S’assurer que la diversification du portefeuille est bonne
Un portefeuille bien diversifié va se refaire : ça, c’est garanti. C’est vraiment juste une question de patience. La preuve? En juillet, certains titres ont déjà commencé à remonter.
Reporter des projets financiers, si possible
Vous pensiez acheter une nouvelle voiture ou rénover votre sous-sol? Si c’est quelque chose qui peut attendre, c’est préférable. Si vous avez absolument besoin de liquidités, c’est une bonne chose d’évaluer toutes les possibilités, comme une marge de crédit, par exemple, avant de sortir des marchés.
La morale de l’histoire? Tout vient à point à qui sait attendre. « Ça se peut que ça prenne encore un an avant de reprendre tout ce qu’on a perdu. Un cycle de baisse pour les marchés, ça dure en moyenne entre 11 et 12 mois. On a de bonnes raisons de penser qu’on a atteint le creux. On a traversé le pire », conclut Caroline, optimiste.