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Voici quelques idées pour faire du bénévolat à distance
Quand on parle de bénévolat, on imagine la personne qui va parcourir les épiceries, puis les rues pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. On pense à ceux qui sont postés proche d’une popote de fortune à distribuer des repas alors que le temps est dégueulasse.
Mais le bénévolat c’est bien plus que se retrousser les manches et sortir pour aider. Au temps de la COVID-19, c’est aussi se retrousser les manches et s’asseoir sur son sofa pour donner un coup de main, un coup de fil, ou un coup de clavier.
Déjà un conseil: si vous avez postulé sur des sites comme jebenevole.ca, mais que vous n’avez pas eu de réponse, essayez les groupes d’entraide sur Facebook et plus spécifiquement ceux de votre quartier. Le nombre de gens qui veulent donner leur temps est très élevé et beaucoup de besoins sont déjà comblés, mais vous aurez plus de chances de rejoindre un organisme via ce canal.
Donc si comme beaucoup de Québécois, vous êtes vraiment motivé pour faire du bénévolat, il y a moyen de think outside the box. Surtout si vous êtes une personne à risque ou que vous vivez avec une personne à risque et que vous vous sentez frustré de ne pas pouvoir offrir vos compétences.
Voici quelques exemples de bénévolat qu’on peut faire en restant à la maison.
Faites chauffer le téléphone
Pick up the phone and start dialing. Phrase culte du film Le Loup de Wall Street de Martin Scorcese. Sauf que cette fois on met ça à contribution pour régler les problèmes des autres.
C’est ce que fait Xuân-Huy Nguyen plusieurs heures par semaine pour aider le Portail VIH/Sida du Québec. Après s’être inscrit sur le site Je Bénévole et avoir essuyé quelques refus pour faire du bénévolat sur place, il a demandé de le faire à distance pour pouvoir contribuer d’une façon ou d’une autre.
À partir d’une liste d’environ 250 établissements comme des Services intégrés de dépistage et de prévention, des cliniques ou des CIUSSS, il appelle pour mettre à jour leurs informations. «Certains de ces établissements sont fermés ou fonctionnent sur des horaires réduits, donc il faut que les bénéficiaires puissent en être informés. C’est pour mieux diriger les personnes qui auraient besoin d’un dépistage VIH dans leur région», indique Xuân-Huy.
Le téléphone peut aussi être un outil formidable pour briser l’isolement des personnes âgées ou à risque.
Le téléphone peut aussi être un outil formidable pour briser l’isolement des personnes âgées ou à risque. Les organismes laissent généralement ces tâches aux bénévoles déjà connus des bénéficiaires, pour des raisons de confidentialités et d’habitudes. Mais vous pouvez le faire à votre échelle en appelant ceux de votre entourage, vos voisins un peu weird mais sympas, pour parler un bout. Garder le lien c’est déjà donner de son temps.
Adaptez vos aptitudes aux besoins
L’explosion des candidatures de bénévoles au Québec, c’est une chose incroyable, et ça redonne foi en l’humanité. Mais une augmentation de personnes prêtes à donner du temps, ça demande aussi du travail supplémentaire pour les organismes.
Estelle Estoui avait déjà de l’expérience en organisation communautaire. Quand elle a offert ses services de façon bénévole, la Société Saint-Vincent de Paul lui a demandé de… coordonner les bénévoles. Une tâche qui lui prend cinq à six heures par semaine et qu’elle exécute en restant chez elle. «On est huit bénévoles pour s’occuper de différentes tâches de coordination, chaque personne à des compétences variées», précise Estelle.
«Je ne pense pas que les bénévoles font ça d’habitude, mais là, il y a urgence.»
Parmi ses missions, elle fait le lien entre les équipes sur le terrain et la direction de l’organisme, elle met en place un éventail de nouveaux protocoles de sécurité ou d’accueil des bénévoles, et elle réfléchit à des façons de rejoindre les personnes isolées qui ont besoin d’aide. «Je ne pense pas que les bénévoles font ça d’habitude, mais là, il y a urgence.»
Des skills en gestion, en comptabilité, dans la gestion de communauté c’est super utile pour des organismes qui ont des petites structures et qui se retrouvent à devoir gérer du jour au lendemain un nombre élevé de demandes d’aide et de bénévoles. Si vous êtes un développeur, vous pouvez proposer vos services pour adapter les contenus des associations en ligne ou améliorer les plateformes pour faciliter le lien entre ceux qui aident et ceux qui reçoivent.
Mettez vos habiletés manuelles à disposition
Un moyen facile d’aider tout en restant à la maison c’est de préparer la bouffe. Sortez votre tablier, aiguisez les couteaux et faites chauffer les casseroles. Mais rangez votre manuel de La cuisine de Jean‑Philippe, on ne va pas partir dans un tofu Général Tao. L’idée, c’est la simplicité et l’efficacité, un peu comme pendant vos années à l’université.
Par exemple, l’organisme Résilience Montréal, qui sert environ 500 repas chaque jour, sollicite l’aide des Montréalais. La demande est simple: l’organisme conseille de préparer des sandwichs, du chili ou des pâtes à la sauce et de lui apporter directement pour les distribuer ensuite aux personnes en situation d’itinérance du Square Cabot. La seule recommandation est d’y aller doucement sur les épices, on n’est pas tous égaux quand on en vient au système digestif.
Toutes les contributions sont une pierre de plus sur le mur de la résilience.
Après avoir mis les doigts dans le plat (et les avoir lavés), on peut les utiliser pour coudre. Le groupe Facebook des masques solidaires du Québec met en relation les travailleurs des services essentiels qui ont besoin de masques avec des couturiers bénévoles. Alors on ne parle pas de masques N95 essentiels aux travailleurs de la santé, mais le rideau à motif que vous allez sacrifier pour en faire un masque terminera entre bonnes mains. Et toutes les contributions sont une pierre de plus sur le mur de la résilience. Et puis c’est incroyable de voir au bout de quelques semaines le niveau de complexité des masques faits maison que certaines personnes ont atteint.
Moins romantique, mais tout aussi utile
Aider en restant chez nous ce n’est pas forcément l’image qu’on se fait du bénévole héros qui secourt la veuve et l’orphelin. Mais on est au 21e siècle, alors rangez votre épée monseigneur et sortez votre iPhone parce que c’est ça votre Excalibur new age. Et pendant cette période où la distanciation sociale est plus que recommandée, c’est quand même assez smart de donner de son temps depuis son sofa.
«C’est sûr que c’est moins romantique ce que je fais, mais j’ai des compétences ailleurs et c’est probablement là que je les mets le mieux à profit», médite sagement Estelle.
Même son de cloche pour Xuân-Huy: «C’est sûr qu’à distance on n’a pas le contact humain, mais on a quand même l’impression de contribuer.»
Et la chose à se rappeler c’est qu’après cette crise on ne se souviendra pas d’un individu ou d’une personnalité en particulier. Sauf peut-être de celui ou celle qui trouvera le vaccin. Mais pour les autres, il n’y aura pas de différence entre ceux qui parcouraient les rues, ceux qui faisaient les épiceries, ceux qui borganisaient, ceux qui donnaient un peu de réconfort par téléphone ou ceux qui restaient simplement chez eux. On se souviendra juste de l’unité, de la réponse collective et de la résilience commune.
L’important c’est d’aider et de mettre son temps à contribution pour ceux qui en ont besoin, peu importe la façon.
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