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Voici les pires (et les meilleurs) cadeaux à offrir aux profs de vos enfants
Que ce soit à l’approche du temps des Fêtes ou à la fin de l’année scolaire, choisir un cadeau qui fera plaisir à l’éducatrice ou l’enseignante de son enfant représente tout un casse-tête pour certains parents. Les groupes Facebook de produits québécois et de réseautage sont plein de demandes du genre « Je cherche le cadeau IDÉAL pour l’enseignante de mon enfant. Suggestions? »
On a posé la question pour vous aux principales intéressées pour savoir quelles attentions visent dans le mille et lesquelles feront patate.
Selon nos recherches, les parents investissent, en moyenne, entre 20 et 25$ pour un cadeau de Noël ou de fin d’année à l’enseignante de leur enfant. Certains sont plus généreux, mais c’est plus rare.
« Pour te dire à quel point ça varie, j’ai déjà reçu une tasse du Dollorama d’un enfant et une carte-cadeau de 100$ d’un autre », illustre Hélène, une enseignante en Estrie.
Voici quelques valeurs sûres pour ne pas se tromper (ou dépenser pour rien).
LES BONNES IDÉES
Les cartes-cadeaux
Les cartes-cadeaux ont la cote auprès des enseignantes et des éducatrices, qui en reçoivent et qui peuvent ensuite les échanger contre des produits qui leur plaisent.
« SAQ, Renaud-Bray, Winners… on est vraiment gâtées, indique Emmanuelle, éducatrice en garderie depuis 16 ans. »
À l’inverse, l’argent comptant met certains professeurs mal à l’aise, témoigne Alexia, qui enseigne depuis neuf ans au primaire.
Bouteilles de vin et chocolat
Les éducatrices et enseignantes sondées sont visiblement toutes épicuriennes : recevoir une gourmandise fait son effet.
« Ce qui est le fun, c’est qu’on reçoit généralement ça juste avant de tomber en vacances, alors on peut en profiter », renchérit Emmanuelle.
« Au courant de l’année, les élèves apprennent à connaître mes goûtsJe suis touchée par un parent qui me donne un chocolat de qualité avec une petite note disant: ‘’mon enfant m’a dit que vous adorez le chocolat…’’ », raconte Hélène.
À la condition que la boîte n’ait pas déjà été ouverte… « Ça m’est arrivé! Poursuit l’enseignante, qui a 27 ans d’expérience au compteur. L’élèvem’a tout simplement répondu que personne chez lui ne les avait aimés… »
Les vêtements et les bijoux
Il est plutôt rare que les enseignantes et les éducatrices reçoivent des vêtements, mais certaines ont reçu des bijoux ou des foulards.
Un choix risqué, et parfois cher payé, si on ne connaît pas bien les goûts des gens à qui on offre le cadeau.
Si Hélène a adoré « un bracelet avec des perles de sa couleur préférée », elle a déjà dû retourner un collier lui ayant été offert par un élève.
« J’écris toujours un petit mot au parent pour dire merci de l’attention, en mentionnant le cadeau reçu, raconte-t-elle. J’ai rapidement eu un appel de sa mère pour me demander ‘’Quel collier?’’ pour finalement réaliser que l’enfant était allé piger dans ses affaires pour me faire un cadeau!»
Les cadeaux souvenirs de l’enfant
« J’ai déjà reçu un ornement de Noël fait par une maman avec le nom de l’enfant, témoigne Emmanuelle. Je pense à lui chaque fois que je fais mon sapin. Les cadeaux faits à la main, ça te fait un souvenir de l’enfant, tu te rappelles du temps passé avec lui.»
Les trucs personnalisés
Les cadeaux personnalisés, choisis avec soin pour plaire, sont aussi fort appréciés.
« Des fois, il y a des parents qui mènent une petite enquête auprès de mes collègues pour savoir quels sont mes goûts! Indique Emmanuelle. Ça fait tellement plaisir! »
Le mot de remerciement
Les cadeaux qui touchent le plus les intervenantes sondées – sans exception – sont ceux qui ne coûtent rien, mais qui ont une valeur inestimable à leurs yeux.
Peu importe le présent offert, ce qui plaît le plus à nos sources est davantage la marque de reconnaissance qui vient avec le cadeau, qu’il s’agisse d’un mot d’appréciation ou de l’attention portée au choix de l’objet.
« Les cadeaux que j’aime le plus, c’est la lettre que le parent écrit pour me remercier de mon travail », souligne Emmanuelle.
« Je les ai tous gardés, et certains me mettent encore la larme à l’œil. »
« Perso, mes plus beaux cadeaux sont ceux accompagnés d’une lettre/carte personnalisée que je relis après une journée difficile… j’ai ma boîte de messages/cartes remonte-moral! » affirme Josiane, qui a répondu à mon appel à tous sur les réseaux sociaux.
LES MOINS BONNES IDÉES
La bouffe faite maison : on oublie ça
Si Emmanuelle a été ravie de recevoir un pot de granola maison en cadeau, Hélène, pour sa part, envoie « directement à la poubelle » toute nourriture.
« On n’est jamais sûrs d’aimer ça, et on ne sait pas toujours ce qu’il y a dedans », précise-t-elle, ajoutant qu’il peut être risqué d’offrir des petits plats à quelqu’un quand on ignore ses goûts ou si cette personne a des allergies ou des intolérances alimentaires.
Les cossins génériques offerts à la dernière minute ou le stock déjà utilisé
« À laisser de côté : trucs à mettre dans le bain, tasses, petites crèmes pour le corps, chandelles », énumère Anne-Marie, contactée via les réseaux sociaux.
Échantillons de produits de beauté, « probablement ramassés dans les pharmacies au fil du temps », plats Tupperware « clairement utilisés », rouge à lèvres et vernis à ongles « déjà ouverts » : voilà des cadeaux reçus par Hélène qui n’ont pas passé le test.
C’est sans compter une bouteille de parfum entamée qu’un élève lui a remis en lui disant que « [sa] mère trouve qu’il pue ». (Que cela vous serve d’aide-mémoire : votre kid ne vous sauvera pas la face si vous faites un cadeau poche.)
Plutôt que d’en pleurer, Hélène choisit donc d’en rire. « Je pense que ce sont juste des cadeaux de dernière minute; les gens se sont trouvés pris au dépourvus et ils ont ramassé quelque chose dans la maison », estime-t-elle.
Tant qu’à ça, mieux vaut envoyer ti-loup en classe les mains vides, prévient-on.
Est-ce que je suis poche si je n’offre pas de cadeau?
En plus d’être un casse-tête pour certains parents, offrir un cadeau à une éducatrice ou à une enseignante constitue une dépense qui alourdit un budget déjà serré. C’est encore plus difficile lorsque la fratrie compte plusieurs enfants et qu’il faut « remercier » plus d’un professeur.
Stéphane, un père monoparental, se dit pris dans ce « dilemme financier et moral » de donner des cadeaux « aux éducateurs, professeurs et même au chauffeur d’autobus » de sa marmaille.
Les enseignantes interrogées sont unanimes : elles n’aimeront pas moins votre enfant si vous n’achetez pas de cadeau, que ce soit par manque de temps, d’argent, ou tout simplement parce que vous n’en avez pas envie.
« Je ne sens pas que ceux qui me font des cadeaux se sentent obligés de le faire. J’ai des parents qui ne m’offrent rien, et ça ne me dérange pas du tout. Il ne faut pas que ça devienne une source de pression », note Emmanuelle.