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Voici comment gérer l’anxiété de performance chez vos enfants

Si votre fils pleure avant les examens, il a besoin d’aide.

Par
Gabrielle Tremblay-Baillargeon
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Disclaimer : clairement, je fais de l’anxiété de performance. Je pense que j’en fais depuis ma naissance. J’ai appris à lire seule avant la maternelle (malheureusement, je ne suis pas devenue le génie que mes parents espéraient, après coup), et depuis, je me mets la barre beaucoup trop haute pour mes performances scolaires. J’ai déjà pleuré parce que j’avais eu un A-. J’aimerais que ce soit une blague, mais c’est vrai.

Maintenant que je suis une adulte qui fait de la thérapie, j’ai compris que l’anxiété de performance existe, et je revois mes années sur les bancs d’école d’un tout autre œil. Depuis que j’ai une fille, j’essaie tant bien que mal d’éviter de lui transmettre tous mes problèmes, et l’anxiété de performance est pas mal au top de la liste. Surtout quand on considère qu’apparemment, 65% des ados du Québec en souffrent. Oupelaille. Comment faire pour éviter d’augmenter cette terrible statistique?

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Pour discuter d’anxiété de performance et de pistes de solutions à ce souci de plus en plus courant, j’ai appelé Marianne Bissonnette, gestionnaire de produits, services aux parents et aux enseignants chez Alloprof.

Reconnaître l’anxiété de performance (elle peut être sournoise)

L’anxiété de performance se manifeste par plusieurs symptômes physiques, comme des problèmes digestifs, des troubles du sommeil, des maux de coeur et de tête, des crises de larmes, mais aussi psychologiques ou comportementaux, comme un évitement important de la critique, une procrastination accrue ou des trous de mémoire.

« Souvent, les enfants anxieux ont une volonté tellement grande de réussir qu’ils se mettent eux-mêmes de la pression. Ils vont avoir tendance à voir toutes les situations dans lesquelles ils sont évalués comme étant une menace. »

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Dès la première année où des évaluations sont données, les enfants peuvent ressentir de l’anxiété de performance. Marianne m’indique que certains enfants ont des prédispositions au diagnostic : « Ceux et celles qui ont de moins bonnes aptitudes sociales, qui ont une neurodivergence (TDAH ou HPI, par exemple), qui ont une moins bonne estime de soi ou qui sont perfectionnistes vont souvent en souffrir », explique-t-elle.

Selon les expert.es, le problème est causé par quatre facteurs principaux, qu’on regroupe sous le charmant acronyme de CINÉ. Il est important de noter que les facteurs n’ont toutefois pas à être tous présents pour établir un diagnostic – un seul suffit.

Contrôle
L’impression de ne pas avoir de contrôle sur la situation, comme dans des projets d’équipe, par exemple.

Imprévisibilité
Un test surprise, mettons.

Nouveauté
Arriver dans une nouvelle école ou une nouvelle classe.

Égo menacé
Avoir peur qu’un échec fasse en sorte que les gens, principalement les parents, ne les aiment ou ne les valorisent plus

Une dernière chose : vous pouvez être la source de l’anxiété que votre enfant éprouve. « On ne se le cachera pas : oui, ça peut venir des parents. Ceux et celles qui sont eux-mêmes anxieux projettent souvent une anxiété sur leurs enfants », déclare Marianne.

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Oupsi. Faire des blagues plates sur les notes, du genre Juste 87% ! Tu aurais pu avoir 90%!, micromanager les devoirs ou encore les faire à la place de notre enfant augmente sa peur d’échouer s’il est autonome – et donc, par le fait même, son anxiété.

Comment aider ?

Bon. On fait quoi, alors, si on remarque que notre enfant capote à la simple vue d’un test de maths?

« Les enfants anxieux, c’est des enfants qui ont besoin d’être rassurés », m’indique Marianne Bissonnette.

Le simple fait de mettre en place une routine fixe permet aux enfants de soulager leur anxiété. « En diminuant la quantité de décisions qu’un enfant a à prendre au cours de la journée, on l’apaise. Par exemple, on peut établir une routine de devoirs qui comprend 15 minutes de français et 15 minutes de mathématiques entrecoupée de 15 minutes de jeu à l’extérieur, de musique ou de lecture », m’explique Marianne.

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Pour les petits, travailler la confiance en soi peut faire des miracles. Pour y arriver, on félicite notre enfant pour ses bons coups, mais surtout, on dédramatise ses erreurs et ses échecs. « Il faut rassurer notre enfant en lui disant que notre amour pour lui ne change pas selon ses résultats scolaires », souligne Marianne.

À mesure que les enfants vieillissent, on peut commencer à mettre en place des stratégies d’auto-régulation et d’introspection émotionnelle. L’objectif, ici, est de reconnaître et contrôler l’anxiété lorsqu’elle se pointe le bout du nez.

Si, malgré tous nos efforts, l’anxiété persiste ou s’aggrave, on peut s’adresser à l’enseignant.e qui pourra nous rediriger vers les ressources offertes par l’établissement scolaire que fréquente votre enfant. Par exemple, un.e intervenant.e scolaire (psychologue, psychoéducat.eur.rice, travaill.eur.euse social.e) qui pourra évaluer vos besoins ainsi que ceux de votre enfant.