Vivre sur une montagne façon UdeM

Comparativement aux autres universités montréalaises, l’Université de Montréal est plus reculée sur l’île, pour ne pas dire « perdue » quelque part entre Côte-des-Neiges et le Mont-Royal. On pourrait même dire « perdue-avec-un-s » parce que dans les faits, le campus est éparpillé en plusieurs bâtiments sur le flanc nord du Mont-Royal. C’est d’ailleurs ce qui lui a donné le surnom de campus de la montagne, même si on sait tous que c’est plus une colline qu’une montagne.

C’est spécial un campus sur une montagne ; ça veut dire que ça peut prendre jusqu’à 20 min pour vous rendre d’un pavillon à l’autre en marchant (ou en escaladant si vous vous rendez au pavillon de musique), mais en même temps ça vous permet de passer à côté de points de vue imprenables sur la ville. En plus, en se promenant sur le campus de l’UdeM, on réalise rapidement qu’il n’y a pas que des vieux pavillons en béton, il y a aussi des boisés et même des jardins.

D’ailleurs, que ce soit à côté de la station Université de Montréal, en arrière de la Polytechnique ou encore à côté des résidences universitaires, il est possible de passer rapidement de la rue à un sentier qui nous fait sentir en forêt. Ville, forêt, ville, forêt, ville, forêt : ça peut paraître « weird », mais c’est fou comment ces petites îles de verdures en plein milieu du campus universitaire font du bien.

Ça fait plusieurs années que l’UdeM fait des efforts pour conserver ces espaces boisés sur son campus. Pour l’Université, ces zones vertes ne sont pas que des lieux par excellence pour chiller au soleil entre deux cours ou faire ses lectures : en 2012, l’UdeM s’est dotée d’un plan sur huit ans pour améliorer et protéger sa biodiversité sur ses campus. C’est du sérieux. Concrètement, sur le campus de la montagne, l’UdeM a aménagé de nouveaux sentiers dans les boisés, on peut donc s’y promener sans endommager la flore. Le mieux dans tout ça? Elle les a même cartographiés. Elle a aussi aménagé un abri à chauve-souris, des nichoirs pour merlebleus (oui, ça s’écrit en un seul mot) et des oasis pour insectes pollinisateurs afin de donner un petit coup de pouce à ces espèces.

La sentez-vous l’université en ville, mais beaucoup en nature quand même? C’est pas terminé! Toujours dans l’idée d’impliquer la communauté universitaire et de la sensibiliser à la biodiversité environnante, plusieurs projets ont vu le jour, entre autres celui d’agriculture urbaine. P.A.U.S.E. UdeM (Production agricole urbaine soutenable et écologique). Issu d’une initiative étudiante, le projet a permis la création de plusieurs jardins un peu partout sur les campus. Depuis 2011, l’agriculture urbaine a pris peu à peu plus de place dans le paysage udemien, notamment sur la montagne, mais aussi aux alentours. Grâce aux bénévoles qui s’occupent des jardins, l’agriculture udemienne permet aujourd’hui de produire des fines herbes, des légumes, des champignons, mais aussi du miel et du houblon. Des activités et des ateliers portant sur l’agriculture ont été créés pour la communauté universitaire, question de permettre à tous ceux et celles qui le désirent d’en apprendre plus sur la biodiversité qui nous entoure.

Ces jours-ci, on parle de plus en plus de l’importance de l’achat local. À l’UdeM, grâce à l’Unité du développement durable de l’UdeM, on va encore plus loin: les services de restauration de l’Université ont été rebaptisés « Local local » et cherchent dorénavant à favoriser les produits locaux en s’approvisionnant en petite partie dans les jardins sur le campus. Difficile de faire plus dans l’alimentation de proximité.

Et quand on dit local et proximité, ce n’est pas simplement pour faire tendance. Deux paragraphes plus haut, on vous parlait de la production de houblon. Vous vous doutiez bien qu’on n’allait pas s’arrêter là! En 2019, la communauté universitaire a pu goûter au houblon et miel produits sur place grâce à la production de la nouvelle bière udemienne « Sur la montagne » qui a été distribuée directement sur le campus!

Une autre preuve comme quoi, étudier sur une montagne, ce n’est pas plate !