Une semaine de vacances de plus : est-ce que ça remplace une augmentation de salaire?

Avec l’inflation et la hausse du coût de la vie, on se dit qu’il faudrait bien que le salaire suive aussi. Si seulement c’était aussi simple que ça! OK, on peut se préparer à négocier, mais si ce qu’on nous propose n’est pas satisfaisant, est-ce qu’on devrait plutôt demander du temps de vacances supplémentaire?

On calcule la valeur des vacances de deux manières : financièrement et personnellement.

Sur le plan financier, c’est assez mathématique. Si vous avez trois semaines de vacances, cela correspond à une indemnité de vacances de 6 % brut de votre salaire. En travaillant à temps plein à 50 000 $ par année, vos trois semaines valent 3 000 $ (50 000 $ X 6 %). Vous êtes donc payé.e 50 000 $ pour en travailler l’équivalent de 47 000 $.

Si l’on poursuit avec le même exemple, une semaine de vacances supplémentaire aurait un coût direct de 1 000 $ pour votre employeur (l’équivalent de 2 % de votre salaire). Par contre, pour vous, en matière de taux d’imposition, cela ne change rien puisque votre salaire annuel reste le même, un avantage intéressant à considérer.

Toutefois, si vous demandez, par exemple, 2 000 $ d’augmentation et que cela vous est octroyé, vous aurez un salaire de 52 000 $, mais serez aussi imposé.e en conséquence.

Sachant que la somme de 2 000 $ supplémentaire correspond à un montant brut de 76,92 $ par période de paie (2 000 $/26), il faut évaluer si pour vous, le jeu en vaut la chandelle. Avec cette somme, on peut payer une bonne partie de sa facture de cellulaire ou de son titre mensuel de bus, ou encore, d’après l’ancien premier ministre du Québec Philippe Couillard, faire l’épicerie pour une famille de quatre. On espère qu’il a ajouté un petit 5 $ pour l’inflation depuis!

Dans les autres éléments à considérer entre une hausse de salaire et une augmentation du temps de vacances, il faut évaluer comment une augmentation de salaire impactera vos avantages sociaux. Par exemple :

– Cotisation au REER collectif → Augmentation de la cotisation de votre employeur

– Montant de l’assurance vie → Augmentation du coût de l’assurance vie

– Cotisation syndicale → Augmentation de vos cotisations

– Cotisation d’assurance → Augmentation de vos cotisations, mais aussi de votre employeur

Sur le plan personnel, la question se pose aussi et dépend d’où vous en êtes dans votre vie. Avez-vous besoin de plus de temps personnel pour vous occuper d’un proche? Est-ce qu’un membre de votre famille vit à l’extérieur du pays et vous souhaitez passer plus de temps avec lui?

Si c’est le cas, la somme supplémentaire par traitement salarial risque de ne pas vous sembler suffisamment intéressante.

D’ailleurs, en parlant des vacances, je vous invite à les voir un peu différemment. Une semaine supplémentaire peut vous permettre de prendre tous les vendredis du mois de juillet de congé, de prolonger cinq jours fériés d’une journée pendant l’année ou encore de vous planifier cinq journées spa… ouuusaaaaa!

En parlant de vacances, voici à quoi vous avez minimalement droit :

– Si vous avez un an ou moins de service continu : un jour complet par mois de service continu, sans dépasser deux semaines

– Un an à moins de trois ans : deux semaines

– Plus de trois ans de service continu : trois semaines

En bref, au moment de négocier votre enveloppe de rémunération, réfléchissez bien à ce qui vous permettra d’être plus heureux ou heureuse et à l’aise. L’argent, c’est important, mais ça a aussi ses limites.

Dans un monde idéal, peut-être trouverez-vous une entreprise vous offrant le salaire que vous souhaitez ET une politique de vacances illimitées. Qui sait, l’employeur parfait pour vous n’est peut-être pas si loin!