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Une rentrée à deux mètres de distance à l’UdeS

Le #sherbylove sera au rendez-vous, malgré la COVID-19.

Par
Maude Saulnier
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URBANIA et l’Université de Sherbrooke s’unissent pour réfléchir une rentrée scolaire complètement repensée.

Alors que l’enseignement à distance primera dans plusieurs établissements postsecondaires à l’automne, l’Université de Sherbrooke prend le pari inverse. Comme la vie étudiante fait partie de l’ADN de l’université, elle est à l’étape de préparer son campus afin de recevoir ses quelques milliers d’étudiants à la rentrée des classes. Tout ça, en s’assurant de respecter les normes socio-sanitaires.

Tour des campus.

Une solution à son image

Le retour en présentiel est un choix logique pour cette université qui mise sur le côté pratique de l’enseignement. Des acquis qui sont plus difficiles à obtenir avec Zoom. « Apprendre et expérimenter dans les circonstances inédites de la COVID-19, c’est justement mettre en application ce qui distingue l’UdeS : développer des compétences en contexte réel, innover, relever des défis, trouver des solutions et s’adapter aux imprévus », explique le recteur Pierre Cossette.

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Tout dépendant du domaine d’études, certains programmes seront enseignés sur les campus de l’Université presqu’à 100 %, alors que d’autres alterneront entre les classes virtuelles et physiques. Ce sont les différentes facultés qui auront le dernier mot sur leur méthode d’enseignement. Une chose est sûre : les campus Sherbrooke et Longueuil seront vivants. Il y aura toutes les semaines des classes pour permettre aux étudiant.es de retrouver un semblant de vie normale.

Des campus réaménagés

L’avantage de Sherbrooke, c’est que l’université est située dans un vaste espace qui laisse place à l’ingéniosité pour les lieux des cours. Si on repense les locaux afin de respecter la distanciation sociale, on ajoutera aussi en guise de salle de classe la salle de spectacles Maurice O’Bready, les quatre foyers du Centre culturel, la maison-mère des Petites Sœurs de la Sainte-Famille, qui est située très proche du campus principal, et d’autres endroits culte. Certains cours seront même donnés dehors, le rêve de tout étudiant qui veut se faire dorer la couenne sous les doux rayons de septembre.

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Ce projet est une grande fierté pour Jean-Philippe Ayotte-Beaudet, professeur en didactique des sciences et de la technologie à la Faculté d’éducation, qui prône depuis plusieurs années la pédagogie en plein air. Dans la foulée des événements, l’Université l’a contacté afin de concevoir des lieux d’enseignement sur le campus.

Certains cours seront même donnés dehors, le rêve de tout étudiant qui veut se faire dorer la couenne sous les doux rayons de septembre.

Une douzaine de classes sous quatre formats différents verront le jour : des classes à ciel ouvert aménagées, des classes à ciel ouvert non-aménagées, toutes deux avec un minimum de matériel, des classes extérieures sous préau et des classes extérieures sous chapiteau. Ces dernières seront ouvertes au niveau des murs, mais pourront également être fermées lorsque ce sera plus frisquet.

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Selon le professeur Ayotte-Beaudet, la nature peut devenir un outil pédagogique qui viendra bonifier l’enseignement. Les campus verts de l’UdeS se transforment ainsi en une nouvelle ressource, notamment pour les programmes d’environnement, de biologie et d’enseignement puisque les étudiants seront en contact direct avec la matière.

Pour les nouvelles cohortes, ces installations permettront une acclimatation plus organique avec le campus, en créant un sentiment d’appartenance fort envers l’Université et pourront même accroître la motivation scolaire.

L’utilisation de ces classes extérieures se fera sur une base volontaire, mais Jean-Philippe Ayotte-Beaudet est confiant que les enseignants et enseignantes qui choisiront de l’intégrer à leur cursus en verront rapidement les bienfaits.

Un enseignement diversifié

Le principal défi réside dans l’organisation des classes.

Si un lieu ne peut accueillir que le tiers d’un groupe, la classe sera divisée en trois pour que chaque partie alterne sa présence en classe. Les étudiant.es assisteront donc au minimum une fois par mois à un cours.

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La durée de l’enseignement magistral est également réévaluée. Par exemple, deux heures pourraient être exigées en classe alors que la troisième se ferait sous forme d’atelier à distance. En réduisant les périodes, on libère plus de plages horaires pour un plus grand nombre de groupes.

«Offrir uniquement des cours à distance sans qu’il y ait l’humain au bout de la ligne, ce n’est pas ça qui nous ressemble.»

Pour l’UdeS, il était important de miser sur le contact humain, surtout en contexte pandémique alors que les interactions sociales sont réduites. Les études le prouvent, la persévérance et la réussite scolaire sont en augmentation avec des activités en présentiel. «Offrir uniquement des cours à distance sans qu’il y ait l’humain au bout de la ligne, ce n’est pas ça qui nous ressemble», soutient la registraire et directrice générale Kim Lagueux-Dugal.

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Le SherbyLove toujours présent

La direction reconnait que l’UdeS est un choix de prédilection pas seulement pour ses programmes, mais aussi pour son milieu de vie.

Les activités de la rentrée auront bel et bien lieux sur le campus, mais elles s’étireront sur une semaine afin d’assurer le respect des normes de distanciation sociale. Les associations étudiantes font preuve de créativité et d’innovation en réinventant leurs activités annuelles, comme la remise symbolique du bandana pour la nouvelle cohorte à la Faculté de génie. Les célèbres festivités comme les 5 à 8 sont sur la glace en attendant les nouvelles directives du gouvernement.

Une suite logique à l’UdeS

Est-ce que l’expérience universitaire sherbrookoise sera bouleversée à l’ère post-coronavirus?

L’enseignement aura évolué. Le corps professoral aura adapté ses méthodes, que ce soit par vidéo-conférence ou dans des lieux d’enseignement plus inusités les uns des autres. La créativité et l’innovation des différents comités étudiants auront fait naître de nouvelles activités pour cultiver le sentiment d’appartenance.

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« La COVID nous a montré concrètement que les valeurs de l’Université de Sherbrooke sont les bonnes. C’est dans des périodes de crise qu’on peut voir que ce n’est pas un discours, c’est aussi une réalité », affirme la secrétaire générale et vice-rectrice Jocelyne Faucher.

La normalité telle qu’on l’a connue ne sera certainement plus la même, mais l’esprit de l’UdeS sera plus présent que jamais: une université humaine, créative, verte et innovante.

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