Mon nom est Olivier, j’ai 17 ans, je suis accro à l’actualité et je suis cégépien depuis maintenant trois mois et des poussières au cégep du Vieux Montréal. Ma toute première session au collégial a pris fin il y a quelques heures à peine, une session… comment dire… spéciale?
Retour sur mon aventure.
Secondaire –> cégep
Puis, j’ai profité des vacances estivales et j’ai commencé à penser au cégep. J’ai un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) alors passer au cégep, ça représentait un gros changement. Changement de routine, d’environnement, etc. Je m’étais pratiqué à prendre le métro, j’avais fait deux visites du « Vieux », mais ce n’est que lorsque j’ai pu mettre la main sur mon horaire, une semaine avant le début des cours, que j’ai su comment ça allait se passer. Disons que quand tu n’aimes pas beaucoup l’imprévu comme moi, c’est pas l’idéal. Et comment ça allait se passer? En virtuel. Pour tous mes cours, sauf un. Ne restait plus qu’à me mettre au travail.
Rendez-vous le 31 août 2020.
Des petits carrés noirs
J’ai dit que j’avais un cours en « présentiel », mais dès que Montréal est tombé en zone rouge, moins d’un mois après le début des cours, celui-là aussi est passé en mode virtuel. Bref, j’ai six cours. 100% virtuels incluant le cours d’éducation physique. Oui, vous avez bien lu. Un cours d’éducation physique (Santé et conditionnement physique en gymnase, plus précisément) à distance. Vous voyez les DVD de Josée Lavigueur? C’est un peu ça mais en direct et sur Zoom. L’enseignant fait des circuits d’entraînement qu’on reproduit temps devant notre ordinateur. Moi qui n’est déjà pas très sportif, je ne me suis pas découvert une nouvelle passion, c’est le moins qu’on puisse dire.
J’ai six cours. 100% virtuels incluant le cours d’éducation physique. Oui, vous avez bien lu. Un cours d’éducation physique (Santé et conditionnement physique en gymnase, plus précisément) à distance. Vous voyez les DVD de Josée Lavigueur? C’est un peu ça mais en direct et sur Zoom.
Comme on peut s’en douter, l’ambiance n’est pas la même qu’en classe ou en gymnase. Premièrement, ça m’est déjà arrivé que je sois le seul à mettre ma caméra dans un cours. Dans ce temps-là, disons que c’est très étrange. Tous ces petits carrés noir sur un écran, ça fait vide. C’est très calme. Le prof peut poser une question au groupe « Est-ce que ça va jusqu’à maintenant » et n’avoir qu’un silence comme seule réponse. Du côté des travaux d’équipe, ça peut être compliqué. Pour mon premier travail du genre, mon coéquipier devait m’envoyer le texte vers 17h30 pour que je puisse fusionner ma partie et le faire parvenir au prof. Finalement, j’ai eu sa partie seulement le lendemain alors que je lui avais envoyé un message en soirée pour savoir ce qui se passait, un message qu’il avait lu en plus. C’était la première fois que ça m’arrivait, je ne savais pas trop comment réagir, mais je sais que j’ai trouvé ça un peu stressant!
Ma maison, mon cégep
Avec le virtuel, ma maison est devenue un véritable cégep. Le bureau : ma salle de classe. Mon sous-sol : mon gym. Par contre, contrairement au cégep, il n’y a aucun service de soutien informatique chez moi! Quand mon nouvel ordinateur, acheté spécialement pour le début de la session, a fait planter mon internet à cause de la carte réseau, j’aurais bien aimé avoir un technicien pas loin. Je ne vais pas nommer le fournisseur internet (Indice : logo jaune) mais disons qu’on peut parler d’un gros inconvénient. Être en cours ou sur Zoom tout court quand ça plante… c’est frustrant et je sais que je ne suis pas le seul à avoir eu des problèmes avec sa connexion. Ah oui! Ça m’est déjà arrivé aussi, en plein milieu d’un cours, de subir une panne d’électricité. Ça non plus, c’est pas pratique.
Il y a des avantages à être chez soi : on peut passer la journée en pyjama et avoir un accès sans limites à notre propre cafétéria (dans mon cas, le garde-manger familial), mais ça ne remplacera jamais les corridors et l’énergie qu’on peut retrouver dans une salle de classe remplie d’étudiants et d’étudiantes.
L’intégration ? Quelle intégration?
Nous sommes en décembre et je ne peux pas dire que j’ai développé un sentiment d’appartenance envers mon établissement scolaire. Avant le début de la session, nous avons eu une rencontre avec les enseignants du programme afin qu’ils expliquent un peu le programme. Et c’est à peu près ça. Pas d’accompagnement pour nous expliquer c’est quoi le cégep, comment cela fonctionne. Non, rien. Bien sûr, il y avait une section sur le portail Omnivox (là où nous remettons nos travaux, avons nos notes, envoyons des messages aux profs et étudiants, accédons à nos cours, etc.) avec des vidéos, des fiches et un peu d’info, mais il n’y a pas eu par exemple, d’activité virtuelle où on pouvait rencontrer d’autres étudiants. C’est plate à dire, mais après quelques semaines je ne connaissais personne. Donc quand on demandait dans un cours «Si vous voulez être avec vos amis, dites-le-moi», je me retenais de répondre : «C’est que j’en ai pas!».
Quand on demandait dans un cours «Si vous voulez être avec vos amis, dites-le-moi», je me retenais de répondre : «C’est que j’en ai pas!».
Cette réponse, elle s’est avérée vraie jusqu’à ce que mon prof de journalisme envoie un message : un étudiant cherchait à former un nouveau journal. Coïncidence, j’étais un peu déçu qu’il n’y ait pas de journal étudiant, le comité avait été dissous en mars 2019. Comme c’est en journalisme que je me dirige et que je sais qu’un journal étudiant est une excellente initiation au milieu, j’ai sauté sur l’occasion! Résultat : Nous avons lancé il y a quelques semaines L’Exilé, « le nouveau journal du Cégep du Vieux Montréal, pour les étudiants fait par des étudiants.» À ce jour, je ne connais toujours presque personne de mon programme, mais au moins j’ai noué plein de contact avec la gang du journal.
On voit l’importance qu’une activité comme celle-ci peut avoir. On s’est vus (à distance) un peu plus tôt cet automne au parc La Fontaine quand c’était encore permis, afin de prendre des photos pour le journal. C’était la première fois que je voyais des gens en vrai depuis un bout, je peux vous dire que ça a fait du bien.
Suspense Scolaire
Qu’est-ce qui m’attend pour la prochaine session? Je ne sais pas trop. On m’a dit que cela sera hybride. À suivre… Je sais juste que je vais recommencer les cours le 25 janvier et que je vais recevoir mon horaire le 18. Entre les deux, je vais célébrer mon 18e anniversaire. Pas de grosses célébrations à l’horizon, mettons.
Sur ce, je retourne vaquer à mes occupations. Au moment où vous lirez ces lignes, peut-être que je jase sur Zoom, peut-être que je suis en train de faire le ménage dans mes notes de cours de cette première session tout en écoutant la radio ou peut-être que j’écris un courriel en espérant obtenir une entrevue pour un article dans l’Exilé. Bref, je suis chez moi. Encore.
Et je suis bien réel, pas virtuel.
Identifiez-vous! (c’est gratuit)
Soyez le premier à commenter!