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Une campagne, ou comment apprendre le métier de politicienne

Une première expérience pleine de leçons pour Marie-Clarisse Berger du Parti vert.

Par
Geneviève Larochelle-Guy
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1633 votes. Après 36 jours à jongler entre une campagne électorale et une rentrée universitaire, c’est le nombre de voix (au moment d’écrire ces lignes) qu’a recueillies Marie-Clarisse Berger, candidate du Parti vert aux élections fédérales dans la circonscription de Sherbrooke, loin derrière Élisabeth Brière, l’élue libérale qui a recueilli près de 21 000 voix.

«Pas de surprise ce matin quant à ma défaite, car je voyais que la bataille allait se jouer entre Élisabeth Brière du Parti libéral et Ensaf Haidar du Bloc québécois, explique-t-elle. Je suis assez satisfaite des résultats que j’ai obtenus. Évidemment, je suis déçue que ma cheffe n’ait pas gagné. Elle s’est attaquée à Toronto-Centre et je pense que c’était un gros défi qu’elle s’était lancé.»

Une expérience enrichissante, oui, mais coûteuse en sacrifices.

Celle qui est restée très lucide par rapport à ses chances de remporter cette élection ne baisse pourtant pas les bras: elle se voit siéger à la Chambre des communes. «Si le public veut bien m’élire un jour», précise-t-elle en riant.

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D’ici là, cette première expérience électorale aura été l’occasion de défendre ses idées, tout en lui donnant un avant-goût de la carrière de politicienne et en ajoutant une ligne sur son CV.

Les montagnes russes d’émotions

Déjà, depuis mars dernier, elle était impliquée au Parti vert en tant qu’attachée de presse. Comme beaucoup de gens, elle a entendu les rumeurs disant qu’une élection allait se déclencher pendant l’été. La jeune étudiante a donc décidé de saisir l’occasion et de se lancer tête première dans l’aventure pour faire avancer les débats sur des enjeux qui lui tiennent à cœur.

«Entre quelqu’un qui fait juste se concentrer sur ses notes et quelqu’un qui s’est impliqué en politique, il y a plus de chance que l’employeur me favorise.»

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Des hauts et des bas, il y en a eu. Comme ce moment touchant où une jeune fille de huit ans a posé des questions sur le racisme systémique à Marie-Clarisse. «Je voulais pondérer mes mots pour ne pas décourager la petite fille en disant des propos trop crus, mais sans pour autant lui mentir non plus. C’était troublant comme exercice pour moi.»

Une expérience enrichissante, oui, mais coûteuse en sacrifices. «C’est intense et je suis fatiguée», confie l’étudiante de deuxième année au bac en droit. Entre ses six cours cette session, les demandes d’entrevues et être à la fois sa propre attachée politique et conseillère politique, Marie-Clarisse Berger a aussi dû trouver le temps de s’occuper de sa campagne. «Si c’était à refaire, je me concentrerais uniquement sur ma campagne», assure la Louperivoise dans la jeune vingtaine.

Prendre son avenir en main, une élection à la fois

Alors, pourquoi avoir jumelé études et campagne électorale? Outre la passion qui l’anime, Marie-Clarisse Berger croit également que son expérience viendra rehausser son CV. «Entre quelqu’un qui fait juste se concentrer sur ses notes et quelqu’un qui s’est impliqué en politique, comme moi, il y a plus de chance que l’employeur me favorise», croit la candidate du Parti vert. Courage, organisation et détermination sont en effet des alliés importants à qui veut bien mener la barque d’une campagne électorale. Des qualités qui sont également prisées des employeurs.

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Marie-Clarisse Berger se dit également prête à accepter le revers de la médaille. En effet, afficher ouvertement ses couleurs politiques, ce n’est pas toujours payant en cours de carrière, même que ça peut créer des obstacles.

Mais ce que Marie-Clarisse retient principalement des dernières semaines et qu’elle compte appliquer pour la suite, c’est éviter d’en prendre trop sur ses épaules. «J’ai vraiment de la misère à dire non dans la vie. Par exemple, si quelqu’un veut me donner une entrevue pendant un cours, je vais avoir de la difficulté à établir mes priorités.»

Savoir connaître ses propres limites, c’est essentiel. En politique comme partout ailleurs. Mais parfois, il faut quand même les tester, voire de les repousser, pour savoir jusqu’où on peut étirer l’élastique. «Une campagne c’est intense et je réalise que je l’avais un peu minimisé», avoue-t-elle.

«L’important, c’est de savoir bien s’entourer», recommande Marie-Clarisse Berger à toutes les personnes qui désireraient à leur tour se porter candidats pour un parti politique. Après tout, une campagne électorale, c’est stressant. Aussi bien mettre toutes les chances de notre côté pour éviter de se brûler en début de course.

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