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Une activité à la Maison de la culture que ma fille n’oubliera pas de sitôt
URBANIA et la Ville de Montréal s’unissent pour vous faire découvrir la panoplie d’activités (spectacles, expositions, concerts, ateliers et autres) offertes gratuitement ou à faible coût dans les Maisons de la culture situées dans 19 arrondissements de la Ville.
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C’est par un doux samedi après-midi de janvier, alors que tombait une petite neige digne d’un film de Noël Hallmark, que ma grande fille de six ans et moi, père de famille de 37 ans, nous sommes rendus à la Maison de la culture Marie-Uguay, dans l’arrondissement du Sud-Ouest, pour assister à L’amour te reviendra, du Collectif Ausgang. Il s’agit d’une pièce marionnettique – oui, c’est un vrai mot – sans paroles qui raconte l’histoire d’une petite fille esseulée cherchant l’amitié. Drôle de coïncidence : elle s’appelle Béa, comme mon accompagnatrice. Pas besoin de vous dire que ma grande était déjà quasi conquise! Et moi aussi parce que le spectacle, en plus d’être très prometteur, était offert gratuitement. C’est d’ailleurs le cas pour la majorité des activités proposées dans les Maisons de la culture de Montréal. Bon à savoir!
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Arrivés dans l’immeuble après une petite marche de santé, on entre et on se dirige vers la salle, située au deuxième étage. Des petites familles nous précèdent et nous suivent pendant notre ascension, qui nous permet de nous délier les jambes avant de les reposer durant la quarantaine de minutes que dure la pièce.
À l’accueil, Noée, préposée de l’endroit, me donne nos deux billets avant de nous inviter à laisser nos manteaux au vestiaire puis à entrer dans la petite salle de 150 places. Des dizaines de bottes jonchent l’entrée. « Il faut enlever nos bottes? », me demande Béatrice. « Juste si tu veux t’asseoir sur les matelas au centre », lui répond la placière en souriant. Après un caucus avec ma fille, on – « on » excluant la personne qui parle – décide de prendre place dans les chaises situées sur les côtés des estrades.
Lentement mais sûrement, la salle se remplit d’enfants, de parents et de grands-parents venus se divertir en bonne compagnie. Autour de nous, pas le moindre iPad qui joue Cocomelon. Ça s’annonce bien.
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Trois minutes après s’être assise sur une chaise, ma fille me dit que, finalement, elle aimerait mieux qu’on se pose les fesses sur un matelas. « Pas de problème, ma grande », que je lui dis en sautant sur deux des dernières places inoccupées sur un matelas, qui n’est pas sans me rappeler ceux sur lesquels je me suis pété la gueule une bonne dizaine de fois pendant les cours d’éducation physique au primaire.
Ma fille est heureuse. Elle me dit qu’elle trouve la salle vraiment belle, qu’elle n’avait jamais eu la chance de voir une pièce comme celle-là jusqu’à présent.
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En attendant que la pièce commence, on peut observer les décors : trois petits îlots, à quelques mètres de distance les uns des autres, sont placés sur la scène, laquelle est au niveau du sol.
Dans la salle, des enfants jouent. Un frère et une sœur se tapochent la tête. D’autres, comme ma fille, profitent de ce moment de flottement pour se coller sur leurs parents et se mettre en mode écoute. À 14 h 03, quelqu’un portant une veste officielle de la Maison de la culture se présente à l’avant de la scène et souhaite la bienvenue à la foule, qui se tait peu à peu. C’est l’heure du spectacle!
Les deux interprètes, qui portent des tabliers aux poches remplies d’accessoires, entrent en scène et dévoilent de magnifiques décors faits de tissus confectionnés à la main. Elles manipulent les personnages et les objets avec une grande minutie, alors que la trame musicale se fait entendre.
Pendant la durée entière de la pièce, l’ambiance sonore est prépondérante et permet au public de comprendre la vague d’émotions vécues par la marionnette.
Apparaît alors Béa, une minuscule fillette qui vit dans une bouilloire au milieu de la forêt. Elle se déplace sur chacun des îlots pour trouver de quoi manger et chauffer sa petite maison. On se rend vite compte qu’elle se sent seule au monde. Du moins, notre petite voisine de matelas s’en est aperçue : « Elle pleure parce qu’elle n’a pas d’amis », dit-elle à voix haute.
Un peu plus tard, Béa s’empare d’un œuf provenant du nid d’une mésange découvert lors d’une de ses escapades en nature. « Pourquoi elle a volé l’œuf? », lance la jeune observatrice à nos côtés. Une question qui demeurera sans réponse, la foule étant trop captivée pour lui répondre.
Malheureusement, le geste spontané de Béa causera éventuellement la perte de son compagnon en devenir de façon tragique. Tout n’est cependant pas perdu, comme le dénouement de la création nous le prouvera.
Vraiment, une superbe création, qui aborde les thèmes de la solitude, de l’amitié et de l’espoir avec une grande douceur.
Même si ma fille n’a pas saisi toutes les subtilités des messages portés par l’histoire, elle a compris que certaines choses dans la vie, comme l’amitié, ne pouvaient être forcées, et qu’il fallait parfois faire preuve de patience pour obtenir ce qu’on voulait. « Comme le skateboard que tu voulais l’été dernier et que tu as reçu à Noël, hein? », que je lui demande. « Oui, c’est vrai », me répond-elle – avant de me décrire tout ce qu’elle avait retenu de son expérience.
En nous dirigeant vers la sortie de la salle, on en a profité pour féliciter les deux interprètes, Kristina Troske et Céline Chevrier, pour leur travail, qui s’est échelonné sur de nombreux mois pour finalement donner naissance à cette œuvre singulière.
On a remis nos bottes, enfilé nos manteaux et laissé notre avis en déposant un bouton dans la boîte à bonhommes sourire pour signifier notre grande appréciation du moment qu’on venait de vivre.
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Puis, j’ai croisé Olivier, qui sortait de la salle d’exposition, celui qui avait souhaité la bienvenue à la foule avant que la pièce commence. Je lui ai dit à quel point ma fille et moi avions aimé notre visite, et il m’a répondu, avec un grand sourire : « Notre but, aux Maisons de la culture, c’est de créer des petits agents de la culture. »
Mission accomplie!
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Les Maisons de la culture de Montréal, présentes dans 19 arrondissements de la Ville, vous invitent à vous informer sur la multitude d’activités gratuites ou à faible coût qui y sont offertes. De quoi vous divertir en solo, en couple, entre amis ou en famille sans dépenser 22 dollars pour un popcorn au cinéma (c’est à peine exagéré!).
Bonnes découvertes!