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Un verre de vin en télétravail: est-ce que c’est grave?

Lisez ce qui suit avant de m’envoyer promener.

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«On ne boit pas tous les jours. Non, on boit tous les soirs!» François Pérusse

Bon, soyons franc. On est ben écœurés de la pandémie. Tellement qu’on vient à court d’idées pour pimenter notre quotidien: la vie est carrément sur repeat depuis des mois, et chaque jour est le même que le précédent. J’veux dire, moi-même, je ne sais même plus comment lancer mes textes, alors j’imagine pas quelqu’un qui doit se taper 40 heures de bureau sur Zoom par semaine.

Dans ce contexte, pas surprenant qu’on soit dans une quête de renouvellement. Qu’est-ce qui pourrait bien venir briser cette monotonie quand l’événement le plus excitant qui arrive dans notre journée, c’est le facteur qui vient déposer un énième pamphlet du député de ton comté? Je vous le demande.

Pour plusieurs, la réponse est l’alcool.

Chaque jour, un petit party

On a été nombreux à se permettre d’avoir le coude un peu plus léger dernièrement. Isolés, sans trop de contacts avec nos collègues, le côté plus «ludique» du travail a pas mal pris le bord. Fini les discussions autour de la machine à café, la petite procrastination de milieu d’après-midi, le déconnage qui permet de souffler avant de se replonger dans nos tâches. Non, maintenant nous sommes plongés de 9 à 5 dans la job, sans période de répit.

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Dans ces moments-là, l’alcool peut devenir un plaisir solitaire plutôt tentant en fin de journée. Après tout, personne ne vous regarde, et un petit verre de vin n’a jamais fait de mal à personne. D’ailleurs, peut-être que vous le faisiez déjà au bureau, dans le temps. Qu’est-ce qui peut bien arriver de mal?

L’habitude s’installe

C’est vrai, un verre de vin ici et là n’est pas dramatique, par contre il met votre pied sur une pente qui peut devenir glissante rapidement. Il faut prendre garde à ces habitudes, puisqu’elles s’installent plus facilement qu’elles ne se perdent.

Le problème c’est que ce verre occasionnel peut revenir plus rapidement qu’on pense.

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Quand personne n’est là pour vous dire «encore une bière, wtf?», il n’en tient qu’à votre propre discipline de ne pas vous servir un verre ici et là. Le problème c’est que ce verre occasionnel peut revenir plus rapidement qu’on pense. Puis soudain chaque jour se termine avec une petite coupe de rosé. Un cerveau, c’est plus fragile qu’on pense, pis ça en prend pas gros pour l’accoutumer.

J’en sais quelque chose. Je ne suis pas un gros buveur, mais j’ai le même problème avec le cannabis. Avec les années, j’ai pris l’habitude de finir mes journées de boulot avec quelques p’tites puffs. Résultat: mon cerveau a fini par associer ce sentiment de «fermer les dossiers» avec «fumer un batte». Sans le vouloir, cette mauvaise habitude m’a nui, puisque je n’arrivais qu’à faire la coupure entre «le moi du travail» et «le moi qui relaxe» en fumant un joint.

C’est du behaviorisme 101, et quand même bien que l’être humain soit assez brillant pour envoyer du monde sur la Lune, on n’est pas différent du chien de Pavlov quand vient le temps d’internaliser certains comportements.

La soirée est encore jeune

Maintenant qu’il est 17h30, que la journée est terminée, et que vous êtes un peu pompette… qu’est-ce que vous faites? Êtes-vous raisonnable et vous switchez à l’eau, ou bien vous continuez à vous enivrer? Si vous avez assez de volonté pour la première réponse, chapeau, je vous envie. Pour les autres, eh bien vous voilà avec un doigt de plus dans l’engrenage. Le danger de commencer l’apéro vers 16h30, c’est qu’une fois que vous avez fini votre journée de travail, la soirée est encore jeune.

Ce premier drink peut se transformer en deux verres, puis trois.

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Ce premier drink peut se transformer en deux verres, puis trois. Et comme notre corps devient tolérant à ces différents poisons, les doses augmentent. Pouf, juste comme ça vous vous retrouvez à boire de plus en plus souvent pour avoir «le même buzz». Les problèmes de consommation, c’est pernicieux comme ça.

On connait la suite: l’alcool affecte la qualité du sommeil, fait engraisser, irrite le tube digestif, augmente l’anxiété, toute la patente. Je vous ferai pas un dessin, Educ’Alcool nous casse assez les couilles à longueur d’année avec ça. Reste que les effets négatifs des psychotropes se font toujours sentir avec le temps, et si l’habitude est déjà bien installée, il arrive qu’on augmente la dose justement pour engourdir les effets négatifs de l’abus, ou du sevrage. Dans tous les cas, le cercle vicieux continue de se nourrir.

Le «cross-side» fonctionnel

gare à l’attitude «puisque ça change rien, pourquoi me retenir?».

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Les semaines passent, et vous avez probablement réalisé que l’alcool affecte vos performances au bureau. Mais il est aussi possible que non. Que malgré votre verre dans le nez, votre productivité est restée la même.

Grand bien vous fasse si vous êtes capable de travailler sous l’influence, mais gare à l’attitude «puisque ça change rien, pourquoi me retenir?».

Pas besoin de vous dire que cette mentalité est mauvaise pour la santé, et peut rapidement devenir incontrôlable. Que ferez-vous la journée où vous serez plus fatigué et que le verre que vous avez bu vous fessera plus fort? Quand, sans le réaliser, vous êtes rendu trop chaud pour faire votre meeting Zoom ou répondre à ce courriel important. N’importe quel ado qui a trop bu dans un party vous le dira: on ne dessaouler pas instantanément, même en mangeant du McDo. Rien de plus triste que d’attendre que le buzz passe pour pouvoir recommencer à être efficace, ou bien de se faire dire «coudonc t’es tu saoul?» durant une rencontre importante.

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Les effets de ces substances sont plus imprévisibles que l’on pense, alors soyons vigilants.

T’as fini de nous faire chier?

Bon, maintenant que tout ça est dit, vous en faites bien ce que vous voulez. C’pas moi qui va vous dire de boire ou pas, vous êtes des adultes, et vous connaissez vos limites. Si pour vous, boire un p’tit rosé en fin de journée, ça vous détend, et que c’est épisodique, bah tant mieux pour vous.

Cela étant dit, si certains des comportements ci-haut vous semblent familiers, checkez-vous la gang. C’est difficile de se déprogrammer quand on associe l’alcool ou les drogues à une «récompense». Demandez-vous «mais qu’est-ce que ça m’apporte finalement, de boire?», et une fois que vous aurez trouvé la réponse, recherchez une activité qui vous amènera ce même sentiment, sans être nocive pour la santé.

D’ailleurs, même si j’ai l’air du gars qui a tout compris, sachez que c’est un combat quotidien depuis le début de la pandémie pour moi également. Y a une limite au nombre d’heures qu’on peut jouer à Super Smash Bros avant que la bouteille d’Ungava nous fasse de l’œil. Alors, on lâche pas, pis c’est pas dramatique si les rechutes arrivent. C’est la fin du monde après tout.

Sur ce, je lève mon verre d’eau pétillante à votre santé.

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