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Un gestionnaire sous les projecteurs
URBANIA et l’École des sciences de la gestion (ESG UQAM) s’unissent pour vous présenter le portrait d’un diplômé dont le parcours atypique prouve qu’il n’y a pas de limites à l’ambition!
Il répond à mon appel entre deux rendez-vous, avec une voix chaleureuse mais un peu essoufflée. C’est qu’Éric Fournier a un agenda incroyablement chargé. Normal : il est l’un des trois associés de Moment Factory, une entreprise qui crée des environnements immersifs hauts en couleur (en son et en lumière aussi, devrait-on ajouter).
Ayant des antennes à Montréal, Paris, Londres, Tokyo, New York et Los Angeles, Moment Factory est notamment derrière le dernier concert live stream de Billy Eilish, le terrain de basket interactif créé cette année pour la NBA et les jeux de lumière du pont Jacques-Cartier qui nous accueillent et nous disent au revoir chaque fois qu’on le traverse.
Mais comment en arrive-t-on à occuper un poste aussi important dans l’une des entreprises les plus en vue ici et ailleurs? Une chose est sûre, c’est que ça ne se fait pas du jour au lendemain.
La flamme de l’entrepreneur
Éric a eu la piqûre de l’administration au secondaire, lorsqu’il a fondé une petite entreprise d’organisation de voyages de ski. À 17 ans, il était déjà clair pour lui qu’il fallait qu’il s’engage dans cette voie. Il s’inscrit donc à l’UQAM en administration des affaires. Aujourd’hui, c’est l’ESG UQAM qui chapeaute ce genre de programme, mais « en 1986, ça s’appelait juste l’UQAM! », m’explique Éric en riant.
« En 1986, ça s’appelait juste l’UQAM! », m’explique Éric en riant.
Ces trois années en gestion à l’UQAM ont été très importantes dans son parcours. Garçon de banlieue, il arrive dans un centre-ville bouillonnant de vie avec des yeux nouveaux. « Être plongé dans le bruit, dans cette ville où il y a de l’électricité dans l’air, se retrouver immergé dans ce monde-là, ça a été tellement important! », m’explique-t-il. Il met également l’accent sur la formation très pratique qu’il a reçue : « J’avais ma boîte de ski à l’époque, et je pouvais étudier tout en testant certaines idées dans sa gestion. Ça a été un enrichissement en temps réel, ce qui a fait en sorte que l’apprentissage était beaucoup plus rapide et concret. » Équipé de nouveaux outils et d’aspirations élevées, il a fait un premier pas dans la cour des grands, avec, en toile de fond, le rêve de faire sa place comme entrepreneur.
Petite boîte deviendra grande
« Quand tu sors de l’école, tu penses que tu as les meilleures idées du monde, que tu sais tout. Et à un moment donné, tu deviens plus humble. De l’humilité, c’est toujours important, peu importe l’âge. » Ça, Éric l’a compris en entrant chez SECOR, où il travaillera de nombreuses années. Ce dicton va le suivre lorsqu’il poursuivra des études supérieures et obtiendra un MBA, puis lorsqu’il sera embauché chez Bombardier comme responsable de stratégie pour un groupe ferroviaire. Et ça continuera à l’habiter alors qu’il entrera au Cirque du Soleil en tant que responsable des nouvelles entreprises.
« J’aime mieux penser à ma carrière comme à un coffre à outils qui se construit », me dit Éric, lui qui ne s’attendait probablement pas à se retrouver dans le monde du spectacle et de l’événement lorsqu’il est entré au bac. Pour mieux expliquer sa métaphore, il précise que le bac en administration à l’UQAM s’est inscrit dans une continuité : « Le bac m’a donné des outils qui m’ont amené à passer à une autre étape chez SECOR, qui m’a ensuite amené chez Bombardier. » Et comme une expérience mène à une autre, c’est au Cirque du Soleil qu’Éric découvrira Moment Factory. En 2008, il fait le saut : il s’en va travailler au développement de ce qu’il me décrit comme une « petite boîte super intéressante aux idées innovantes », un profil qui l’a complètement allumé.
Fabriquer des moments inoubliables
C’est comme ça que l’entrepreneur se joint aux deux fondateurs de Moment Factory. Tandis que ces derniers s’occupent de tout le côté créatif technologique, lui amène les compléments de stratégie et de développement de l’entreprise. « Quand on travaille avec des créatifs, c’est aussi important de trouver un arrimage entre les considérations d’affaires financières, commerciales et légales ET les considérations créatives, de l’imaginaire, de l’innovation. Et ça, c’est un défi tellement stimulant! », me confie Éric, qui vit pour être sorti de sa zone de confort.
« On ne peut plus, aujourd’hui, être un bon gestionnaire sans comprendre les différentes cultures, sans comprendre d’où viennent les gens avec qui on travaille. »
Parlant de zones, pour amener l’entreprise à un autre niveau, il insiste sur l’aspect international de la gestion, un incontournable selon lui. « On ne peut plus, aujourd’hui, être un bon gestionnaire sans comprendre les différentes cultures, sans comprendre d’où viennent les gens avec qui on travaille », m’explique celui qui prône l’ouverture sur le monde et la remise en question constante de ses propres limites.
Si la curiosité l’a toujours poussé à aller chercher plus loin, Éric est certain que chacune de ses expériences le rend chaque fois un peu plus complet en tant qu’humain et en tant que gestionnaire. Un discours inspirant et… lumineux!
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