Quand on me demande si j’aspire à vivre en ville ou à la campagne, ma réponse est toujours la même : « les deux », dis-je en bonne millénariale qui choisit de ne pas choisir. Oui, je veux le DJ set de l’aire commune ET une cour assez grande pour y faire une glissade d’eau. C’est trop en demander?
Eh bien, Justine, 35 ans, me prouve que mon rêve est atteignable et qu’en plus, j’aurai pas besoin de vendre des photos de mes pieds pour y parvenir. Pour 1000$ par mois, la jeune professionnelle alterne entre l’effervescence de la métropole et le calme de la campagne.
La catch? Elle partage ses espaces avec des colocataires et fait une croix temporaire sur la propriété.
Un chalet offert par le patron
Pour comprendre comment Justine est en arrivée là, on doit d’abord retourner quelques années en arrière. C’était le début de la pandémie, et Justine habitait seule dans un appartement à Montréal. « L’entreprise où je travaille a décidé de louer un chalet à Tremblant pendant un été, pour que les employé.e.s puissent sortir de la ville », explique-t-elle.
À chaque nouveau séjour au chalet, Justine découvre les plaisirs de la campagne – mais surtout la liberté de pouvoir la quitter quand elle en a assez.
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Ça tombe bien : une collègue qui a eu un coup de cœur pour les Laurentides décide d’y acheter une maison. Justine saisit l’opportunité et lui propose de lui payer un petit loyer, contre un accès à « temps partiel » à la propriété.
Ne voulant pas complètement quitter Montréal (sans devoir payer pour un appartement inoccupé la moitié du temps), elle troque éventuellement son 3 ½ pour une colocation. Le tour est joué!
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Deux (très) bons coups
Vous vous demandez comment Justine en arrive à une facture mensuelle de 1000$?
À Tremblant, elle paye 550$ par mois à sa collègue propriétaire. À Montréal, elle verse un loyer de 450$ par mois pour habiter dans un 6 ½ avec deux colocataires. (Il faut dire qu’elle paie une plus petite partie du loyer que ses deux colocs, comme elle occupe l’appartement moins souvent qu’elles.)
« Je suis plus à Montréal l’été, et l’hiver, je suis plus à Tremblant », explique Justine, avant de préciser que sur l’ensemble de l’année, « c’est pas mal 50/50 ».
Avis aux jaloux.se.s : je vous rassure, il y a quelques désavantages. Entre autres, Justine admet qu’à force de trimballer ses biens d’un endroit à l’autre, « des fois, je ne sais plus où est quoi ».
Les logistiques des déplacements ne sont pas non plus à négliger. Pour Justine, qui a une voiture électrique, il faut prévoir ses trajets selon les emplacements des bornes de chargement, ce qui n’est pas toujours chose simple hors des grands centres.
Est-ce que ces petits désagréments en valent la peine? Tout à fait, selon Justine.
Mettre les chances de son côté
Clairement, les astres étaient bien alignés pour Justine. Mais elle n’irait pas jusqu’à dire que ça n’a été qu’une question de chance.
« Tout le monde autour de moi savait que j’étais flexible et que j’étais souvent entre Montréal et les Laurentides », explique Justine, qui encourage quiconque aspire à ce mode de vie à en parler à ses proches.
Selon elle, vous pourriez être surpris.e.s d’apprendre qu’une personne de votre entourage cherche un.e coloc à temps partiel ou un.e locataire pour aider à payer l’hypothèque.
Ce qui l’a aussi aidée : être flexible quant à son projet d’achat de propriété. « Avant, je regardais un peu tout le temps les maisons à vendre. J’envisageais d’acheter dans un horizon de 2-3 ans. Mais là, ça fait plusieurs mois que je n’ai pas fait de recherches », précise Justine, qui voit sa situation actuelle comme l’occasion parfaite pour tester les modes de vie urbain et rural, question de déterminer ce qui répond le mieux à ses besoins. « C’est l’fun de pouvoir l’essayer sans m’engager formellement. »
« Des responsabilités, pour l’instant, j’en veux le moins possible », conclut-elle.