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Je sais pas pourquoi, mais cette semaine, ça s’avère que tout le monde est en grève pour diverses raisons. Alors, je me suis dit pourquoi ne pas démystifier ces mouvements, et essayer de comprendre les revendications.
En fait, j’accepterai de décortiquer leurs revendications uniquement s’ils condamnent la violence.
C’est une blague.
Je m’en fous.
Postes Canada en grève (et peut-être plus pour longtemps)
Si vous attendez un colis, vous le savez peut-être: Postes Canada est en débrayage. En fait, ils sont en grève tournante, pour être plus exact : ils s’alternent de ville en ville.
Les employés de Postes Canada réclament des augmentations de salaire de 3,5% par année, entre autres. Ils demandent également une sécurité d’emploi accrue, alors que l’employeur garantit difficilement des heures aux employés ayant moins d’ancienneté.
Mais principalement, ils demandent à ce que Postes Canada rétablisse l’écart salarial entre les employés ruraux et urbains. C’est pas parce que ça coûte moins cher une maison à St-Théodore-de-l’amertume que tu peux payer les facteurs moins cher, hein.
L’affaire, c’est que Postes Canada est en grosse restructuration, alors que son modèle d’affaires est en plein changement. Ça fait combien de temps que vous avez écrit une lettre à quelqu’un, vous? C’est ça.
Aujourd’hui, Postes Canada livre de plus en plus de colis, à cause du magasinage en ligne. Mais transporter des vêtements et des appareils électroniques, ça coûte plus cher que livrer une lettre d’amour.
D’ailleurs, le gouvernement n’aime pas ben ben ça que la grève retienne les colis, si bien que des rumeurs persistent selon lesquelles l’administration Trudeau voterait une loi spéciale dans les prochains jours pour forcer le retour au travail. Le conflit devrait être négocié avec un médiateur nommé.
Moi, tant que je peux me faire livrer mes pulls drôles à temps pour Noël.
La révolte des gilets jaunes en France
La première fois que j’ai entendu parler des gilets jaunes en France, j’ai spontanément eu envie de prendre pour eux: un mouvement citoyen spontané qui se révolte contre le pouvoir. Wow!
…jusqu’à temps que j’entende leurs revendications.
Si vous ne connaissez pas le mouvement des gilets jaune, c’est un mouvement qui s’est formé spontanément par les réseaux sociaux, où des milliers de gens ont revêtu des vestes jaunes de sécurité pour aller manifester dans les rues contre l’augmentation du prix de l’essence.
En gros, les manifestants voudraient que le gouvernement prenne les taxes écologiques perçues sur l’essence, pis qu’il se les fourre là où le soleil ne brille pas.
Les manifestants ont donc bloqué des autoroutes, fait des marches, manifesté à Paris.
Sauf qu’en France, les manifestations, c’est du sérieux. Depuis le début des perturbations, il y a quelques semaines, on compte deux morts et 700 blessés.
Si le mouvement est spontané à la base, et s’il est fondé sur la question du prix de l’essence (que les Français ne paient pas particulièrement cher comparé au reste de l’Europe), le mouvement s’élargit en ce moment à la question du pouvoir d’achat en général.
Et de façon inquiétante, il semble être récupéré par l’extrême-droite, alors que les manifestants ont commencé à faire des choses comme livrer des camions remplis de migrants aux autorités…
La grève des stagiaires
Ce n’est peut-être pas encore la grève étudiante de 2012, mais un mouvement intéressant s’est amorcé cette semaine alors que 58 000 étudiants ont débrayé pour manifester en faveur de la rémunération obligatoire des stages.
Si vous étudiez dans des domaines comme l’enseignement ou les soins infirmiers, vous devez faire plusieurs stages dans le cadre de vos études. Sauf qu’évidemment, ces stages ne sont pas rémunérés, si bien que la plupart des étudiants (et soyons francs, surtout des étudiantes) doivent occuper un emploi en plus de leur stage, sans compter les travaux scolaires nécessaires dans le cadre de leurs études.
Oh, et t’as pas le droit aux prêts et bourses pendant ce temps-là.
Pour le moment, le gouvernement dit avoir entendu les revendications et avoir commandé aux fonctionnaires un état des lieux. C’est mieux d’aller vite, parce que des rumeurs de grève générale à la session prochaine courent déjà…