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Thomas Fafard est le meilleur dernier

Le coureur Thomas Fafard nous dresse son compte rendu des Jeux olympiques de Paris

Par
Naomi Auger
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Que ce soit avec Xavier Dolan ou Yan England aux commandes, il y a dans la performance du jeune coureur un scénario qui pourrait rivaliser avec les succès du box-office du week-end. Deadpool et Wolverine n’ont qu’à bien se tenir!

Le « film » en question va comme suit :

Thomas Fafard, 25 ans, a eu de la chance. Le Québécois natif de Repentigny s’est classé sur le tard aux Jeux olympiques de Paris. Très humble, il ne pensait pas avoir le potentiel de se qualifier au 5000 mètres. Pour mériter sa garde-robe lululemon, il devait se classer au-dessus de la 43e position au classement mondial. Et contre toute attente (y compris les siennes), il a terminé sa préparation en 41e position.

Courtoisie Thomas Fafard
Courtoisie Thomas Fafard
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Il aurait attendu Los Angeles, on lui a donné Paris.

« Ma vie a littéralement changé au cours de l’été. »

Accompagné de sa famille et de son entraîneur Félix-Antoine Lapointe, il s’envole vers Paris le 3 août 2024. Son objectif : se qualifier pour la finale du 5000 mètres.

Courtoisie Thomas Fafard
Courtoisie Thomas Fafard
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« Je savais que pour y parvenir, il me faudrait une course exceptionnelle. Il était fort possible que je ne fasse pas la finale, et je ne l’aurais pas mal pris.» admet-il.

L’exception a bel et bien frappé lors des derniers 100 mètres, où le Britannique George Mills chute après un contact avec le Français Hugo Hay. Ce fut le début d’un véritable effet domino : Mills entraîne dans sa chute l’Espagnol Thierry Ndikumwenayo, le réfugié Dominic Lokinyomo Lobalu, et enfin, le Néerlandais Mike Foppen.

Épargné, Fafard profite de ces chutes pour se glisser à la 8e place, décrochant ainsi in extremis son billet pour la finale.

«Quand des athlètes de niveau similaire courent ensemble, ça joue du coude pour se positionner. C’était ma première expérience dans un grand championnat, et ce genre d’accrochage est assez rare, normalement. On court habituellement à la file, pas en peloton. Avec 22 coureurs serrés, il ne faut pas grand-chose pour qu’un incident survienne.» explique t-il.

Il se souvient aussi de l’ambiance juste avant la course, où le stress et la concentration étaient palpables.

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« Dans la chambre d’appel, juste avant d’entrer dans le stade, on pouvait ressentir le stress chez certains et le calme chez d’autres. Chacun respectait la bulle des autres. Pas de trash talk, tout le monde restait dans sa zone. La pression était énorme, mais l’ambiance restait détendue. » confie-t-il.

Photo par Mark Blinch/COC
Photo par Mark Blinch/COC

Une finale pour le moins mémorable

Malheureusement, la finale ne s’est pas déroulée comme prévu pour l’athlète québécois. Après un bon départ, Thomas a subi un accrochage avec un autre coureur qui lui a causé une entorse à la cheville, le sortant mentalement de la course. Il est arrivé 22e et dernier.

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« En finale, tu veux bien performer. Alors, je peux dire que je ne suis pas un peu déçu, je suis VRAIMENT déçu de ma performance. Quand la course a commencé, je me sentais bien. Je me tenais dans le peloton de tête, mais rendu à la moitié du 7e tour, j’ai eu un accrochage. Sur le coup, c’est mon mental qui a pris un coup. Ça m’a sorti de la course et c’est ma performance qui en a souffert.

Déjà que se retrouver en finale était un exploit en soi, les pensées négatives ont vraiment ruiné mes chances.

À ce moment-là, je voyais le troupeau s’éloigner et ça m’a complètement sorti de la course. Terminer loin derrière a été extrêmement difficile pour l’orgueil. J’avais l’impression que tout le monde me regardait. » raconte l’athlète.

Courtoisie Thomas Fafard
Courtoisie Thomas Fafard
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Post-mortem

De retour au Québec, Thomas prend le temps de se reposer avant de se préparer pour les championnats du monde à Tokyo. Fort de son expérience parisienne, il aborde la suite avec une nouvelle assurance:

« Je suis vraiment déçu de ma performance, mais je reconnais la chance que j’ai eue de me retrouver en finale. C’est exceptionnel et ça me donne faim pour la suite.

Je ne veux plus jamais revivre une finale comme celle-là. »

Maintenant que la bulle olympique est bien derrière lui, Thomas compte se reposer, aller en camping et profiter des dernières journées chaudes de l’été.

Courtoisie Thomas Fafard
Courtoisie Thomas Fafard
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En attendant, il caresse ses souvenirs créés à Paris: l’immensité du village olympique, le majestueux Dining hall, ses nouvelles amitiés (clin d’oeil à Stewart McSweyn ici), toutes les gratuités, les services (coiffeurs, barbiers, name it!), les muffins et son lit en carton (sur lequel il a super bien dormi).

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