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Sport extrême à l’UQAR : le canot à glace
Sport terrestre et aquatique à la fois, le canot à glace attire des étudiant.e.s d’un peu partout à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). C’est une pratique qui jumelle plein air, adrénaline et froid extrême. Voici le portrait d’une équipe qui, malgré sa grande habileté à se promener sur la glace, peine à se relever de l’iceberg pandémique.
Faut pousser fort
Les membres de l’équipe de l’UQAR décrivent le canot à glace comme un sport autant exigeant physiquement que mentalement. Le groupe doit être constamment en alerte afin de « lire la glace » et éviter les incidents.
« C’est quelque chose que tu n’as pas forcément dans les autres disciplines. Et en plus, même quand tu as froid, tu dois continuer à avancer », partage Édouard Youssef, qui est un membre de l’équipe depuis septembre 2021. Originaire de la Belgique, il a découvert le sport à son arrivée au Québec en 2018.
Le canot à glace pousse le corps des sportifs et sportives jusqu’à ses moindres retranchements. C’est pendant la première année que le sport est le plus difficile. Les participant.e.s sont plus maladroits, leurs gestes sont moins fluides, et ils ne sont pas toujours en mesure d’éviter un coup de glace sur le tibia. « Sauf qu’avec le temps, tu deviens comme un poisson dans l’eau », indique le capitaine de l’équipe en riant.
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Pour être de niveau, les canoéistes doivent s’entraîner en salle pour renforcer leurs muscles en pratiquant entre autres le spinning et le crossfit. C’est sans compter les entraînements de canot à glace trois fois par semaine et les exercices qu’ils doivent faire individuellement.
Tous et toutes dans le même bateau
Faire partie de l’équipe, ça demande également de prendre soin de l’équipement.
« Le canot, c’est notre bouée, c’est notre survie et on doit en prendre super soin, parce que personne ne va le faire pour nous. C’est une question de sécurité », explique Édouard. Un mauvais cirage du canot et il glissera moins bien, empêchant ainsi les membres de l’équipe d’avancer.
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C’est un sport qui permet également de développer un puissant esprit d’équipe parce que « tout le monde est dans le même bateau ». Les canoéistes doivent non seulement penser à leur propre sécurité, mais également à celle des autres. Une mauvaise « lecture du paysage » ou une consigne mal interprétée et hop… à l’eau!
Oh, mon capitaine!
Capitaine et coach de l’équipe de canot à glace depuis plusieurs années, Tom Birien vient de l’ouest de la France. Il est venu suivre des cours au Québec en 2013 et n’a pas quitté l’équipe depuis. Il décrit la discipline comme un sport de réflexion parce que « pour se rendre d’un point A à un point B, il y a beaucoup de scénarios possibles, mais généralement, un seul est gagnant ».
L’équipe de compétition de l’UQAR compte présentement 13 membres. Le capitaine espère que plusieurs nouveaux et nouvelles intéressé.e.s se présenteront à la prochaine rentrée, car rares sont les étudiant.e.s qui restent plus de trois ans.
« Avec la COVID, ça n’a pas aidé, on a perdu deux cohortes et on n’a pas eu de saison l’an dernier », souligne-t-il. Son doctorat se terminant très bientôt, Tom songe à léguer son poste, mais cherche encore la perle rare.
L’équipe de canot à glace de l’UQAR a repris ses activités le 17 janvier dernier. « C’est la situation globale qui nous empêchait de pratiquer comme il le faut, mais c’est embêtant sur le plan mental : on pourrait perdre la motivation », s’attriste Édouard Youssef.
À la découverte du Québec et de ses beautés naturelles
Un avantage du canot à glace, c’est qu’il permet de voyager à travers le Québec. Selon le coach, c’est une réelle opportunité pour des étudiant.e.s en échange universitaire de découvrir la Belle Province. Avant la pandémie, l’équipe voyageait un peu partout pour les compétitions, comme à L’Isle-aux-Coudres, à Québec, à Montréal, à Trois-Rivières, etc.
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Ce sport permet aussi d’observer les joyaux de la faune et la flore québécoise. Tom Biren se souvient particulièrement de la première fois où il a aperçu des bioluminescences pendant un entraînement du soir. « Quand on passe de l’autre côté de l’île Saint-Barnabé, on s’isole de la pollution lumineuse. D’un coup, nos rames se sont illuminées de petits points verts fluorescents. C’est rare et c’est ce qui rend le phénomène encore plus beau! »
Avec la saison qui reprend tranquillement, l’équipe de canot à glace de l’UQAR sera présente à la course de la 9e édition du RikiFest, qui aura lieu au Parc national du Bic le 12 février prochain.