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Splendeurs et mystères du pavillon Lassonde

Un pavillon de la Polytechnique pas comme les autres.

Par
Charles-Étienne Joseph
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Exploratrices, explorateurs, vous voilà bien hauts perchés sur le sommet du Mont-Royal, peu après être sortis de la station Université-de-Montréal et avoir gravi le tunnel de la rampe. D’abord, votre œil sera attiré par l’impressionnant pavillon Roger-Gaudry. C’est normal, il est difficile à manquer. Mais la vraie merveille de la montagne (pavillon parlant) se trouve un peu plus à l’est. Bienvenu au pavillon Lassonde.

L’ingénierie commence ici

Impossible de rester de glace devant ce pavillon de Polytechnique. Vous pensez que j’exagère ? Ses escaliers rappelant ceux de Poudlard et ses flamboyantes couleurs : rouge pour le magma, orange pour la croûte terrestre, vert pour les feuillages et bleu pour le ciel devraient vous prouver le contraire. Le plus récent hôte des 4 pires ou des 8 meilleures années de vie de la communauté étudiante a été inauguré en 2005. Il s’agit du premier bâtiment durable construit par un établissement d’enseignement supérieur au Québec. C’est une prouesse d’ingénierie – ça tombe bien, on est à Poly quand même – qui a reçu de nombreux prix et distinctions, notamment la certification LEED catégorie or du U.S. Green Building Council et un Award of Merit de la revue Canadian Architect.

Crédit photo : Caroline Perron Photographies

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Plusieurs attractions qui valent le détour ornent le pavillon. Mention spéciale à l’atrium du troisième étage fait office de salle de réception. Le genre de salle de réception qui offre à la vue une voiture de métro MR-63, installée par Station Polytechnique et trônant dans le vide non loin de là. Pas mal pour ce qui se veut aussi être un lieu de socialisation créé dans l’idée de promouvoir le bien-être et la santé psychologique des étudiant.e.s.

On doit aussi parler du quatrième étage, qui accueille le local des comités étudiants de génie logiciel et de génie informatique, là où les grandes canettes d’Arizona sont toujours à 1 $. Et il ne faut surtout pas oublier le dernier étage où se trouve la bibliothèque avec une vue à couper le souffle.

Le pavillon perdu

Parlant de souffle, si le vent vous mène au deuxième étage du hall d’entrée du pavillon principal de Polytechnique, vous verrez une maquette en bois du campus. Un œil aiguisé ne manquera pas de remarquer qu’un deuxième pavillon identique au pavillon Lassonde se trouve face au pavillon actuel. Se pourrait-il que notre pavillon favori ait un jumeau invisible ? Cela expliquerait que le nom officiel soit les pavillons Pierre-Lassonde et Claudette-MacKay-Lassonde, en l’honneur d’alumni de l’université ayant fait un don à leur alma mater. Toutefois, pourquoi n’y a-t-il qu’un seul bâtiment ?

Un œil aiguisé ne manquera pas de remarquer qu’un deuxième pavillon identique au pavillon Lassonde se trouve face au pavillon actuel. Se pourrait-il que notre pavillon favori ait un jumeau invisible?

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Plusieurs légendes circulent dans la communauté étudiante par rapport à ce pavillon oublié. L’une prétend que le plan de développement du campus aurait changé et que deux bâtiments n’étaient plus nécessaires. L’autre assure qu’il s’agit d’un manque de fonds qui a fait échouer le projet. Ma préférée raconte que l’administration et des groupes de pression travaillant à la conservation du Mont-Royal se sont livré un bras de fer concernant le projet. L’administration aurait finalement accepté d’en abandonner la moitié et s’est engagée à planter 100 arbres sur le campus afin de compenser pour ceux abattus. Cette légende veut aussi que les 100 graines d’arbres aient été plantées dans le même trou. Belle manière de s’acquitter de sa promesse !

Il est fort possible que nous n’ayons jamais la vraie version de l’histoire. Toutefois, une chose est certaine, les pavillons Pierre-Lassonde et Claudette-MacKay-Lassonde sont maintenant un seul et même bâtiment.

Le Lassonde dans la gastronomie

C’est vrai, je suis vendu à ce bâtiment que je trouve personnellement sublime. Mais manifestement, je ne suis pas le seul à être inspiré par le pavillon. Au coin Gatineau et Lacombe, le resto-bar La Maisonnée possède, comme tout bon établissement, un menu secret. Si le cœur vous en dit, vous pouvez y commander un Lassonde, en l’honneur du pavillon éponyme. La serveuse ou le serveur vous apportera cet assemblage de quatre shots sur un plateau, accompagné d’un regard mi-dégoûté, mi-amusé.

Crédit photo : Facebook du Resto-bar La Maisonnée

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À vous de monter le pavillon en allant du rouge au bleu, ou de le descendre en faisant l’inverse. Si vous voulez connaître les ingrédients, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Les plus coriaces aux estomacs de fer et au portefeuille bien garni pourront transformer leur Lassonde en un Polytechnique.

S’ajouteront alors six shots bruns, rappelant cette fois… le pavillon principal.

Santé !