C’est un secret pour personne, les activités extérieures sont très populaires depuis les deux dernières années. Dès que le soleil se pointe le bout du nez, les sentiers se remplissent de randonneur.euse.s et les lacs débordent de plaisancier.ère.s
Cet été, pour sortir des sentiers battus et faire changement de toutes ces activités bien connues, pourquoi ne pas essayer un nouveau sport? Je vous propose de taquiner le poisson avec une activité méconnue, mais ô combien stimulante : la pêche à la mouche.
Étant moi-même une débutante, j’ai fait appel à Joannie De LaSablonnière, propriétaire de l’entreprise La pêche au féminin et instructrice certifiée Fly Fishers International – l’une des deux premières femmes à posséder ce titre au Québec –, afin qu’elle puisse vous expliquer en détail les particularités de ce sport.
Qu’est-ce que la pêche à la mouche?
C’est un type de pêche pour lequel on utilise des mouches artificielles comme appâts, plutôt que des cuillères et des vers. C’est un sport qui se pratique avec une longue canne et un fil de pêche particulier qu’on appelle la soie. Contrairement à la pêche au lancer léger, où c’est le poids du leurre qui amène la ligne, c’est plutôt la soie qui va apporter la mouche vers l’endroit désiré.
La pêche à la mouche, c’est un sport évolutif pour lequel il est toujours possible de s’améliorer et d’apprendre de nouvelles choses, même après des années d’expérience. C’est ce que j’adore personnellement : cet aspect de toujours pouvoir s’améliorer.
Comment as-tu commencé la pêche à la mouche?
J’ai commencé à pêcher à la mouche il y a 17 ans, dans le cadre de mon travail à la maison des jeunes de Verdun. Avec le temps, c’est devenu une passion parce que j’aimais le potentiel que cette activité-là avait auprès des adolescents. Puis, quelques années plus tard, j’ai décidé de lancer ma propre entreprise dans ce domaine, à laquelle je me consacre maintenant depuis 7 ans.
Qu’est-ce que ça prend comme matériel pour commencer à pratiquer la pêche à la mouche?
Ça ne prend pas grand-chose. Si on va à l’essentiel, il faut avoir une canne à pêche avec la soie et le moulinet, un bas de ligne et une mouche. Aussi, c’est important de porter des lunettes et une casquette comme équipement de protection, car on n’a pas toujours un contrôle parfait d’où va la mouche une fois en l’air.
Il est même possible d’en faire sur un paddleboard, à condition d’avoir la bonne planche. L’entreprise québécoise Natür SUP en a d’ailleurs conçu une spécialement pour la pêche, qui est plus grande, plus stable et qui comprend même un support pour la canne. Le fait d’utiliser une planche à pagaie plutôt qu’un canot ou qu’une chaloupe rend le transport beaucoup plus facile et permet une plus grande indépendance.
Qu’est-ce qu’on peut espérer pêcher comme poisson?
À la pêche à la mouche, on peut autant attraper des petits poissons comme des truites, que des très gros comme des requins. Il suffit d’avoir la bonne mouche, la bonne canne et surtout la technique adéquate.
Quels sont les meilleurs endroits pour s’exercer?
Sur le gazon! Ça peut sembler être une blague, mais pour se pratiquer au début, il s’agit de l’endroit idéal. Comme ça, on est entièrement concentré sur la technique et non sur l’excitation d’attraper un poisson.
Une fois la technique acquise, on peut alors aller autant sur un lac que sur une rivière et pêcher soit sur la rive ou dans une embarcation.
Comment se déroule un cours d’initiation typique?
Une séance d’initiation dure environ 3 h. On commence d’abord par démystifier l’équipement, afin de savoir quelle mouche et quelle canne on doit utiliser à quel moment. On fait donc un survol des principes de base pour comprendre ces choix en fonction de l’espèce de poisson convoitée, du lieu géographique, de la saison, du débit de l’eau et bien plus.
Ensuite, on pratique les techniques de lancer sur le gazon. À la fin du cours, les participants sont habituellement prêts à le mettre en pratique lors de leur prochaine partie de pêche.
C’est ce que je fais ce printemps avec ma tournée, où je visite plus de 40 villes au Québec pour donner des cours. Il reste d’ailleurs quelques places disponibles pour celle qui aura lieu prochainement. Tous les détails sont disponibles sur le site Internet de La pêche au féminin.
Mon but avec La pêche au féminin, c’est de rendre accessible, facile et abordable la pêche à la mouche pour tous. Personnellement, j’aime encore plus l’enseigner que la pratiquer seule. Le fait de voir quelqu’un attraper un poisson pour la première fois avec la technique que tu lui as enseignée, c’est un feeling tellement puissant et joyeux! C’est ça, ma paye, au bout de la ligne.
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Sur ce, j’espère que cet entretien vous aura donné envie d’essayer ce sport haut en couleur et en émotions cet été.
Bonne pêche!