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Siège d’auto pour bébé : voici comment bien le choisir et l’installer
Peut-être suis-je naïf, mais quand j’ai soumis l’idée d’écrire sur les sièges d’auto pour les enfants, je ne pensais pas que ça serait aussi fastidieux que de prendre la 15 Nord un vendredi à 15h30 à la hauteur de Blainville.
Mon plan était béton : passer en revue les différents modèles disponibles sur le marché et comparer leurs caractéristiques et leurs options tout en glissant ici et là quelques blagues… La base, quoi.
Le problème, c’est qu’en matière de siège d’auto, le problème, c’est pas le QUOI, c’est le COMMENT.
Réglons tout de suite le QUOI : tous les sièges vendus au Canada sont homologués, testés et approuvés selon des normes de sécurité très élevées. Donc, le choix d’un siège pour sa progéniture repose plutôt sur des questions de préférence, de compatibilité et d’autres détails personnels qui rendent mon idée initiale caduque.
Maintenant : le COMMENT. Disons simplement que si tous les sièges sont nés égaux, qu’ils ne sont pas installés comme tel.
L’installation
« Là où le bât blesse, c’est que les gens installent mal leur siège. »
C’est Clémence Lamarche, chef du service des tests pour Protégez-Vous qui m’a dit ça. Tous les deux ans, elle et son équipe passent en revue la majorité des sièges disponibles sur le marché pour en évaluer la qualité.
« Si l’enfant est mal placé, si les sangles sont mal positionnées ou si le siège est mal fixé à la banquette de l’auto, il y a des risques qui sont associés à un usage qui ne serait pas adéquat. »
Même son de cloche de la part de Daniel Fortier qui est formateur chez CAA Québec depuis 1998. « Il faut absolument lire le guide d’utilisateur du siège acheté et celui de son véhicule. C’est très technique, il y a beaucoup de points à prendre en considération, mais c’est la seule manière d’assurer une installation correcte. »
Et Daniel Fortier est catégorique : même si, en apparence, tous les sièges se ressemblent et que la plupart utilisent les ancrages universels encastrés dans la banquette arrière, d’autres s’attachent plutôt avec la ceinture de sécurité et certains ont même recours aux deux systèmes.
Comme les fabricants mettent sur le marché des sièges d’auto sur plusieurs territoires où les normes en matière de sécurité diffèrent, ils s’assurent de développer des modèles qui excèdent ces standards dans la plupart des pays où ils sont présents. Résultat : il s’agit d’un marché dans lequel les nouveautés arrivent plus rapidement qu’un nouveau condiment chez Subway. L’info est de Daniel, la métaphore douteuse de moi.
Des éléments pas toujours clairs à prendre en considération
Parce que oui, même si on achète un modèle auquel Protégez-Vous a accordé une bonne note (leurs nouvelles séances de tests pour 2024 commencent ce mois-ci) et qu’on a fait une exégèse de son manuel d’utilisation, des angles morts (huhu) subsistent.
1. Les ancrages universels.
Pour la majorité des véhicules, ce système de fixation prévoit une capacité maximum de 65 livres. Ça peut sembler en masse correct pour Priscilla ou Dylan, mais il faut aussi prendre en compte le poids du siège, une information souvent exclue des notes du fabricant. Pour un gros siège 3 en 1, on parle d’un poids de plus ou moins 30 livres, donc on doit s’ajuster en conséquence.
2. La compatibilité.
Tous les sièges ne s’installent pas aussi facilement dans tous les types de véhicules. Certaines voitures compactes ne permettent pas d’obtenir le dégagement adéquat entre de son siège de phase 1 (tête de l’enfant vers l’arrière) et le dos du siège passager. Des berlines comme la Honda Civic ou la Hyundai Elantra ont des assises très inclinées sur leur banquette arrière.
Dans certains cas, il est recommandé de niveler son siège avec une toujours très d’adon nouille de piscine coupée à la distance entre les deux ancrages universels.
Ça peut sembler être du bizounage, mais c’est une recommandation de Daniel Fortier.
3. La grosseur de notre famille.
Ce n’est pas tous les sièges qui cohabitent bien les uns avec les autres dans le cas où une famille avec trois enfants d’âges rapprochés doit utiliser trois sièges simultanément sur la banquette arrière. Ce n’est pas tous les véhicules qui le permettent non plus. Prenez par exemple le Nissan Rogue : Daniel me mentionnait que jusqu’à 2021, ce VUS de pourtant bon format ne permettait pas l’installation de trois sièges.
4. Des sangles sous tension et bien positionnées.
Les sièges d’auto sont conçus pour maintenir les enfants en place en cas d’impact et l’emplacement des sangles a été conçu et optimisé pour minimiser le mouvement, le cas échéant. C’est donc dire qu’il faut serrer généreusement les sangles sur son enfant et bien positionner le tout au bon endroit. À ce sujet, Daniel mentionne que les parents ont tendance à installer la pince de poitrine trop basse (elle doit être positionnée à la hauteur des aisselles) et que les sangles ne sont pas toujours sous tension : « quand on essaie de pincer le harnais à l’épaule, on ne doit pas pouvoir faire un pli avec nos doigts ».
5. Ne pas passer trop tôt en phase 2.
Tant que l’enfant n’a pas excédé les limites de taille et de poids du siège choisi, Clémence Lamarche rappelle qu’il faut résister à la tentation de faire passer son enfant à un siège de phase 2 (tête vers l’avant), même si l’enfant semble à l’étroit (spoiler, il ne n’est pas).
« Les experts s’entendent pour dire que rester en phase 1 tant que c’est possible, c’est beaucoup plus sécuritaire pour l’enfant. Donc, après la coquille, il vaut mieux opter pour un modèle transformable 1 et 2 », souligne Clémence.
Une fois tous ces éléments pris en compte – si on n’a pas déjà une sulfureuse migraine – vient le temps de comparer les types de revêtement en nylon et leur résistance à un proverbial petit vomi post-lunch à la Porte de la Mauricie.
Mais rendu là, comme on dit, vous êtes en voiture.