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Quel lien unit Réjean de La Petite Vie et Donald Trump?
Non, ils ne brassent pas tous les deux du Château Ragoût.
Oui, ils ont tous les deux une crinière couleur cône orange (mais ce n’est pas le sujet de l’article).
La bonne réponse était : ils parlent d’eux-mêmes à la troisième personne.
D’après un article du Washington Post, Trump le fait fréquemment dans deux contextes ciblés : lorsqu’il repousse la critique et lorsqu’il fait de l’autopromotion.
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Quand on s’adresse aux autres, parler de soi à la troisième personne est souvent mal vu. Ça crée une distance pompeuse au discours, comme si l’autre se cachait sous un masque qui dissimule sa vraie personnalité. On peut imaginer que c’est précisément cette caractéristique que voulait faire ressortir Claude Meunier en donnant ce tic de langage à Réjean :
TI-MÉ
Comment ce qu’il va?
RÉJEAN
Il va bien… Il est un peu fatigué, mais il va pas pire!
Pour certains psychologues, « cet usage présente une forme de mégalomanie, une arrogance, un manque de modestie, un narcissisme exacerbé. » Il n’y a pas à dire, ces qualificatifs décrivent bien les deux menteurs compulsifs mentionnés ci-haut.
Pour certains psychologues, « cet usage présente une forme de mégalomanie, une arrogance, un manque de modestie, un narcissisme exacerbé. »
Mais ils ne sont pas les seuls à utiliser cette figure de style nommée « énallage » (oui, oui, ressortez vos notes de français secondaire 5!). Le premier à le faire était Jules César : il a écrit tous ses journaux personnels sur la Guerre des Gaules à la troisième personne… Et, non, je ne parle pas ici des bédés d’Astérix.
Plus récemment, de nombreux athlètes, comme Bo Jackson, LeBron James et Floyd Mayweather Jr ont avoué se parler à la troisième personne. Le Los Angeles Times y a même consacré un article! Pourquoi ils font ça, pourquoi?!
Il faut préciser qu’il y a une grande différence entre parler de soi aux autres à la troisième personne et se parler à soi-même de cette façon. Le deuxième serait, au contraire du premier, un signe d’excellente santé mentale!
Une étude de l’Université de Waterloo dit que se parler à soi-même à la troisième personne nous permettrait de prendre de meilleures décisions. La distance créée par le discours interne au « il » ou au « elle » nous permettrait de prendre du recul sur notre réalité.
D’après le psychologue Igor Grossman, responsable de la recherche, ça crée un changement de perspective dans notre discours interne et on prendrait alors une décision plus éclairée, comme si on conseillait un ami. Il ajoute même que ce serait la première preuve qu’il est possible de s’entraîner à avoir une meilleure intelligence émotionnelle.
Ce serait la première preuve qu’il est possible de s’entraîner à avoir une meilleure intelligence émotionnelle.
Une autre étude, de la Michigan State University cette fois, est arrivée aux mêmes conclusions : « D’apparence loufoque, cette méthode nous aiderait à contrôler nos émotions ». Oui, se parler à la troisième personne réduirait le stress et les émotions négatives.
« Nous pensons que se référer à soi-même en utilisant la troisième personne peut aider les gens à penser à eux-mêmes de manière plus similaire à la façon dont ils pensent aux autres, et nous pouvons constater ces preuves dans les réactions du cerveau », explique l’un des chercheurs.
Je – oups – elle terminera donc cet article en vous disant : parlez-vous à la troisième personne devant votre miroir ou dans votre tête, mais s’il vous plaît, ne le faites pas dans un 5 à 7… Je – re-oups – elle est pu capable, ça l’énerve au boutte!