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Savez-vous combien vous coûte votre prêt étudiant?

La hausse du taux directeur rend ce type d’emprunt moins avantageux qu’il ne l’était dix ans plus tôt.

Par
Julien Lamoureux
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Charlotte a terminé ses études supérieures cet hiver et a donc conclu une entente récemment avec sa banque pour le remboursement de ses dettes étudiantes. Elle a été ébahie d’apprendre que, sur un emprunt de 25 000 $ qu’elle comptait rembourser sur 15 ans, elle aurait à payer 13 000 $ pour un total de 39 000 $.

Depuis le début de son parcours universitaire, on lui dit qu’un prêt étudiant est super avantageux et elle ne s’est donc pas trop souciée du montant de sa dette. C’était avant que l’inflation s’en mêle.

Pendant plus de 10 ans, les taux d’intérêts sur les prêts étudiants ont tourné autour de 3,5 %, descendant souvent jusqu’à 2,95 %. Mais depuis juin 2022, ils n’ont cessé d’augmenter et s’établissent maintenant à 7,2 %.

Selon le calculateur offert par le gouvernement du Canada, la différence entre un taux de 2,95 % et un taux de 7,2 % sur 15 ans fait grimper les intérêts à payer de près de 10 000 $.

Martin Boyer, professeur de finance à HEC Montréal, indique que les taux actuels ne sont pas anormaux; ils sont simplement restés bas pendant une longue période de temps.

Heureusement, le paiement des intérêts permet d’obtenir un crédit d’impôt.

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La situation n’est pas différente du début des années 2000, quand il remboursait lui-même sa dette d’études. Mais elle a quand même de quoi surprendre celles et ceux qui ne s’y attendaient pas.

Il faut noter qu’en date du 1er avril, le gouvernement fédéral a mis fin aux intérêts dans son programme de prêts et bourses. Toutefois, le Québec continue d’administrer son propre programme et aucun changement en ce sens n’a — encore — été annoncé.

La fameuse inflation a donc un impact aussi bien sur le prix des choux-fleurs que sur ce produit financier sécuritaire qu’est le prêt étudiant.

Ce dernier garde toutefois certains avantages. D’abord, les finissants ont une période de grâce de six mois après la fin de leurs études avant d’avoir à rembourser un seul dollar emprunté.

Ensuite, le paiement des intérêts permet d’obtenir un crédit d’impôt. Des critères s’appliquent, mais en général, on peut déduire 20 % des intérêts sur l’impôt qu’il faudrait payer pour une année donnée, tel que l’explique la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université Sherbrooke.

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Les personnes qui remboursent en ce moment même leur dette et qui ont un taux d’intérêt variable gagneraient donc à aller vérifier comment les récentes hausses ont affecté leur montant à payer.

Charlotte, de son côté, a choisi de débourser 5 000 $ tout de suite afin de diminuer la durée et le montant de ses paiements mensuels par la suite. Elle espère que la douche froide qu’elle a eue permettra à d’autres personnes dans sa situation de se préparer en conséquence.