Logo

Régime coopératif : deux jeunes scientifiques nous racontent leur parcours

Quand les mathématiques et la biologie sortent des salles de classe.

Par
Tristan Béliveau
Publicité

L’Université de Sherbrooke et URBANIA s’unissent pour vous présenter le parcours de deux personnes qui ont choisi d’emprunter la voie du régime coopératif pour leurs études en sciences.

Pendant son bac en mathématiques, Marianne Fortier a fait des stages rémunérés dans une compagnie d’assurances, à Environnement et Changement climatique Canada et à l’Agence spatiale canadienne. De son côté, Mathias Martin Silva, étudiant en biologie moléculaire et cellulaire, a travaillé pour une entreprise de marketing pharmaceutique, au Pavillon de recherche appliquée pour le cancer et à Agriculture Canada.

Ces deux jeunes scientifiques ont fait le choix du régime coopératif, un cheminement universitaire où les sessions ordinaires alternent avec des stages de quatre mois en milieu de travail. Ce régime est offert dans les 14 formations de premier cycle en sciences à l’Université de Sherbrooke.

Concrètement, ça s’articule comment? Pour mieux comprendre, on vous présente les parcours de Marianne et de Mathias.

Publicité

Marianne : appliquer les maths dans tous les domaines

Vous vous demandez ce qu’on peut faire avec un baccalauréat en mathématiques? En commençant ses études, Marianne Fortier, 21 ans, se posait exactement la même question. Bien qu’elle se doutait qu’elle pourrait faire de l’enseignement ou de la recherche, en dehors de ça, elle ne savait pas trop.

Pour elle, prendre part au régime coopératif tombait donc sous le sens. Même si ça impliquait de déménager plutôt que d’étudier dans la ville où elle avait fait son cégep, la perspective d’appliquer les maths à plusieurs sauces l’a convaincue. Aujourd’hui, Marianne, qui vit à Sherbrooke avec ses deux chats, s’est jointe à l’équipe d’ultimate frisbee du Vert & Or et a une idée plus claire de son avenir.

Au départ, elle a fait deux stages au sein d’une compagnie d’assurances montréalaise, d’abord comme représentante au service à la clientèle, puis comme analyste de données marketing.

« La gestion et la visualisation de données et de statistiques sont un bon exemple de ce que les maths peuvent faire pour la résolution de problèmes », estime-t-elle.

Publicité

Marianne a ensuite fait le saut chez Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) comme assistante de recherche en météorologie et en nivologie, la discipline qui étudie le manteau neigeux. « En résumé, je comparais deux modèles de prévision des précipitations », explique-t-elle. « Ce stage-là comportait surtout du travail informatique, j’ai fait beaucoup de programmation. Ça a été utile. »

L’été dernier, la mathématicienne en herbe a poussé le côté « programmation » encore plus loin au sein de l’Agence spatiale canadienne (ASC). Plus précisément, elle travaillait avec les données du satellite CASSIOPE. « C’est un milieu vraiment impressionnant! Je suis allée directement sur les lieux, à Longueuil. J’ai pu rencontrer des astronautes. Ça a été pour moi une expérience mémorable. »

En plus, son stage à l’ASC lui a permis de décrocher une bourse Ambassadeur, remise à des étudiant.e.s de l’Université de Sherbrooke « ayant fait rayonner l’institution en se démarquant par leurs réalisations et leur attitude au cours d’un stage en apprentissage intégré au travail ».

Son constat après ces nombreux mois de stages?

« Avec un bac en mathématiques, je peux travailler dans n’importe quel domaine, tant qu’il y a des données et des chiffres. »

Publicité

Appliquer la théorie a ouvert ses horizons et lui a aussi fait réaliser qu’elle n’avait peut-être pas besoin de poursuivre ses études à la maîtrise puisque d’excellentes perspectives d’emploi s’offraient déjà à elle. En janvier, elle effectuera d’ailleurs un retour dans le giron d’ECCC pour sa première « vraie » job en tant que diplômée.

Mathias : comprendre le vivant

Mathias Martin Silva, 23 ans, est né au Chili et a étudié dans 11 écoles différentes, à Montréal, Santiago, Vancouver et Sherbrooke. Son parcours de jeunesse, qu’il qualifie lui-même « d’un peu atypique », est peut-être ce qui l’a amené à choisir un programme universitaire tout aussi original : la biologie moléculaire et cellulaire. Ça, et le fait que le vivant, son fonctionnement et ses mutations le fascinent depuis que, tout jeune, il a vu Peter Parker se faire piquer par une araignée infectée dans le film Spider-Man.

Mathias a aussi décidé de prendre part au régime coopératif, question de donner une autre twist d’originalité à son futur CV. C’est son père, un ingénieur, qui lui a suggéré de mettre l’accent sur la pratique pendant ses études de premier cycle.

Publicité

Son premier stage, dans le domaine du marketing, lui a permis de toucher à un secteur de la santé dans lequel il ne s’imaginait pas travailler. Et, bien qu’il ait apprécié l’expérience, ça lui a permis de confirmer quelque chose : « Maintenant, je sais que je ne veux pas œuvrer dans ce domaine… » Il faut l’essayer pour le savoir!

Pendant ses stages suivants, il était plus sur son X : au Pavillon de recherche appliquée pour le cancer, il a étudié le lien entre l’autisme et les troubles d’hyperactivité chez l’enfant selon l’âge du père, sujet très pointu mais non moins intéressant.

Puis, chez Agriculture Canada, le Canado-Chilien a appliqué l’intelligence artificielle à des modèles de prédiction de la météo. « Ça a été mon stage préféré! », s’exclame-t-il. C’est d’ailleurs grâce à ce stage qu’il a fait le choix de poursuivre ses études et de faire une maîtrise en bio-informatique (une discipline scientifique qui vise à stocker, à manipuler, à visualiser et à analyser les données toujours croissantes issues de la recherche en sciences de la vie, pour celles et ceux qui l’ignoraient).

Se faire un carnet de contacts, orienter sa carrière, voir ce qu’on aime (et n’aime pas), toucher à tout : ce sont là tous des avantages du régime coopératif, selon Mathias.

Publicité

Mais il y a un autre aspect du régime qui n’est pas à négliger : la rémunération. « Je sors du bac sans dettes », se réjouit-il. Et sans avoir eu à travailler comme barista, barman ou emballeur : il a pu combiner un boulot étudiant et l’avancement professionnel.

Marianne abonde dans le même sens : « Pendant chaque stage, je gagnais assez d’argent pour payer ma session d’après, en plus de pouvoir m’adonner à tout plein d’activités. Avoir un emploi lié à mon domaine d’étude, ça m’aidait à rester concentrée. »

Alors, le régime coopératif, ça vous intéresse? Vous pouvez aller consulter la liste des 14 programmes de premier cycle en sciences à l’Université de Sherbrooke pour vous inspirer!