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Réévaluer sa carrière: quand l’heure du plan B est arrivée

Quand la crise nous oblige à prendre un pas de recul. Et peut-être même un pas de côté.

Par
Alexandre Perras
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Que ce soit par choix ou non, vous êtes peut-être poussé à réévaluer votre situation professionnelle en ce moment. Certains d’entre vous ont été mis à pied, d’autres se questionnent sur leur volonté de continuer au même rythme et il y a celles et ceux qui voit leur projet soudainement mis sur pause.

Une pause inattendue pour la plupart, non désirée pour certains, mais bienvenue pour d’autres.

«On parle de confinement, mais on doit parler d’isolement aussi, comme m’explique Josée Landry, présidente de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ). Le télétravail nous pousse à être devant notre écran, tout seul, et la situation demande une adaptation qui, elle, amène une réflexion par rapport à l’appréciation de notre travail.»

Parce que le ralentissement de ce rythme effréné qui caractérisait nos vies professionnelles, qu’il soit concrétisé par le télétravail ou la perte de notre emploi, nous permet enfin de répondre aux questionnements que nous laissions sans réponses dans le dernier tiroir du fond de notre esprit.

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Alors, si l’heure est venue pour vous de concrétiser un plan B ou de vous réorienter, voici quelques pistes de réflexion pour y voir plus clair.

Ne pas se laisser emporter par les émotions

«Il est très important de bien évaluer la situation pour ne pas prendre une décision sur un coup de tête ou sur le coup de l’émotion», m’explique Josée Landry.

L’anxiété causée par la situation actuelle, le stress financier à la suite d’une perte d’emploi ou les questionnements soulevés par un désintéressement soudain envers votre travail ne doivent pas être ignorés, mais ne doivent pas non plus être des vecteurs décisionnels à très, très court terme.

Évitez de tout sacrer là. Prenez quelques respirations et laissez vous aller dans vos réflexions.

L’importance de bien se connaître

«En période de crise et d’incertitude, on peut perdre de vue un peu qui on est et ce qu’on a de besoin», poursuit la présidente de l’OCCOQ.

«C’est très difficile à faire, parce que de tous les temps, le marché du travail fait miroiter des perspectives d’emploi, des secteurs à privilégier, où les salaires sont les plus élevés, etc. Mais ça veut pas dire que ça convient à tous!»

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D’où l’importance de déterminer votre valeur et votre situation professionnelle et personnelle.

Quelles sont mes compétences? Quelle est ma formation? Dans quel type de milieu j’évolue présentement? Autant du côté de la famille que des amis. Et ma situation financière? Et à quoi ressemble le soutien de mon entourage dans une telle situation?

Parce que lorsqu’on parle de plan B, il n’est pas toujours question de faire un 180 degrés. En apprenant à mieux se connaître et en identifiant ces détails qui nous caractérisent, peut-être que c’est juste un changement de poste qui nous conviendrait? Ou une légère bifurcation dans quelque chose de connexe, sans pour autant recommencer à zéro.

Les conseils de l’entourage

«Il est très bien de demander des conseils à notre entourage, mais souvent on va recevoir des conseils qui conviennent à la personne qui nous les donne. Ça peut être de très bons conseils parce que ces personnes nous connaissent très bien, mais c’est important de prendre ces conseils et de les évaluer en fonction de soi-même», ajoute Josée Landry.

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Parce que ça va teinter notre décision, au détriment de ce qui vous conviendrait le mieux, justement.

«Souvent, on va prendre des décisions pour ne pas déplaire aux gens qui nous entourent ou pour leur plaire, à tout le moins.»

«Souvent, on va prendre des décisions pour ne pas déplaire aux gens qui nous entourent ou pour leur plaire, à tout le moins. Il faut, malgré tout, mettre notre propre satisfaction à l’avant-plan», ajoute-t-elle.

Cela dit, votre entourage peut soulever des points importants qui sont à considérer dans l’équation de votre satisfaction personnelle. «Il faut s’assurer que notre décision ne mette pas en péril notre équilibre familial, même si en bout de ligne, c’est nous qui décidons.»

Ne pas courir après la situation parfaite

Parce qu’il n’y en a pas!

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«Les gens craignent souvent de faire le saut parce que ça ne sera pas parfait, parce qu’il n’y a pas de certitude. Il y a toujours une zone d’ombre dans une décision comme celle-là. Il faut donc y aller en fonction du nombre de critères que l’on peut satisfaire, par rapport à ceux qui ne le sont pas, ou moins [satisfaits]», m’explique la conseillère d’orientation.

Alors, comment faire pour savoir si ce plan B pourrait convenir?

Foncer!

«S’essayer, tout simplement. De s’imprégner graduellement de ce nouveau domaine, ce nouvel emploi ou ces nouvelles études. D’apprendre aussi. À l’école, certes, mais aussi au travail, graduellement pour apprivoiser le tout étape par étape pour voir ce qu’on aime, ce qu’on aime moins! Parce qu’encore là, il n’y a jamais rien de parfait», me dit Josée Landry.

Ne rien précipiter

Dans la situation actuelle, c’est possible que le stress financier pèse gros et que vous n’ayez pas le luxe du temps pour réfléchir à ce qui vous conviendrait le mieux.

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«Tout ça est un processus! Si on a des solutions à court terme, avec des emplois alimentaires, pour payer nos choses, ça fait partie de la vie. Peut-être que ce boulot ne nous convient pas au plan personnel, mais on sait d’avance pourquoi on l’a choisi. On connaît nos objectifs pour la suite des choses, et nous avons dorénavant tout le temps pour réfléchir à ce qui nous convient mieux», conclut la présidente de l’OCCOQ.

Parce que tant qu’à vous réorienter, aussi bien le faire de la bonne manière!