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Réduire le gaspillage alimentaire : le meilleur truc contre l’inflation
Oui, on vous parle encore d’inflation. Mais cette fois, ce n’est pas pour vous décourager, mais plutôt pour vous la présenter comme une solution à l’éternel problème du gaspillage alimentaire. Parce que la réduction des déchets alimentaires, c’est à la fois une conséquence de l’inflation et une manière de la déjouer.
Depuis l’an dernier, le prix d’une épicerie équilibrée minimale a augmenté de 15 %. Pour beaucoup, la hausse du prix du panier a l’inévitable conséquence de faire acheter moins de nourriture. Maintenant que l’inflation atteint un sommet, il n’est pas nécessaire de rester sur votre faim : c’est plutôt le temps d’économiser votre argent en réduisant votre gaspillage alimentaire et, par le fait même, votre écoanxiété.
Applications antigaspillage et probudget
Cette année, plusieurs applications se sont démarquées par leur mission alliant écoresponsabilité et économies. En première place, c’est l’application Too Good To Go qui a multiplié son offre au Québec, en proposant à des commerces – épiceries, restaurants, cafés, etc. – d’offrir à moindre coût des paniers-surprises contenant des invendus sur le point d’expirer, encore très propres à la consommation.
J’ai moi-même téléchargé l’application et fus surprise de constater qu’un bon nombre de commerces de mon quartier étaient partenaires avec la compagnie. L’offre reste encore limitée en région, mais semble un incontournable pour les résident.e.s de Montréal et des grandes villes.
Les œufs sont bons 3 à 4 semaines après la date limite de vente, le lait se conserve 7 jours après la date de péremption, le yogourt est bon 2 semaines après la date « meilleur avant » : ce sont toutes des choses que j’ai apprises via Foodhero, entreprise qui lutte aussi contre le gaspillage alimentaire en offrant, sur son application, les invendus des épiceries à petits prix, similairement à Too Good To Go. Et c’est la même chose pour l’application Flashfood!
La compagnie de paniers Second Life a un mandat semblable. En ligne, il vous est possible de remplir un panier avec des produits à faible coût pour sauver tantôt les invendus victimes d’une erreur d’étiquetage ou qui approchent de leur date de péremption, tantôt des fruits et légumes imparfaits venus directement de fermes locales. Le panier est ensuite livré à domicile ou dans un point de chute près de chez vous.
Videz votre frigo, pas votre compte en banque
La réduction du gaspillage alimentaire (qui rime avec l’optimisation du budget, vous l’aurez compris) ne passe pas forcément par la commande en ligne via des applications. Toutefois, pour plusieurs d’entre nous, la planification des repas est énergivore et requiert un sens aiguisé de l’organisation que je ne détiens pas moi-même. J’ai donc fait l’inventaire d’astuces dont le bénéfice est inversement proportionnel à l’effort déployé.
16 % des aliments comestibles qui entrent dans le système bioalimentaire québécois sont perdus ou gaspillés.
Premièrement, les dates de péremption, c’est à prendre avec un grain de sel. Alors que plus de 35,5 millions de tonnes de nourriture encore consommable sont jetées chaque année au Canada, certain.e.s spécialistes se demandent même si on ne devrait pas plutôt supprimer les dates de péremption. C’est d’ailleurs ce qu’a fait la chaîne de supermarchés britannique Waitrose sur près de 500 produits plus tôt cette année. Bref, fiez-vous à votre jugement (et aussi à la paresse d’aller à l’épicerie) – si ça sent encore bon et que ça n’a pas l’air suspect, c’est bon signe.
Seize pour cent des aliments comestibles qui entrent dans le système bioalimentaire québécois sont perdus ou gaspillés, révélait une étude de Recyc-Québec en juin dernier. Ces aliments, ce sont majoritairement des fruits et légumes (45 %), des produits céréaliers et grains (25 %), ainsi que des viandes et volailles (13 %). À ça, je réponds : congeler ses surplus ou faire des smoothies avec des fruits qui ont connu des jours meilleurs (mais qui ne demandent qu’à être consommés), ce n’est pas nouveau, mais ça a prouvé son efficacité.
Il est aussi conseillé de noter ce que vous jetez, avec de vrais papier et crayon, afin de constater et de concrétiser les pertes. Éventuellement, ça vous permettra d’établir des tendances sur les produits que vous utilisez rarement à leur plein potentiel. Ça vous fera vous sentir un peu coupable aussi, et la culpabilité peut s’avérer un excellent moteur de changement.