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Quoi savoir pour surfer aux Îles comme il faut et de manière éthique

Oui on peut y surfer en suivant quelques conseils de base.

Par
François Breton-Champigny
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C’est inéluctable. À l’arrivée de la belle saison, des dizaines de milliers de touristes des quatre coins du Québec se ruent vers les Îles-de-la-Madeleine pour profiter de ses plages paradisiaques, de ses couchers de soleil à couper le souffle et de son homard légendaire.

Mais pour une frange de ces visiteurs, ce minuscule territoire entouré de l’océan Atlantique représente aussi l’occasion de s’initier à plusieurs sports nautiques comme le SUP, la planche à voile et le surf.

Si ce dernier a connu un essor de popularité au courant des dernières années dans l’archipel, plusieurs surfeurs du dimanche débarquent sur place sans nécessairement savoir comment s’y prendre pour profiter des lieux tout en respectant la communauté locale.

À l’heure où les campervans font la queue leu leu pour embarquer sur le traversier les menant vers la terre promise, on s’est dit que ce petit guide pourrait être utile pour tout le monde (et accessoirement éviter de petits irritants aux Madelinots).

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Pas de vent, pas de vagues

Lorsqu’elle a démarré son entreprise et école de kitesurf CindyHook en 2010, Cindy Poirier ne s’attendait pas à louer des planches de surf à des hordes de touristes quelques années plus tard. En fait, elle ne connaissait pas grand-chose du surf.

«C’est des amis chez KSF qui m’ont initié au SUP et au surf. J’ai vu le potentiel des Îles pour le surf, j’ai donc acheté deux planches pour les louer l’été suivant. Aujourd’hui, j’en ai une quinzaine et elles se louent très fréquemment», confie l’entrepreneuse, qui a remarqué un engouement particulièrement fort pour le sport dans les deux dernières années.

Bien qu’elle se réjouisse de ce nouvel attrait touristique pour sa région natale, la Madelinienne estime que plusieurs amateurs de planche en visite ne sont pas «conscients» de la réalité des lieux avant d’arriver et vivent certaines frustrations une fois sur place.

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«Ici, c’est pas comme Hawaii. Il n’y a pas de vagues tous les jours. L’été, c’est souvent mort. Il faut attendre à l’automne ou au printemps pour avoir de vraies bonnes conditions. Donc si vous débarquez du traversier en plein mois de juillet en pensant surfer non-stop, détrompez-vous», prévient Cindy.

«Ici, c’est pas comme Hawaii. Il n’y a pas de vagues tous les jours».

Étant un petit archipel situé en plein milieu de l’océan, les Îles sont également sujettes à des conditions météorologiques et nautiques changeantes, comme l’explique l’entrepreneuse. «Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’ici, s’il y a du vent, il y a des vagues qui sont potentiellement « surfables ». Mais là encore, ça dépend de la force du vent, sa direction, le spot où on se trouve, les courants, les marées, etc.».

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Bien choisir ses ressources et respecter les locaux

L’une des devises préférées de Cindy est «la mer est toujours plus forte que toi». Ainsi, l’entrepreneuse conseille de toujours passer par des surfeurs locaux sur place ou des gens qui s’y connaissent, comme à son centre de location, avant de sauter à l’eau. «Ça peut paraître extrême, mais si tu vas n’importe où n’importe comment, les risques que tu te noies sont beaucoup plus élevés. Ce sont souvent ces personnes-là qui vont pouvoir te dire que tel ou tel endroit est dangereux ou sécuritaire selon tes capacités et les conditions».

«Ça peut paraître extrême, mais si tu vas n’importe où n’importe comment, les risques que tu te noies sont beaucoup plus élevés».

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Outre lui lâcher un coup de fil chez CindyHook ou s’enquérir sur les conditions auprès un planchiste aguerri du coin, la femme d’affaires recommande d’utiliser des applications comme Windy ou Windguru pour connaître la direction et la force du vent ainsi que la taille des vagues.

Une dernière ressource existe pour quiconque désire avoir des renseignements utiles sur le sport dans l’archipel: le groupe Facebook Surf aux Îles. Si elle reconnaît qu’il peut être une mine d’or d’informations, Cindy croit néanmoins qu’il est devenu plutôt une source d’irritation qu’autre chose pour plusieurs Madelinots. «J’ai enlevé mes notifications parce que ça devenait trop intense. Les gens posent sans cesse les mêmes questions et ne prennent pas la peine de faire une recherche dans le groupe pour voir si d’autres publications avaient déjà abordé le même sujet auparavant. Il faut l’utiliser avec modération».

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Parlant de locaux, Cindy souligne que le respect de l’environnement madelinien se fait de plusieurs façons. «Il y a un gros enjeu concernant l’érosion aux Îles donc il faut faire bien attention de ne pas marcher sur les dunes en réparation ou sur les falaises qui s’érodent. Aussi, les bords de mer appartiennent parfois à des propriétaires privés, donc il faut être vigilant afin de bien respecter les délimitations».

Somme toute, la surfeuse souligne que la très grande majorité des visiteurs en quête de vagues sont respectueux et qu’il n’y a pas beaucoup d’incidents. Son dernier conseil pour le visiteur ou la visiteuse qui se pointe dans son bout de pays avec une planche à la main? «Gère tes attentes et aie du fun avec ce que t’as en étant respectueux. Ça devrait bien aller!»

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